16 Octobre 2025
Gen V // Saison 2. Episode 7. Hell Week.
L’épisode 7 de cette saison 2 de Gen V agit comme un point de rupture. Depuis plusieurs semaines, tout semblait tourner autour de Cipher, ce doyen manipulateur dont les intentions paraissaient claires : modeler les Supes selon ses propres ambitions. Mais cette fois, la série renverse complètement la perspective. Le mystère se dissout, et ce qui reste, c’est un sentiment de malaise profond face à la révélation de ce qui se cache vraiment derrière ce personnage. Depuis le début, Cipher représentait cette figure de contrôle absolu. Tout passait par lui : la peur, la discipline, l’endoctrinement des étudiants de Godolkin. Pourtant, l’épisode dévoile que Cipher n’a jamais existé.
L’homme que tout le monde redoutait n’était qu’un simple corps, celui de Doug Brightbill, un individu sans pouvoir, manipulé depuis des années par un esprit bien plus ancien et redoutable : Thomas Godolkin, le fondateur même de l’université. Ce renversement, même s’il pouvait être anticipé par certains, change profondément la lecture de la saison. Ce n’était pas seulement une guerre de générations ou d’idéaux, mais un affrontement entre la création et son créateur. Cipher, ou plutôt Doug, n’était qu’un outil. Et cette idée donne à l’épisode une dimension presque tragique. L’homme qu’on pensait tout-puissant n’était qu’un pantin, vidé de sa volonté, prisonnier d’un esprit qui refusait de mourir.
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Depuis les premiers épisodes, Marie Moreau est devenue le cœur battant de la série. Son pouvoir, d’abord perçu comme une malédiction, s’est transformé en une force capable de défier la mort. Dans l’épisode précédent, elle avait réussi à ressusciter sa sœur Annabeth. Ici, elle franchit une nouvelle étape en utilisant ses dons pour guérir Polarity, gravement affaibli, puis pour sauver celui qu’elle croit encore être un allié potentiel : Thomas Godolkin. Cette décision la hante immédiatement. En croyant sauver un homme victime de Cipher, elle libère en réalité le véritable monstre. La scène où Godolkin se relève, encore marqué par les brûlures, m’a glacé. Le regard qu’il pose sur Marie ne contient aucune reconnaissance, seulement une forme de supériorité froide.
Il ne voit pas une sauveuse, mais une clé, l’aboutissement de son propre projet scientifique. Ce moment résume toute l’ambiguïté de Marie. Elle agit par compassion, mais cette compassion devient un piège. Elle ne veut pas dominer, elle veut comprendre, réparer. Et c’est précisément ce qui la rend vulnérable face à des figures comme Godolkin. L’épisode s’attarde longuement sur la résurrection de Godolkin, et j’ai trouvé cette séquence d’une puissance symbolique rare. Il renaît comme un dieu antique, convaincu que son retour marque le début d’un nouvel ordre. Sa première action est d’ailleurs révélatrice : il force un étudiant à se tuer, simplement pour prouver sa domination.
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Cette violence gratuite n’est pas un accès de rage, mais un acte de purification. Godolkin se perçoit comme un créateur qui doit éliminer les erreurs de son œuvre. À travers lui, la série revient à son obsession initiale : que devient l’humanité lorsqu’elle prétend jouer à Dieu ? Les Supes de Gen V ont toujours été des expériences, des produits de laboratoire façonnés par des ambitions humaines. Godolkin, en reprenant le contrôle, ramène la série à ses origines les plus sombres : la science détournée par la vanité, la morale écrasée par l’obsession de perfection. Parallèlement, Polarity retrouve un semblant de vitalité grâce à Marie. Le voir reprendre ses forces aurait pu être un moment d’espoir, mais il ne l’est pas vraiment.
Ce personnage symbolise la génération qui a tout donné pour maintenir un système corrompu, et son réveil n’apporte aucune rédemption. Même guéri, il reste prisonnier de la peur et de la honte d’avoir participé à ce cycle de manipulation. Ce qui m’a frappé, c’est la manière dont la série oppose Polarity à Marie. Lui cherche à survivre, elle cherche à comprendre. Lui fuit la vérité, elle finit toujours par la provoquer. Et dans ce contraste, Gen V réussit à créer un dialogue silencieux entre deux visions du pouvoir : celle de la conservation et celle de la transformation. L’épisode prépare aussi le terrain pour l’avenir, non seulement pour la fin de cette saison, mais aussi pour les répercussions dans l’univers de The Boys.
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Le retour de Godolkin promet d’avoir des conséquences bien au-delà de God U. Le ton change : l’école n’est plus un simple décor, mais un champ de bataille idéologique. Les étudiants ne se battent plus seulement pour leur survie, mais pour la définition même de ce que signifie être un Supe. Cette convergence entre Gen V et The Boys devient de plus en plus claire. Les références à Homelander, à Vought, à la hiérarchie du pouvoir, ne servent plus de toile de fond. Elles s’intègrent pleinement à l’intrigue. Et pour la première fois, j’ai eu le sentiment que les deux séries se rejoignent réellement, non pas par les événements, mais par le ton.
Alors que l’épisode s’achève, tout semble suspendu. Marie réalise l’ampleur de son erreur. Godolkin marche de nouveau parmi les vivants, prêt à “purifier” son héritage. Les autres personnages, Sam, Cate, Jordan, paraissent de plus en plus isolés, pris dans un conflit qui les dépasse. Tout converge vers un affrontement inévitable, non pas entre le bien et le mal, mais entre la liberté et le contrôle. Ce septième épisode agit comme un miroir. Il reflète tout ce que la série a construit depuis le début : la peur de perdre le contrôle, le besoin d’appartenance, la tentation de jouer avec la vie. En révélant que Cipher n’était qu’une illusion, Gen V rappelle que le vrai danger n’a jamais été un individu, mais une idée : celle que le pouvoir justifie tout.
Note : 7.5/10. En bref, cet épisode joue la bascule et s’avère être palpitant. La prochaine étape s’annonce cruciale. Il ne s’agit plus simplement de sauver des vies, mais de décider quelle forme prendra l’avenir des Supes.
Disponible sur Amazon Prime Video
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