27 Octobre 2025
Tracker // Saison 3. Episode 2. Leverage.
Après un premier épisode intense qui lançait la saison 3 sur les traces d’une mystérieuse organisation appelée « The Process », Tracker revient cette semaine avec un second volet, « Leverage », qui conclut cette intrigue en deux parties. Et autant le dire : si l’épisode reste dans la continuité du précédent, il parvient à donner une dimension plus émotionnelle à l’ensemble, notamment grâce à la relation fraternelle entre Colter et Russell Shaw. On l’a souvent remarqué, les épisodes où Colter et Russell unissent leurs forces font partie des moments les plus solides de Tracker. Leur complicité naturelle apporte une dynamique que la série peine parfois à retrouver quand Colter agit seul.
Là encore, la combinaison fonctionne : Russell apporte une légèreté presque désinvolte face au sérieux de son frère, mais aussi une expérience qui équilibre leurs différences. Ce tandem, déjà bien mis en avant dans « The Process », prend ici toute sa mesure. Les deux frères se retrouvent piégés dans un jeu de manipulation où les victimes sont poussées à commettre des crimes sous la menace de perdre leurs proches. Derrière les faux-semblants d’un simple chantage se cache en réalité un système beaucoup plus cruel, orchestré par des esprits dérangés persuadés d’agir pour une cause « scientifique ».
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Le cœur de l’épisode repose sur la découverte des véritables origines de « The Process ». Ce programme, censé à l’origine étudier la psychologie de l’obéissance et du chantage, a dérapé entre les mains d’anciens étudiants qui ont continué l’expérience par pure fascination du contrôle. Ce glissement moral – d’un projet universitaire à une machination criminelle – illustre bien ce que Tracker aime explorer : la manière dont la peur et la culpabilité peuvent transformer les gens. À travers Harith, un père contraint d’obéir pour sauver son fils, la série nous rappelle que le mal n’est pas toujours le fruit d’une volonté de nuire, mais parfois d’un désespoir total.
Colter, fidèle à sa nature empathique, comprend vite que ces “exécutants” ne sont pas des monstres, mais des prisonniers d’un système perverti. C’est dans ces nuances que la série trouve son ton juste : elle ne juge pas, elle observe. Ce qui m’a particulièrement plu dans cet épisode, c’est la façon dont Tracker redonne de la place à son équipe secondaire. Randy, longtemps cantonné au rôle du geek qu’on appelle à distance, apparaît enfin à l’écran. Sa rencontre avec Russell autour d’un café est un petit moment d’équilibre parfait entre humour et tension. On sent une vraie volonté des scénaristes de lui donner plus de corps, de faire de lui un membre à part entière du groupe.
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Même constat du côté de Reenie, plus active et moins confinée à son rôle d’avocate de service. Sa scène à la prison, face à un détenu terrorisé par « The Process », montre un personnage plus ancré, plus humain. Et sa complicité avec Russell, teintée d’un humour discret, apporte un souffle bienvenu entre deux séquences plus sombres. Contrairement à d’autres épisodes où la série multipliait les courses-poursuites, « Leverage » choisit une tension plus contenue. La scène en voiture, où Russell comprend qu’ils sont suivis, illustre bien cette maîtrise : on y retrouve la nervosité d’un thriller sans que cela vire à la surenchère. Et quand l’action éclate, elle reste lisible et cohérente, sans se perdre dans des effets inutiles.
Le face-à-face final entre Colter et Schneider, l’un des cerveaux du projet, apporte la dose d’intensité nécessaire. Ce n’est pas un combat spectaculaire, mais une confrontation idéologique : Schneider veut prouver qu’il peut contrôler les gens, Colter lui démontre qu’il a sous-estimé leur capacité à résister. Une scène simple, mais efficace, qui referme proprement cette intrigue tout en laissant planer quelques zones d’ombre. Même si "Leverage" conclut l’arc de « The Process », il ne ferme pas toutes les portes. La série continue de tisser en toile de fond les non-dits autour de la famille Shaw, et notamment la mort du père. Colter, encore hanté par les révélations du final de la saison 2, n’est toujours pas prêt à affronter sa mère.
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Russell, lui, semble vouloir aller de l’avant, quitte à marcher dans les pas de son frère. Cette dualité entre fuite et recherche de vérité reste l’un des ressorts émotionnels les plus forts de Tracker. Sans être un sommet de la série, « Leverage » réussit là où beaucoup d’épisodes de transition échouent : il ferme une histoire sans perdre l’intérêt du spectateur. La narration avance, les personnages évoluent, et le ton reste cohérent. Surtout, la série semble trouver un meilleur équilibre entre ses intrigues hebdomadaires et les fils rouges plus personnels. Cette conclusion en deux parties donne à Tracker une respiration bienvenue, tout en préparant le terrain pour la suite.
L’idée que d’autres “expériences” similaires à « The Process » puissent exister laisse entrevoir de futures confrontations aussi psychologiques que physiques. L’épisode 2 de la saison 3 de Tracker marque une belle continuité après « The Process ». Sans effets excessifs, la série recentre son propos sur ce qu’elle fait de mieux : explorer les failles humaines derrière chaque enquête. Colter reste fidèle à son instinct de justicier imparfait, et la relation fraternelle avec Russell apporte un vrai cœur à cette saison. Si la série maintient ce mélange entre tension, émotion et construction des personnages, Tracker pourrait bien tenir là l’une de ses saisons les plus équilibrées.
Note : 6.5/10. En bref, l’épisode 2 de la saison 3 de Tracker marque une belle continuité après « The Process ». Sans effets excessifs, la série recentre son propos sur ce qu’elle fait de mieux : explorer les failles humaines derrière chaque enquête.
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