Critiques Séries (France) : Maison Close. Saison 1. Episodes 1 et 2.

maisonclose001.jpg

 

Maison Close // Saison 1. Episodes 1 et 2.


Canal + lançait lundi dernier sa petite nouvelle série, une production à l'ambition serrée et aux cuisses écartelées. Je partais défaitiste. On m'en a dit les pires horreurs de cette série : empestant la non réussite et pourtant, j'ai trouvé ça plutôt bon. Entre plaisirs assumés, orgasme télévisuel dans le berceau d'un Paris totalement désuet. Maison Close montre encore une fois que Canal + sait y faire avec les séries.
Paris, 1871. Dans un bordel de luxe, trois femmes tentent d'échapper à la servitude imposée par les hommes. La très jeune Rose débarque à Paris à la recherche de sa mère, ancienne prostituée. Elle est piégée par un rabatteur et enrôlée de force au Paradis. Véra a trente-cinq ans. Elle sait que la fin de sa carrière de prostituée est proche. Elle mise tout sur le Baron Du Plessis, son principal client et le seul en mesure de racheter sa dette. Hortense est la patronne du Paradis. Elle doit tenir ses filles et résister aux pressions d'un voyou des faubourgs qui lui réclame de l'argent.
Entre une bande originale totalement décalée qui donne cette impression de modernité et le côté baroque et romanesque de la chose nous livre un objet sensuel aux décors d'âme. C'est avant tout une histoire d'esthétisme cette série. La réalisation est délurée et très jolie. On a une belle identité dès les premiers gouttes de film. Il faut dire que pour mettre en scène ce côté moderne et réaliste, il fallait éviter de mettre un balai dans le cul du réalisateur. Ainsi, les scènes de sexe causent forcément la frustration du téléspectateur car quand on nous vend une Maison Close, on est gourmand mais pas besoin de précipité la chose. Voilà une oeuvre qui se déguste par le dessous de la ceinture et les fantasmes les plus inassouvis.
Ensuite, c'est aussi une histoire d'intrigue. Alors j'ai été très désappointé car au final, l'intrigue est peut être un peu trop légère. Ca manque vraiment de rythme, ça bande donc mou dans les coins parfois mais qu'importe, les silences qu'impose la série à certains moments sont déstabilisants. L'esprit de la série se veut parfait mais il y a des petites bribes de mauvaise foi. Une série âpre qu'est Maison Close se doit donc de nous livrer son côté mélodrame insolent que je trouve sublime. Cette finesse dans l'écriture c'est d'une élégance très française. Comme beaucoup de film d'époque, "Si l'homme refuse d'aller au bordel, c'est le bordel qui ira chez l'homme". Peut être est ce la simple morale de l'histoire. Qu'il faut venir voir Maison Close (Le Paradis) sinon c'est la Maison Close qui viendra à nous.
Au final, c'est très français dans l'écriture, tout est dans l'art de la subtilité et de faire d'une petite idée, quelque chose de presque grandiose. Alors oui, ce romanesque presque omniprésent et la brisure des codes en rebuterons plus d'un mais je suis totalement satisfait du résultat. Canal + a encore frappé.

Note : 7/10. En bref, une belle série qui mérite bien plus que tout le cracha dont elle est victime.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article