18 Juin 2015
The Gambler // De Rupert Wyatt. Avec Mark Wahlberg, John Goodman et Brie Larson.
The Gambler a connu quelques démêlées. En effet, ce film était dans un premier temps destiné à être réalisé par Martin Scorsese et le héros devait être incarné par Leonardo DiCaprio (et pas Mark Wahlberg). Du coup, le choix du rôle principal et du réalisateur s’est fait un peu en second couteau ce qui est dommage même si cela ne gâche probablement en rien le film qui ne démérite pas. Disons que quand on sait ça, on se dit que cela aurait pu être brillant. Remake du film Le Flambeur (de Karel Reisz) sorti en 1974, The Gambler tente de nous plonger dans un monde d’argents et de gangsters à sa façon. On retrouve donc pas mal de William Monahan dans le script de ce film, celui à qui l’on doit Les Infiltrés (de Martin Scorsese) ou encore le petit thriller Hors de Contrôle (avec Mel Gibson). Avec un script assez bon dans son ensemble, qui, en s’achèvent sur « Hurry Up, We’re Dreaming » des M83 ne pouvait pas être un mauvais film. Et globalement, cela fonctionne assez bien. Je n’ai pas forcément envie de m’attirer les foudres de qui que ce soit mais Mark Wahlberg est à mon sens un choix beaucoup plus judicieux ici que n’aurait pu l’être Leonardo DiCaprio. Ce dernier s’est trop adouci et reposé sur ses lauriers ces dernières années. Il est donc beaucoup plus appréciable de voir un Mark Wahlberg qui en plus de ça fait des efforts pour ne pas être un cabotin dans les pattes du spectateur.
Un professeur de littérature accro aux jeux d’argent est la cible d’une horde de gangsters.
Je pense que le vrai problème de ce film ce n’est pas vraiment la façon dont il nous plonge dans l’univers des jeux d’argent et des gangsters étant donné que de ce point de vue là, The Gambler offre une porte d’entrée assez intelligente. Le problème c’est le creux du film dès que l’on tente de nous intéresser à la vie de ce professeur de littérature. Il n’y a pas grand chose à raconter ce qui transforme parfois le film en un film légèrement creux. Le tout est alors parsemé de tout un tas de scènes de cours pas toujours très efficaces, jonglant entre dialogues un peu facile de professeur de littérature et réflexion sous jacente sensées donner de l’épaisseur au personnage. Les meilleurs moments de The Gambler sont ceux où le personnage est enfermé dans son monde, celui qui le ronge au fond de lui et qu’il n’arrive pas à quitter : les jeux d’argent. Dès que l’on pénètre un casino clandestin avec le héros, c’est bon, on est à nouveau dans la partie. C’est l’une des plus belles réussites de ce film. Le seul problème en parallèle c’est que le monde n’est de ce fait pas suffisamment développé. On n’avait pas besoin de ces moments réflexifs où le héros est en cours. Une voix-off aurait largement suffit à raconter tout cela pendant que l’on verrait le héros démantibuler dans les allées des casinos clandestins qu’il peut écumer.
Côté mise en scène, les producteurs ont fait confiance à Rupert Wyatt qui a beau être un second couteau, il a une façon d’utiliser la couleur que j’aime bien. Il y a quelque chose de très fataliste dans sa façon de mettre en scène l’univers de notre héros qui ne ressemble pas du tout à du Scorcese (ce qui n’est pas trop mal étant donné que l’on ne peut donc pas voir The Gambler comme un film qui devait être au départ réalisé par le maître de ce genre de films). On retrouve donc ce qu’il avait déjà fait dans La Planète des Singes : les origines, qui était à mon sens un très joli film. Il n’a pas ici l’occasion d’y aller franco sur les effets visuels ce qui lui permet aussi de poser un peu plus sa caméra et de faire des choses un peu plus intéressantes dans un registre complètement différent. Finalement, The Gambler est une assez bonne surprise. Il manque parfois d’un peu d’envergure autour de son héros que la série veut parfois sur-présenter et raconter tout un tas de choses qui n’ont pas nécessairement d’intérêt mais cela fonctionne correctement et c’est une très bonne nouvelle.
Note : 6/10. En bref, un agréable petite surprise.
Date de sortie : 2 juin 2015 - Directement en DVD
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