18 Février 2019
Une intime conviction // De Antoine Raimbault. Avec Marina Fois et Olivier Gourmet.
Pour un premier film, Une intime conviction est tout de même un film teinté d’une certaine ambition. Antoine Raimbault avait travaillé juste avant sur La Finale (avec Thierry Lhermitte et Rayane Bensetti) et nous plonge ici entre fiction et réalité dans l’affaire Viguier. C’est donc ici avant tout un film de procès comme on en voit finalement peu en France alors que c’est un genre qui nous fascine. En témoigne le nombre d’émissions télévisées sur les crimes qu’il peut y avoir chaque semaine sur notre télévision hexagonale. Si certains éléments sont fictifs, globalement l’ensemble reste assez proche de la réalité. Une intime conviction c’est avant tout raconter une histoire au travers du prisme d’une femme qui a une intime conviction : celle que Jacques Viguier est innocent. Elle décide alors de le sauver en se plongeant au coeur de cette affaire, délaissant tout sur son passage : son fils, son amant et son boulot. La fascination du personnage de Marina Fois est un élément narratif intéressant qui rend Une intime conviction assez fascinant et captivant. Pour autant, malgré quelques trous d’air narratifs où l’on sent que le film patine un peu, il tient tout de même la route grâce à une mise en scène intéressante et un casting parfait. Que demander de mieux que Oliver Gourmet pour incarner Dupond-Moretti, l’avocat des acquittés.
Depuis que Nora a assisté au procès de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, elle est persuadée de son innocence. Craignant une erreur judiciaire, elle convainc un ténor du barreau de le défendre pour son second procès, en appel. Ensemble, ils vont mener un combat acharné contre l'injustice. Mais alors que l’étau se resserre autour de celui que tous accusent, la quête de vérité de Nora vire à l’obsession.
Dans son montage Une intime conviction est là aussi très moderne, notamment quand Nora décortiquer les écoutes. Il y a une façon de faire presque américaine qui n’est pas sans faire penser à des films comme Spotlight même si ici on est dans un registre légèrement plus calme et très français. L’affaire Viguier est une affaire qui reste à ce jour non élucidé et qui a connu tout un tas de rebondissements, notamment du point de vue de l’amant, Durandet qui est dépeint ici comme la pire des ordures (je comprends donc pourquoi le vrai Durandet a voulu faire interdir ce film de sortie en salles). Globalement, Une intime conviction tient donc surtout dans sa façon de décortiquer un procès et de le mener. C’est intelligent et habitué par une certaine grâce. Peut-être est-ce dû à la présence de Marina Fois et de son personnage totalement inventé que le film peut alors trimbaler dans cette histoire sans se soucier d’être réaliste. Finalement, Une intime conviction est alors une démonstration de ce que le cinéma judiciaire français peut faire de bon, même si par moment j’aurais aimé que le scénario soit aussi musclé que les plaidoiries. La vie personnelle de Nora est alors bâclée et le procès lui laisse peu de place pour se développer. On finit donc par se moquer de sa relation avec son second à la braderie ou bien de l’abandon de son propre fils.
Note : 6.5/10. En bref, du film judiciaire à la française plutôt réussi, grâce notamment à un solide casting.
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