Critique Ciné : Bonne Mère (2021)

Critique Ciné : Bonne Mère (2021)

Bonne Mère // De Hafsa Herzi. Avec Halima Benhamed, Sabrina Benhamed et Jawed Hannachi Herzi.

 

Si Bonne Mère raconte l’histoire de plusieurs personnages au sein d’une même famille c’est sur Nora que les projecteurs sont braqués. Femme de ménage, elle veille sur sa famille dans une cité des quartiers nord de Marseille. Bonne Mère me rappelle Ibrahim de Samir Guesmi, mais ici d’un point de vue totalement différent puisque c’est la figure maternelle qui est mise en avant. Hafsa Herzi a tourné son film dans les quartiers nord de Marseille, rendant le tout encore plus réaliste et nous rapprochant au mieux avec un style presque documentaire de ce qu’elle a vécu quand elle était jeune elle aussi. On peut aussi penser à Fatima (2015) en regardant Bonne Mère même si les influences sont différentes mais surtout pour ce portrait de femme, de mère qui brave le vent pour tenir sa famille sur le droit chemin. Grâce à l’actrice non professionnelle Halima Benhamed (rencontrée lors du casting de sa fille Sabrina qui incarne aussi sa fille dans le film) apporte une pudeur et une élégance au film. Elle incarne ainsi avec brio cette quinquagénaire courageuse prête à se saigner pour que sa famille puisse simplement vivre ses rêves.

 

Nora, la cinquantaine, femme de ménage de son état, veille sur sa petite famille dans une cité des quartiers nord de Marseille. Après une longue période de chômage, un soir de mauvaise inspiration, son fils aîné Ellyes s’est fourvoyé dans le braquage d’une station-service. Incarcéré depuis plusieurs mois, il attend son procès avec un mélange d’espoir et d’inquiétude. Nora fait tout pour lui rendre cette attente la moins insupportable possible…

 

Bonne Mère c’est aussi un film modeste qui ne cherche jamais à être ce qu’il n’est pas. On suit donc des gens simples dans leur plus simple appareil. Rien n’est fait pour travestir la réalité et Bonne Mère est simplement là pour nous la faire vivre. Les femmes sont clairement les points forts ici alors que Ellyes, le fils aîné par qui tous les problèmes arrivent, n’est pas forcément le personnage le plus emblématique. C’est aussi car Hafsa Herzi a voulu faire un film lumineux et réaliste autour de beaux personnages bien incarnés. Bonne Mère n’oublie pas la dure réalité des cités : le deal, la prostitution, le langue, etc. Sauf que malgré tout ça, le film est doux et donne envie de serrer cette mère dans ses bras afin de la féliciter. Bonne Mère est bien plus pertinent que d’autres films sur les quartiers difficiles. Le film veut avant tout nous raconter l’histoire de ceux qui vivent là bas plutôt que de prendre le parti de parler tout de suite des dealers et des sales affaires. Les hommes sont donc absents (ou en prison) et ce sont les femmes qui prennent le pouvoir dans Bonne Mère.

 

Note : 7/10. En bref, un très beau portrait de mère et de femme veillant sur sa petite famille dans un quartier difficile. Authentique et touchant.

Sorti le 21 juillet 2021 au cinéma - Disponible en VOD et en DVD/Blu-ray

 

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