9 Juin 2022
La première saison de Hacks était une excellente surprise alors quand elle a été renouvelée pour une seconde saison, j’étais aux anges. Quel plaisir de retrouver Jean Smart dans ce rôle qui lui va comme un gant et lui permet de délivrer des répliques mémorables. Rien que l’épisode 2.04 sur la croisière est hilarant. Cette façon que la série a de se moquer de tout le monde sans vergogne me plaît, preuve aussi de la liberté d’écriture des scénaristes qui peuvent tout se permettre. Jean Smart et Hannah Einbinder forment aussi un duo qui a grandi et grandi encore durant cette saison. Les liens entre les deux actrices à l’écran sont plus forts, rendant leur relation d’autant plus crédible et attachante. Ce n’était pas simple de faire mieux que la première saison alors que l’histoire était celle de deux femmes de deux générations différentes qui devaient se frayer un chemin dans un monde dominé par les hommes dans le registre du stand-up. Avec un humour assez corrosif, un commentaire social incisif et un brin de pathos bienvenu, Hacks a délivré quelque chose d’étonnant. Notamment en donnant à Jean Smart le rôle de sa carrière qui lui a valu de remporter un Emmy l’an dernier pour la meilleure actrice dans une comédie.
Pour cette seconde saison, Hacks quitte en partie Las Vegas afin de mettre Deborah et ses acolytes sur les routes. Ce road-trip féminin n’est pas Thelma et Louise et veut le démontrer. Le but de ce road trip est de faire une sorte de workshop pour le nouveau spectacle de Deborah Vance. Dans le premier épisode, Hacks reprend les choses où on les avait laissé à l’issue de la première saison après que Deborah ait giflé Ava et que cette dernière ait envoyé un email assassin vendant les pires secrets de Deborah à des producteurs travaillant sur une série télévisée. Si les deux se sont un brin réconciliée après la mort du père d’Ava, cet email reste un squelette dans un placard qui sera ouvert prochainement. Tout cela est une épée de Damoclès pour Ava et la relation entre les deux femmes. Tout un tas de personnages embarquent avec nous dans cette aventure et je trouve le résultat des plus étonnant. Certains sont plus d’autres que d’autres comme Kayla.
Ce qui fait le succès de cette saison 2 c’est probablement le fait que Hacks se concentre sur une héroïne qui n’est plus jeune, qui n’est plus dans la fraîcheur de ses jeunes années. Jean Smart le sait et incarne son personnage avec simplicité et aisance, rendant les répliques encore plus cinglantes et efficaces. Le tout est suffisamment bien équilibré dans la confrontation entre générations avec Hannah Einbinder qui est le parfait équilibre que la série pouvait trouver. Quel plaisir que de retrouver des personnages comme Laurie Metcalf qui incarne Alice ou encore Harriet Harris sous les traits de Susan. C’est ce genre de choses que j’ai envie de voir encore plus souvenir dans cette série. Ce qui fait le succès de Hacks reste tout de même la relation entre Deborah et Ava. Les deux sont parfaites dans leurs rôles respectifs et c’est tout ce que je pouvais demander de la part de cette série.
Maintenant que cette seconde saison s’est achevée, je n’ai qu’une seule envie : découvrir une saison 3. Il y a tellement de choses que Hacks peut raconter, dans ce mélange entre Entourage et d’autres séries laissant ses personnages assez libres pour créer de vrais moments. La cruauté de Deborah envers Ava est amusante et continue d’être plus proche du cartoon que de la comédie classique. Il y a quelque chose chez ces deux femmes qui fonctionne quand elles sont ensemble et permet de délivrer le meilleur. Hacks continue aussi avec brio de parler de la difficulté de grandir en tant que personne dans un monde qui n’a de cesse de nous rabaisser, que l’on soit une star en fin de carrière, une jeune femme qui a la rage, un jeune homme afro-américain queer ou une femme qui fait son deuil. A chaque fois que la série discute des histoires personnelles de chacun des personnages alors Hacks touche des points sensibles et c’est réussi.
Note : 9.5/10. En bref, une saison 2 parfaite qui donne envie d’une chose : une saison 3.
Disponible sur myCanal
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