Critique Ciné : Inexorable (2022)

Critique Ciné : Inexorable (2022)

Inexorable // De Fabrice de Welz. Avec Benoît Poelvoorde, Alba Gaia Bellugi et Mélanie Doutey.

 

Fabrice du Welz retrouve Benoît Poelvoorde qu’il avait dirigé dans Adoration (2019) dans un thriller sombre. Le réalisateur multiple les références et les influences allant du cinéma d’horreur japonais (principalement ceux de fantômes) à Dario Argento et son mouvement qu’est le giallo. Malheureusement, Inexorable se laisse embourber par ses références et un récit assez prévisible qui n’offre pas de grande surprise finale. Par chance, Fabrice de Welz (Colt 45, Calvaire) choisit un chemin plus sinueux que les films classiques du genre et préfère ainsi en déconstruire les archétypes pour mieux laisser libre court à son imagination. Le suspense est présent mais pas étouffant et l’épouvante est utilisée avec parcimonie afin d’éviter de tomber dans l’écueil de références sans aucun sens. Inexorable trouve ainsi un assez bel équilibre dans son récit grâce à un soin apporté à la mise en scène. S’ajoute à cela des moments surréalistes venant nous surprendre (la danse d’anniversaire) et permettant ainsi à Inexorable de sortir des carcans habituels.

 

À la mort de son père, éditeur célèbre, Jeanne Drahi emménage dans la demeure familiale en compagnie de son mari, Marcel Bellmer, écrivain à succès, et de leur fille. Mais une étrange jeune fille, Gloria, va s’immiscer dans la vie de la famille et bouleverser l’ordre des choses...

 

L’autre surprise, au delà d’une mise en scène soignée et influencée, c’est le casting. Benoît Poelvoorde est la grande surprise du film et m’a impressionné du début à la fin. Dans ce rôle de mari qui passe son temps à boire la nuit et littéralement baiser sa femme, on vagabonde dans la folie et les tourments de ce personnage grâce à l’interprétation sans faille de l’acteur. Mélanie Doutey, souvent niaise au cinéma est ici très convaincante, peut-être aussi car elle n’a pas un rôle de potiche (pour une fois). La révélation reste forcément Alba Gaia Bellugi qui rend son personnage d’autant plus inquiétant. Dès la première scène d’Inexorable, une certaine forme de malaise s’installe pour mieux donner le tempo du récit et le ton qu’il faut en attendre. C’est étrange et en même temps fascinant. Jusqu’au bout, Inexorable tient plutôt bien ses promesses sans forcer trop le trait et en se reposant finalement sur des éléments simples qui évitent les fioritures. Certaines scènes sont visuellement fortes aussi avec ses images en argentiques et son utilisation de la musique assez soignée. En somme, Inexorable est une agréable surprise que je n’aurais jamais imaginé.

 

Note : 7/10. En bref, un film noir très influencé et riche en idées qui ne se laisse jamais assommer par son lot de références. Le casting est impeccable pour un film Inexorable.

Sorti le 6 avril 2022 au cinéma - Disponible en VOD, DVD et Blu-ray

 

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