27 Août 2022
Après la fin de La Casa de Papel il fallait bien s’attendre à retrouver Itzia Ituño dans une nouvelle production et c’est sur Netflix une fois de plus que l’actrice se retrouve. Intimidad reprend tous les codes des séries hispaniques Netflix sans réellement chercher à apporter du sang neuf en dehors du lieu. Bilbao est une ville magnifique et si peu utilisée alors que les producteurs lui préfère souvent Madrid ou Barcelone. La dernière série Netflix se déroulant à Bilbao c’était La Víctima Número 8 (2018) qui n’a connu qu’une seule saison à mon grand regret. C’est donc avec plaisir que je retrouve cette ville du nord de l’Espagne même si Intimidad n’est pas aussi bien construite et efficace. Les espagnols tentent ici de faire leur propre Borgen à leur sauce sans avoir la subtilité politique et soignée des personnages de la série danoise. C’est séduisant malgré tout de par les codes vus et revus du genre sur le service de streaming et pour le plaisir de retrouver Itzia Ituño mais cela s’arrête un peu là une fois passé les deux premiers épisodes.
La chronique de quatre femmes qui sont obligées de franchir la mince ligne qui sépare la vie publique de la vie privée après la publication d'une vidéo à caractère sexuel d'une politicienne à l'avenir prometteur.
Le problème d’Intimidad c’est que la série ne tient pas ses promesses jusqu’au bout. Après les deux premiers épisodes et donc l’arrivée de Malen à la tête de la ville dans l’épisode 3, Intimidad commence à s’enliser et à avoir du mal à retrouver le suspense des débuts. J’apprécie tout de même que l’on parle de revenge porn et de harcèlement numérique. Intimidad traite d’un sujet d’actualité et fort mais ne parvient pas forcément à créer des sentiments aussi puissants que le sujet qu’elle aborde. La façon dont chacune des femmes vit la diffusion des images intimes aurait pu apporter quelque chose de plus dévastateur que de simples rebondissements faciles. Le fait qu’après trois épisodes la série étirer l’intrigue en longueur ne permet pas de soutenir complètement l’idée de départ. Plutôt que de développer la tension au fur et à mesure des épisodes, Intimidad préfère plonger le récit dans un mélodrame qui n’a pas les atouts de ses propres ambitions. Certaines scènes n’ont pas la dimension dramatique nécessaire pour créer de l’émotion et donc impacter les téléspectateurs comme il se doit.
Je m’attendais à quelque chose de plus proche des thrillers criminels que l’on a déjà vu sur la plateforme mais Intimidad préfère un virage différent qu’elle ne maîtrise pas dans son intégralité. Ce qui est dommage là dedans c’est que Intimidad commence de façon fascinante et captivante mais que l’issue de la saison est bâclée. Chaque chapitre sur chacune des femmes est beaucoup trop faiblard pour réellement soutenir tout ce que la série veut faire. Car Intimidad traite tout de même d’un sujet fort et impact. Il y a quelques moments assez réalistes et touchants qui permettront probablement à des victimes de se reconnaître dans quelques scènes. C’est suffisant pour maintenir le téléspectateur devant son écran mais pas suffisant pour faire d’Intimidad une bonne série. Le pire étant tout de même les deux derniers épisodes alors qu’il n’y a pas de vraie justice ni de démonstration que le monde est en train de partir en sucette. En ne parvenant pas à exploiter totalement son potentiel, Intimidad échoue donc à créer la surprise attendue.
Note : 4.5/10. En bref, un sujet fort qui n’exploite jamais vraiment tout son potentiel. Reste le plaisir de retrouver certains éléments classiques des séries hispaniques de Netflix mais le rythme est inégal à mon grand regret.
Disponible sur Netflix
Netflix n’a pas encore renouvelé Intimidad pour une saison 2 à l’heure où j’écris ces lignes même si je doute qu’il y ait une suite étant donné que l’intrigue est en grande partie bouclée à l’issue de la saison 1.
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