23 Août 2022
Les Sans-Dents // De Pascal Rabaté. Avec Yolande Moreau, Gustave Kervern et François Morel.
Avant d’être réalisateur, Pascal Rabaté est auteur de bande dessinée. Après la bonne surprise qu’avait été Les Petits Ruisseaux (son premier long métrage) en 2010, il a enchainé les petits films pas vraiment à la hauteur. Le dernier en date (Du goudron et des plumes) est l’un des derniers films duquel je suis sorti de la salle sans le terminer. Malgré tout ce qui pouvait le rebuter dans les prémices de Les Sans-Dents, j’étais curieux de découvrir ce film sans dialogues. Le tout est fait avec des bruits de bouche, des bruits de la vie, des bruits en général. Plutôt que d’écrire des dialogues, les personnages gloussent, rient, grognent et s’agitent comme des primates dans tous les sens. Si cela reste créatif par moment (car il faut le souligner), Les Sans-Dents n’échappe pas à un véritable ennui profond. On sent la poésie bizarre du film mais elle ne transcende jamais son propre sujet et finit par ne pas raconter grand chose. Je n’ai pas été emballé par Yolande Moreau et Gustave Kervern qui gloussent et grognent pendant de longs plans fixes ennuyeux.
Un clan vit à rebours de la civilisation, dans l'inframonde d'une décharge. Cette mini-tribu recycle en toute illégalité notre rebut pour s'aménager de manière étonnante un hameau de bric et de broc. La vie pourrait ainsi couler si une équipe policière ne se mettait sur leurs traces…
Les Sans-Dents avait une idée intéressante, une vraie idée de cinéma mais elle n’est jamais à la hauteur des attentes. Tout est fait sans véritable direction et donne in fine l’impression que c’est raconté en roue libre, sans véritable scénario. C’est un peu comme si Pascal Rabaté avait fait la même chose que ses personnages : un film fait de bric et de broc mélangeant tout ce qui lui passait par la tête. Même dans sa mise en scène il n’y a rien de réellement brillant. Les Sans-Dents n’arrive pas à être à la hauteur des attentes qu’il a envie de créer et si les influences du réalisateur sont louables (le film de Tati), il n’arrive jamais à la cheville de ses propres références. A la fin, le film m’a dérangé tant il m’a épuisé. Il n’y a rien, que du vide, que du bricolage sans grand intérêt. Un film plus humble et moins excessif aurait peut-être permis à celui-ci de nous surprendre. Si vous voulez un bon film de bidonville alors j’ai Affreux, sales et méchants (1976), film italien de Ettore Scola qui mérite vraiment le coup d’oeil et qui pour le coup a probablement influencé la création de ce navet qu’est Les Sans-Dents.
Note : 1/10. En bref, il n’y a aucune proposition dans ce film qui tombe rapidement dans son propre piège. Un film fait de bric et de broc sans intérêt.
Sorti le 20 avril 2022 au cinéma
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