Critique Ciné : Nope (2022)

Critique Ciné : Nope (2022)

Nope // De Jordan Peele. Avec Daniel Kaluuya, Keke Palmer et Steven Yeun.

 

Après Get Out et Us, Jordan Peele revient avec Nope. Avant toute chose, ce que j’apprécie avec Jordan Peele ici c’est la façon dont il sort un peu de ce qu’il a fait avec ses deux précédents films pour apporter aussi un peu d’air frais dans un cinéma qui ne s’inspire plus et n’inspire plus rien en dehors de toutes les adaptations de comics qui fleurissent et qui polluent finalement les salles. Ce n’est pas que je n’aime pas les films de super-héros (bien au contraire) mais il y en a beaucoup trop au cinéma et la qualité plus qu’approximative de certains ne font pas bon ménage avec mon amour de la salle. Nope n’est pas exempt de défauts, il y en a plein, mais il reste un film ambitieux tirant du côté de M. Night Shyamalan allègrement et assumant tous ses choix. Jordan Peele tente donc plein de choses dans son film, créé des parallèles dans ses propos quitte par moment à se perdre complètement. Nope c’est un mélange entre le western et la science-fiction, ajoutant à cela une terreur personnifiée. Il y a des moments forts dans ce film et une histoire mais l’histoire est parfois trop ambitieuse pour les bras de son créateur, laissant l’épilogue du film glissé vers quelque chose de moins séduisant.

 

Les habitants d’une vallée perdue du fin fond de la Californie sont témoins d’une découverte terrifiante à caractère surnaturel.

 

C’est donc dans le mélange des genres que Nope est séduisant. Le film devient rapidement énigmatique mais n’oublie pas le genre « Jordan Peele » avec une vraie satire du spectacle. Jordan Peele critique ici notre fascination pour tout ce qui est spectaculaire, toujours à la recherche de la moindre image (OJ et Emerald sont en quête de leur image qui ferait d’eux les nouveaux Oprah), de la moindre célébrité (Jupe en est le symbole parfait) et de plein d’autres choses. Il y a d’ailleurs un parallèle intéressant qui est fait entre le chimpanzé de la sitcom dans laquelle jouait Jupe et le monstre dans le ciel : dans les deux cas, il ne faut jamais chercher à apprivoiser quelque chose qui n’est pas apprivoisable. Sortir une bête de son milieu naturel sans savoir comment elle peut agir peut avoir de terribles conséquences et Jupe l’a vu mais réitère les erreurs commises par les producteurs de la série à sa façon.

 

Nope n’est pas un film d’aliens, ce n’est pas non plus une invasion extra-terrestres mais le film joue constamment sur cette double personnalité. On ne sait pas ce que l’on peut attendre et ce questionnement constant rend le récit encore plus percutant. Certaines scènes sont même très belles et apportent un charme indéniable au récit. L’épilogue, plus drôle que réellement percutant, symbolise finalement tout ce que Jordan Peele voulait défendre : l’absurde. Les personnages sont quant à eux attachants, se reposant sur le talent d’un casting bien choisi. Jordan Peele emprunte alors à Steven Spielberg (Rencontre du Troisième Type) et à M. Night Shyamalan (Phénomènes, Signes) afin de construire sa propre vision des choses pour le moins efficace.

 

Note : 7/10. En bref, un film étonnant et surprenant qui convoque ses références pour construire une satire parfois délirante.

Sorti le 10 août 2022 au cinéma

 

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