23 Septembre 2022
Prisma prouve que les italiens ne sont pas en reste quand il s’agit de créer des séries pour ados. Ludovica Bessegato (SKAM Italia), Alice Urciuolo (SKAM Italia) et Giulio Calvani (Amore pensaci tu) nous plongent dans le quotidien de jumeaux qui tentent de comprendre la vie à leur façon, au travers de leur corps, les émois, leurs relations mais aussi leur sexualité. On retrouve pas mal de ce qui a fait toute la force de SKAM (et notamment la version italienne que je trouve attachante). Au travers de deux personnages identiques à l’extérieur, Prisma explore une approche de la vie très différente. Marco et Andrea n’ont pas du tout la même façon de penser et c’est ce que met la série en exergue. Andrea est de son côté le lycéen cool en apparence mais quand il est seul, les choses sont totalement différentes : il aime porter des vêtements de femmes, se questionne sur son genre et n’est pas capable de se libérer de ce poids. Il n’arrive pas à se révéler au monde comme il est réellement et cela ne fait qu’appuyer sur un problème que beaucoup d’adolescents doivent connaître chaque jour.
Les jumeaux, Marco et Andrea, sont apparemment identiques physiquement mais profondément différents dans leur psyché. Ils vont partir chacun à la découverte de leur moi et de leur sexualité.
Afin d’avoir la paix qu’il mérite, Andrea s’est créé un faux compte sur les réseaux sociaux. Il y discute avec Daniele, son camarade de classe. En face nous avons Marco, un personnage beaucoup plus complexe qui peut aller jusqu’à taper des mains sur une étagère en verre. Il a le béguin pour Carola depuis deux ans mais n’a jamais osé plus parler. Andrea trouve alors un moyen pour que son frère puisse être ami avec elle. Carola n’a pas non plus une vie simple car elle était l’ex-petite amie de Daniele et ne peut toujours pas s’en remettre. Pour le rendre jaloux, Marco n’était alors qu’un outil pour elle. Le concept de Prisma est assez simple et c’est sur les personnages que la série se concentre. Elle nous plonge dans la psyché de chacun d’eux avec une certaine force qui rend les aventures de ces personnages attachante. Même le père de Marco et Andrea s’avère être quelqu’un de vraiment fort et permet aussi de remettre en question pas mal de choses.
La force de Prisma tient en grande partie en Mattia Carrano. Ce dernier parvient à incarner les jumeaux en offrant une vraie nuance en chacun d’eux. Pas facile d’incarner deux personnages identiques et différents mais l’acteur s’avère être excellent. Il porte les deux personnages avec force et émotion. Chaque personnage de Prisma prend son temps pour se dévoiler aux téléspectateurs. Avoir des problèmes complexes d’identité de genre est une partie importante de l’intrigue et joue un rôle essentiel dans l’histoire de la série. Si l’histoire de Marco reste un peu floue c’est celle qu’Andrea qui m’a le plus marqué. Au fil des épisodes on comprend un peu mieux ce qui se passe avec lui jusqu’au dénouement de la saison. Le plus beau moment est probablement celui d’Andrea et son père dans le dernier épisode, acceptant son fils comme il est alors qu’en apparence leur père semble être le pire de tous. Prisma utilise alors aussi une mécanique parfois un peu superficielle des sauts dans le temps qui permettent de cerner des moments différents de la vie de chacun des personnages.
Ce n’est pas ce que je préfère. Prisma n’est pas forcément différente des autres séries pour ados que l’on a déjà vu mais dans son ensemble il y a énormément de belles choses et de personnages attachants. Je ne m’attendais pas à me prendre aussi simplement au jeu de la série mais je suis ravi de voir que les italiens sont eux aussi capables de très belles choses. J’aimerais bien voir une saison 2 si Amazon est d’humeur généreuse.
Note : 7/10. En bref, une série en apparence simple mais qui saura vous toucher au moment le plus inopiné.
Disponible sur Amazon Prime Video
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