3 Septembre 2022
Issa Rae à qui l’on doit déjà Insecure (HBO) poursuit son petit monde avec Rap Sh!t sur HBO Max. Au travers de ces huit épisodes, elle nous plonge dans l’univers d’un groupe de rap féminin haut en couleurs alors qu’elles tentent de percer dans l’industrie musicale. Rap Sh!t n’est pas aussi travaillée que Insecure, ni même aussi mémorable, mais ce parcours est aussi intéressant que joyeux. Mia et Shawna démarrent donc de rien pour tenter de devenir des stars du rap. Ce qui m’a beaucoup plus dans Rap Sh!t c’est surtout la façon dont la série exploite cette génération collée à son téléphone et tente de percer avec son téléphone. Il y a un commentaire fait sur les réseaux sociaux et l’impact que cela peut avoir sur nos propres vies qui est flagrant. Ce n’est pas toujours subtile mais c’est en tout cas suffisamment soigné et intéressant pour délivrer ce que l’on a envie d’attendre d’une telle série. En mélangeant intelligemment les images des réseaux sociaux et de l’utilisation d’un téléphone permettent d’apporter aussi à la mise en scène une certaine fraîcheur bienvenue.
D’ailleurs, Rap Sh!t utilise presque uniquement ce moyen pour parler de son histoire et de celle de ces femmes. Les téléphones c’est ici la « génération iPhone » comme on pourrait l’appeler. L’autre partie intéressante de Rap Sh!t c’est la façon dont elle dépeint Miami. On est plongés au coeur du rap à Miami de façon assez abrupte. Cela permet aussi de rapidement nous rapprocher de Mia et Shawna. Les deux rappeuses en devenir sont charmantes et attachantes. L’idée de créer une série aussi immersive dans la vie des personnages change donc le mode de narration et nous offre une perspective différente d’autres séries (notamment la précédente création d’Issa Rae - Insecure -). Rap Sh!t n’est donc pas qu’une série sur les rappeurs/rappeuses et les artistes. C’est aussi une série guidée par ces personnages et leur personnalité. Je me demande même si dans un sens il n’y a pas un brin d’improvisation par moment.
Cela se ressent dans certaines scènes un peu moins brillantes que d’autres, peut-être moins écrites. Tout au long de ces huit épisodes on est alors plongés dans un univers assez étonnant, différent de ce que l’on peut imaginer de prime à bord quand on lit le résumé. Rap Sh!t souffre tout de même de quelques gags un brin éculés et certains gimmicks qui par moment peuvent devenir lassant. Certains épisodes en pâtissent énormément et sont moins mémorables. Dans son intégralité, Rap Sh!t n’est pas la série la plus mémorable non plus mais elle tente au moins tout un tas de choses dans sa propre narration et l’histoire de ses personnages afin de la rendre unique. C’est beau de voir des femmes tenter de percer dans un monde ultra masculin (bien qu’il y ait des stars du rap américain qui soient aujourd’hui des femmes de Cardi B à Iggy Azalea en passant par Nicki Minaj). Rap Sh!t n’est donc pas une série qui fonctionne à tous les coups mais c’est une jolie nouvelle incursion dans l’esprit d’Issa Rae.
Note : 6/10. En bref, bien que Rap Sh!t ne soit pas la série de l’année, elle a le mérite de tenter des choses d’un point de vue narratif et la façon de les mettre en scène qui bouscule un peu les codes de la série de genre.
Prochainement en France
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