Critiques Séries : Désordres. Saison 1. Episodes 1 et 2.

Critiques Séries : Désordres. Saison 1. Episodes 1 et 2.

Désordres // Saison 1. Episodes 1 et 2.

 

Florence Foresti fait partie de ces humoristiques français qui se sont reposés sur leurs lauriers. Depuis son avion Barbie qu’elle a poncé (et qui est cité lors d’un gala dans l’épisode 2 de Désordres) à plus savoir quoi en faire, elle a eu du mal à rebondir avec un spectacle digne de ce nom. Cette lyonnaise de naissance continue donc d’avoir du mal à se réinventer et bizarrement c’est aussi ce qui fait le charme de Désordres. Florence Foresti n’est pas une bonne actrice à proprement parler mais dans son propre rôle, allant dans l’auto-parodie et l’auto-fiction, elle semble s’amuser et nous embarque dans ses aventures. Ce n’est pas aussi réussi que Platane à laquelle on peut la comparer mais c’est souvent amusant. Les situations et les personnages sont assez drôles pour tenir les promesses de départ et surtout donnent l’envie de poursuivre l’aventure en espérant que cela se muscle au fil des épisodes.

 

Quand elle n’est pas sur scène, Florence Foresti est une femme comme les autres. En pire. Personnalité publique, elle est aussi une mère en garde alternée, une célibataire à la dérive, une artiste en quête d’inspiration, et une angoissée chronique. DÉSORDRES vous invite à entrer dans le quotidien de Florence Foresti, une semaine sur deux, quand elle n’a pas sa fille à charge, pendant la création de son spectacle « Épilogue », en 2017. À l’image de sa vie duelle, où le routinier côtoie le glamour, le rire flirte avec le grave, et la parodie s’invite dans le réel. Un beau bordel.

 

Désordres ne cherche pas à être le renouveau de Florence Foresti mais dans l’exercice narcissique elle parvient à faire ce que l’on attend de sa part. On peut l’aimer ou la détester, sa dépression ne fait que renforcer ce sentiment de femme égocentrique qui lui sied bien. Désordres ajoute tout de même des éléments nouveaux dans la perception qu’elle a du monde et d’elle-même. C’est une quarantenaire qui, mère célibataire, tente aussi de se retrouver et de vivre une jeunesse qu’elle n’aurait pas assez vécu. On retrouve les poncifs parisiens (à tord mais aussi à raison) de la célibataire alcoolique qui veut user de sa propre notoriété (notamment lorsque dans le premier épisode elle sort « vous savez qui je suis, je vous la rachète votre baraque à frites » dans un McDonalds). Désordres c’est un plaisir coupable, de la junk food télévisuelle qui passe bien car elle reprend finalement des éléments que l’on connait d’elle. Mais en ajoutant des petits twists afin de ne pas être trop rébarbatifs.

 

J’ai beau avoir mis de côté Florence Foresti que j’ai pu adulé fût un temps, Désordres me replonge dans son humour et sa folie guillerette. C’est très centré sur elle et elle en fait des tonnes mais elle n’hésite pas à se moquer d’elle et du monde qui l’entoure sans vergogne. Je trouve ça assez amusant pour faire le travail demandé même si l’on est loin d’un Sex and the City à la française. D’ailleurs, pour cette ressemblance que la presse voudrait lui donner, Foresti prend le contre pied de rapidement balayer tout ça dès le premier épisode quand elle moque l’idée d’en faire une adaptation à sa sauce. Il y a dans ces deux épisodes suffisamment de bons moments et un rythme soutenu qui permettent de ne pas s’ennuyer et de retrouver finalement le charme suranné d’une époque révolue. Bien plus réussie que la série gênante de Blanche Gardin mais moins hilarante et percutante que la série d’Eric Judor, Désordres a le mérite de trouver l’entre deux.

 

Note : 6/10. En bref, c’est assez drôle pour faire le travail demandé (à condition d’aimer Florence Foresti).

Disponible sur myCanal

 

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