Barry (Saison 4, 8 épisodes) : le dernier acte

Barry c’est fini mais elle restera à jamais gravé comme l’une des séries les plus étranges de la décennie. Barry, tueur à gages qui devient acteur, est une comédie noire particulièrement sarcastique, drôle et finalement dramatique. Cette saison 4 décide d’aller encore plus loin afin de délivrer des moments plus sombres et plus intenses. Cela ne veut pas dire qu’elle mise uniquement sur la dramaturgie car le côté comique n’est jamais très loin. La force de Barry a toujours été ses personnages et notamment son héros incarné par Bill Hader (qui a de quoi nous faire croire que Barry c’est lui dans la vraie vie). L’humanité dont la série a toujours fait preuve a rapidement permis d’attacher le téléspectateur au récit fou de ce personnage unique en son genre. Car oui, Barry ne ressemble toujours à aucune autre série. Un peu à la manière dont Atlanta a elle aussi marqué le paysage sériel. Barry est à ranger dans la même catégorie : celle des OVNIs télévisuels dont on a envie de garder tous les souvenirs. 

Au fil des saisons, Barry a tenté de laisser son passé derrière lui, de se reconstruire et de se créer une nouvelle vie. Cette dernière saison est là pour nous rappeler la dure réalité des choses et de l’univers du personnage. Barry se retrouve en prison après avoir été piégé par son ancien ami Gene Cousineau (incarné par Henry Winkler). Gene de son côté est pris d’une lutte constante avec son propre esprit tourmenté et son estime de soi. Sally, la petite amie de Barry, tente d’aller de l’avant et de passer à autre chose après tout ce qui s’est passé dans la saison précédente. Cette saison 4 est une overdose de tout ce qui fait l’intérêt de cette comédie mais pas dans le mauvais sens du terme. On a ici l’apothéose de tout ce que la série a construit au fil des saisons. La saison nous réserve alors tout un tas de surprises, tant dans l’évasion que prépare Barry mais aussi dans l’évolution des personnages qui gravitent autour. Sans parler de cette fin qui vient éteindre d’un coup de fouet le récit d’un personnage fascinant.

Et quand je repense à Barry et tout le chemin parcouru, cette fin est parfaite. La saison 4, intégralement réalisée par Bill Hader et Alec Berg permet de garder un cap visuel jusqu’au bout. Durant huit épisodes on est happés comme dans une sorte de film découpé en plusieurs petits chapitres. La saison change des précédentes et en même temps en est le complément parfait. La facilité avec laquelle la série jongle entre les genres, les personnages et les idées rend le récit encore plus percutant. Visuellement c’est toujours une invitation à un voyage hors du commun qui sort des carcans habituels de la série télévisée. Depuis la première saison teintée d’humour noir et de situations rocambolesques, la série a évolué pour se muer en quelque chose de plus dramatique à l’humour encore plus surprenant. En transformant constamment la forme et le fond de la série, Barry gagne en maturité et en même temps complète son récit sans jamais le trahir. 

Si changer de direction et de visuel peut parfois être troublant, Barry manie le visuel comme le scénario avec brio. On n’est jamais trimbalé à un endroit pour rien. Tout est construit dans un but précis et délivre tout ce que l’on peut en attendre réellement. Une saison 5 de Barry n’aurait pas été nécessaire (même si je n’étais pas contre plus de saisons des aventures du personnage) car finalement en quatre saisons la série a su développer tout ce qu’elle pouvait autour de son personnage (et des protagonistes l’entourant). 

Note : 10/10. En bref, une véritable apothéose audiovisuelle. 

Disponible dans le Pass Warner

La saison 4 de Barry est la dernière. HBO avait annoncé mettre fin à la série à l’issue de cette saison 4.