Critique Ciné : A mon seul désir (2023)

Critique Ciné : A mon seul désir (2023)

A mon seul désir // De Lucie Borleteau. Avec Zita Hanrot, Louise Chevillotte et Laure Giappiconi.

 

Avec A mon seul désir, Lucie Borleteau (Chanson Douce) aborde la féminité dans un monde où elles sont souvent vues comme des filles faciles. Le monde du strip n’a plus la réputation qu’il pouvait avoir il y a dix ans et devient même plus démocratique mais un film comme A mon seul désir vient nous rappeler que les femmes qui travaillent dans ces lieux sont des femmes comme les autres. Un film de femmes, avec des femmes qui donnent un point de vue fortement intéressant sur le milieu des clubs de strip-tease et de la vie que ces jeunes femmes vivent. On suit donc des femmes libres, épanouies, qui pour certaines sont là pour payer leurs études ou d’autres pour simplement vivre une expérience. C’est étonnant que la réalisatrice ait eu autant de mal à trouver des financements pour un film aussi doux sur un monde vu par certain(e)s comme avilissant pour la femme. 

 

Vous n’avez jamais été dans un club de strip-tease ? Mais vous en avez déjà eu envie ... au moins une fois... vous n’avez pas osé, c’est tout. Ce film raconte l'histoire de quelqu'un qui a osé.

 

Lucie Borleteau a clairement fait des recherches pour que son récit soit au plus proche de la réalité. C’est même une force car A mon seul désir transpire justement ce côté documenté. Pour connaître cet univers là, je dois avouer que je suis assez étonné par la façon dont tout est transposé avec un certain réalisme. L’histoire de A mon seul désir n’est pas celle des clients mais bien de ces femmes qui mènent la danse, prennent le pouvoir, contrairement aux idées reçues. Les deux actrices principales, Louise Chevillotte et Zita Hanrot un du talent et parviennent à rendre leurs personnages crédibles et intéressants. Ce qui m’a presque déplu c’est que le récit ne parvienne pas toujours à capturer les instants de vie de ces personnages rendant le tout parfois un brin long. Avec deux heures, A mon seul désir aurait pu faire beaucoup plus mais se contente parfois de futilité. Je comprends le but puisque cela permet de créer un sentiment de réalisme et de nous rapprocher encore plus de ces femmes mais l’originalité du début s’étiole au fil du film.

 

Notamment car A mon seul désir se transforme en comédie romantique et perd alors de ce qui faisait la folie douce du début. Cela reste un très joli film sur un monde malheureusement trop peu mis en scène au cinéma (et ailleurs - ou alors sous un angle voyeur -) et qui permet ici de voir ces femmes émancipées faire ce qu’elles veulent de leur corps. L’intrigue n’est donc pas toujours juste puisque la romance casse un peu ce qu’il fait de mieux mais l’ensemble reste étonnant. C’est érotique sans être pornographique, il y a du nu mais ce n’est jamais voyeur. En somme, la réalisatrice a réussi son pari. 

 

Note : 6/10. En bref, un film sur univers souvent décrié mais ici fait par des femmes et avec des femmes qui prennent le pouvoir et montrent qu’elles sont aux commandes contrairement à ce que voudrait les idées reçues. 

Sorti le 5 avril 2023 au cinéma - Disponible en VOD, en streaming sur Filmo et en DVD

 

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