Critique Ciné : Pauvres créatures (2024)

Critique Ciné : Pauvres créatures (2024)

Pauvres créatures // De Yórgos Lánthimos. Avec Emma Stone, Mark Ruffalo et Willem Dafoe.

 

Yórgos Lánthimos a su se frayer un chemin parmi mes réalisateurs préférés de tous les temps. Sa créativité, sa folie, son imagination, tout est merveilleux. Si beaucoup l’ont connu avec La Favorite (2019), mon film préféré reste Mise à Mort du Cerf Sacré (2017). C’était une vraie claque, visuellement et narrative avec un casting au poil. Il revient avec Pauvres créatures, une fable féministe sur les horreurs de ce monde et comment l’enfer provient souvent… des autres. Pauvres créatures est étrange mais justement c’est ce qui le rend aussi beau. Cette façon que le réalisateur et l’équipe créative a d’imaginer les décors de tous les lieux est magnifique. Lisbonne, Londres, Paris, Alexandrie ou encore le paquebot, tout est soigné et nous émerveille. Il y a dans les images beaucoup de choses qui pourraient être ostentatoire mais cela sert aussi le récit et l’émerveillement vécu par Bella. Le début du film en noir et blanc montre l’enfermement de notre héroïne. Une fois que celle-ci goûte à l’extérieur, tout devient merveilleux et une exploration. 

 

Bella est une jeune femme ramenée à la vie par le brillant et peu orthodoxe Dr Godwin Baxter. Sous sa protection, elle a soif d’apprendre. Avide de découvrir le monde dont elle ignore tout, elle s'enfuit avec Duncan Wedderburn, un avocat habile et débauché, et embarque pour une odyssée étourdissante à travers les continents. Imperméable aux préjugés de son époque, Bella est résolue à ne rien céder sur les principes d’égalité et de libération.

 

J’ai notamment pensé au magnifique L’Odyssée de Pi (2012, d’Ang Lee) dans cet univers imaginé pop et coloré. C’est aussi brillant dans l’imagination. C’est donc avec un film extravagant, baroque et politiquement très incorrect que Yórgos Lánthimos revient. L’humour est ici constamment cynique, critiquant notre monde avec des images parfois dures. Pauvres créatures prend alors des allures de fable gothique autour d’une femme qui n’a aucun complexe (et se moque de la bienséance) avec un seul but : découvrir le monde entier. Pauvres créatures veut aussi être un film féministe qui défend les femmes et montre qu’elles aussi ont droit à la liberté de disposer de leur corps (car l’époque dépeinte par Pauvres créatures n’est pas claire mais on peut supposer que c’est pour faire un message universel). Durant 2h21, je n’ai jamais vu le temps passer. J’ai été happé par cet univers merveilleux, plein de surprises. 

 

Emma Stone forcément est époustouflante dans le rôle principal. Elle habite tellement son personnage que l’on ne voit jamais l’actrice mais un personnage à part entière. C’est une prouesse et une démonstration du talent de l’actrice. Mark Ruffalo et Willem Dafoe ne sont pas en reste. Les deux apportent quelque chose. Le premier cette perfidie au profit de son propre plaisir personnel et le second pour sa folie destructrice liée aux abus de son enfance. Car même si Pauvres créatures parle beaucoup de Bella et d’une expérience originale, il y a aussi chez God quelque chose de fort. Tous les abus que son père lui a fait subir au nom de la science reste terrifiant. C’est presque encore plus choc et terrifiant que les séquences de Bella à la maison close ou de découverte de son clitoris avec des fruits et légumes. Pauvres créatures est merveilleux et reste dans mon esprit comme un chef d’oeuvre. 

 

Note : 10/10. En bref, merci Yórgos Lánthimos.

Sorti le 17 janvier 2024 au cinéma

 

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