27 Janvier 2024
Michael Caleo, qui a travaillé sur Les Soprano et écrit cette infamie que l’on appelle Malavita de Luc Besson reprend le film Sexy Beast (2000) dans un prequel. Mais qui avait envie de connaître ce qui s’était passé avant le film Sexy Beast ? Chez Paramount+ apparemment il y avait une envie. Bien qu’il y ait des éléments visuels repris au film culte de Jonathan Glazer, on ne peut pas dire que cette série soit particulièrement excitante. Certains prequels en série sont réussis, parviennent à apporter un nouveau point de vue afin de ne pas tomber dans la répétition et ne pas uniquement se reposer sur la nostalgie. Paramount+ semble en tout cas adorer l’idée des prequels. Après celui de Grease en série, celui de Simetierre en film, etc. voilà Sexy Beast. Michael Caleo ne rate pas tout avec Sexy Beast mais disons qu’il n’y a rien de particulièrement excitant dans cet enchaînement assez cartoonesque de tous les poncifs du film de gangster.
Années 1990. Un brillant voleur se lie d'amitié avec un gangster. Après des années de service, il décide de s'installer en Espagne afin de profiter d'une retraite bien méritée avec son épouse, une ancienne star du porno. A son grand dam, son ancien mentor refait appel à lui.
Nous suivons donc Gal et Don quand ils étaient associés dans les années 90 alors qu’ils se construisent aussi leur propre réputation dans le monde des gangsters britanniques. Si sur le papier cela pouvait être excitant, Sexy Beast a tout un tas d’éléments qui ne permettent pas spécialement de s’attacher aux personnages. Le plus gros problème c’est que Sexy Beast ne parvient jamais à éclore en tant que tel sans se cacher derrière l’ombre du film. Sexy Beast ne cherche pas à sortir du cadre et nous offrir quelque chose de jouissif. Cela reste donc très fermé. Sexy Beast ne sait pas non plus s’intéresser (ou en tout cas se reposer) aux personnages principaux. Ils sont là mais ils pourraient être n’importe où que cela ne changerait rien. Il faut bien avouer que le casting du film était très bon (notamment Ben Kingsley) et que reproduire ça dans la série avec de nouveaux acteurs est bien compliqué.
Une grande partie de ce qui fonctionne dans Sexy Beast se repose donc sur le scénario de Michael Caleo. Ce dernier a du mal à se libérer de l’histoire originale pour construire quelque chose à lui. C’est donc un enchainement de références, de moments sensés faire plaisir aux fans du film (ou à ceux qui l’on apprécié) dans une ambiance feutrée et très British des années 90. En soi, c’est plutôt joli comme série mais cela ressemble à tellement d’autres productions de Paramount+ du même genre que Sexy Beast a du mal à là aussi avoir sa propre identité. En jouant entre drame policier palpitant, aventure légère, série de braquage et de gangsters, histoire d’amour et j’en passe, Sexy Beast aurait pu trouver le bon équilibre. Ce prequel tombe dans tous les pièges possible du prequel et la chose la plus intéressante ici reste que cela s’appuie sur un film qui n’est pas forcément très connu de tous.
Il n’y a clairement pas suffisamment de matière dans ces trois premiers épisodes pour démontrer que tout cela était nécessaire. Dire qu’il y a huit épisodes et le temps est relativement long. Comme un film que l’on aurait étiré maladroitement. Je m’attendais à des sensations fortes et à quelque chose de plus cynique. C’est trop fade pour être mémorable.
Note : 4/10. En bref, le prequel que personne n’avait demandé et que personne ne demandera.
Disponible sur Paramount+
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