Breathtaking (Mini-series, 3 épisodes) : pandémie et pénurie

Breathtaking (Mini-series, 3 épisodes) : pandémie et pénurie

Les séries médicales ont déjà toute traité la pandémie de COVID-19 mais ITV adapte avec Breathtaking le roman de Rachel Clarke, une médecin en soins palliatifs qui a vécu l’enfer durant les premiers jours de la pandémie à l’hôpital public britannique. Qui mieux que Jed Mercurio (Bodies, Line of Duty) pouvait adapter ce roman afin de le rendre viscéral et vivant à l’écran. Je dois avouer que ce n’est pas une période de ma vie que j’ai envie de revivre. Que ce soit les confinements ou encore tous les gens qui sont morts à cause d’un hôpital en lambeaux. Breathtaking vient rappeler que ce n’est pas qu’en France que l’hôpital public a été submergé et a manqué de nous (notamment de masques). Plutôt que de faire une série qui raconte plein de points de vue différents, Breathtaking se concentre sur une unité spécifique durant les six premiers mois de la pandémie. Cela permet de développer les personnages et les émotions. 

 

Le quotidien d'une médecin dans les premiers jours de la pandémie de Covid-19.

 

Breathtaking apparaît cependant presque politique. La mini-série n’a de cesse de rappeler que le gouvernement britannique n’a pas réussi à équiper l’hôpital public en temps et en heure, que l’hôpital n’a plus de moyens depuis des années à cause de politiques de réduction des coûts. Au fond, les britanniques ont vécu la même chose que la France et Breathtaking veut dénoncer tout ça. Ce qui est dommage au fond c’est que l’on n’a pas suffisamment d’éléments pour que l’héroïne nous embarque pleinement. Elle est attachante et clairement attachée à sauver des vies mais cela ne va pas forcément plus loin. Jed Mercurio, avant d’être un créateur de séries à succès, était un médecin. On sent qu’il connaît ce que la série raconte et les scènes à l’hôpital (surtout dans le premier épisode) sont réellement imprégnée d’une volonté de réalisme. 

 

On est au plus près des patients et de ce qui se passe. Mais Breathtaking ne passe pas suffisamment de temps avec notre médecin incarnée par Joanne Froggatt. C’est donc une série qui se concentre sur le scandale public qu’a été la gestion de la pandémie plus que les émotions fortes que cela a pu créer. Certes, Breathtaking parvient à tout de même être efficace. En trois épisodes on n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer. On a alors une liste de choses qui ne vont pas : les masques FFP3 sont trop grands pour les femmes, il n’y a plus de respirateurs mais on peut en acheter pour £300 sur Amazon, etc. Mais au delà de cette liste, des interventions de Boris Johnson en fond sonore, ce qui m’a le plus plu dans Breathtaking ce sont les décisions rapides que doivent prendre les médecins, le stresse que cela a pu créer dans ce service, la responsabilité de chacun (et du gouvernement) et l’émotion brute créée par les morts. 

 

C’est là que Breathtaking fonctionne le mieux. Dans le reste de son histoire, cela reste une énième aventure frappée de la COVID-19. Après toutes les fictions qui ont déjà exploité ce problème, Breathtaking n’apporte pas forcément grand chose de neuf. Tout est propre et suit un schéma pré-mâché. Dommage car j’aurais justement trouvé intéressant que Breathtaking sorte des sentiers battus et aille dans des recoins que l’on pourrait ne pas imaginer pour une telle série. 

 

Note : 6/10. En bref, une plongée assez brute dans un service de l’hôpital public britannique pendant les premiers mois de la pandémie. Trop politique et pas suffisamment touchante. Reste quelques moments marquants et forts sur la façon dont l’hôpital a tout tenté pour sauver des vies. 

Prochainement en France

 

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