Chameleon (Saison 1, épisodes 1 et 2) : forcer son destin

Chameleon (Saison 1, épisodes 1 et 2) : forcer son destin

Chameleon est une série assez amusante qui, en reprenant les codes du jeu vidéo d’arcade, s’amuse avec le spectateur afin de développer tout un commentaire social sur une banlieue belge. Au fond, la thématique des jeunes de vingts ans qui galèrent et qui ne sont pas nés avec une cuillère en argent dans la bouche ce n’est pas nouveau mais Chameleon a une allure différente. Tant par sa structure, ses codes visuels pris aux jeux vidéos mais aussi par ses dialogues modernes et ses personnages attachants. Chris, notre héros, rêve d’être acteur. Ce personnage est tout de suite quelqu’un que l’on a envie de suivre dans ses aventures. Peut-être car Chameleon adopte un rythme soutenu qui ne permet pas de s’ennuyer ou alors simplement car la simplicité du personnage se ressent dès les premières minutes et nous embarque dans un monde entre réel et imagination. 

 

Dans Chameleon, nous suivons Chris, qui rêve d’être acteur, et ses trois amis d’enfance. Ils souhaitent tous réussir dans la vie et sortir du quartier défavorisé où ils ont grandi. Quand un accident avec un gangster local, Murat, se solde par une dette de 10 000 dollars, la situation s’envenime vite. Vont-ils réussir à rester dans le droit chemin ou vont-ils inévitablement tomber dans une vie de crime ? Qu’en deviendra-t-il de leurs rêves ?

 

Chameleon ajoute une dimension sociale forte à son récit et tente de dépeindre tous les problèmes que ces jeunes de banlieues défavorisées peuvent rencontrer. C’est assez réaliste et en même temps, l’univers pop de la série lui donne aussi une allure différente. On est plus proche d’une comédie américaine HBO que de ce que l’on pouvait imaginer chez nos amis belge. C’est ce mélange de cultures qui fait finalement aussi la réussite de Chameleon. La bande de pote que l’on suit a ses petites galères et me rappelle d’un côté un peu ce que Canal+ a tenté avec sa création décalé Narvalo. Ce n’est pas fait de la même façon et le but est différent mais Chameleon parle aussi de société et de vie en banlieue avec ses aléas. Chris se retrouve donc un peu comme à la fin de l’épisode sur un ring de boxe à se battre avec la vie qui ne lui fait pas vraiment de cadeaux. 

 

Les dialogues sont bien écrits, le visuel est travaillé et le casting est bon. Il n’y a pas grand chose à redire de Chameleon si ce n’est qu’elle aurait pu aller un peu plus loin dans son délire. Notamment pour créer une vraie dichotomie entre l’ambiance grise de la banlieue avec ce besoin d’évasion et d’échapper au destin de ces jeunes qui rêvent d’une vie autre que celles de leurs parents ou des gangsters du quartier. Au fond, Chameleon propose un regard lumineux sur des gens qui ont l’espoir de faire quelque chose et de se laisser bercer par leurs rêves. D’ailleurs, Chameleon n’oublie pas de rappeler les idées préconçues sur les jeunes de banlieue dès les premières minutes quand Chris nous interpelle et demande si l’on pense qu’il a volé le sac de la jeune femme. C’est plein de petites idées de ce genre là et ça fonctionne.

 

Note : 8/10. En bref, une série qui rêve de sortir de la grisaille de la banlieue tout en offrant un portrait de la banlieue comme un lieu de vie, de mixité sociale et de galères du quotidien. 

Diffusée dans le cadre du Festival Séries Mania 2024. Prochainement en France

 

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