18 Mars 2024
Videoland c’est un vrai paradis d’enfant des années 90 comme moi qui allait au vidéo-club choisir la prochaine VHS (puis DVD) que l’on allait regarder en famille. C’était un vrai rendez-vous et au fond, cette forme de nostalgie que j’ai face au vidé-club fonctionne à merveille dans Videoland. Cette comédie en huis clos nous plonge dans un vidéo-club à l’esthétique résolument 90s. Mais le vidéo-club est un terrain de jeu pour la série. Une façon d’utiliser le cinéma afin de parler de représentation et de questionner son héroïne sur sa sexualité. Dans ces petites chroniques de huit minutes par épisode, la série de Jessica Smith est suffisamment maline pour discuter de son sujet en profondeur. Cette façon que Videoland a de citer des films pour parler de ce dont parle les personnages est fort car ce n’est jamais fait en appuyant la chose mais comme si c’était naturel.
Hayley, une adolescente qui travaille dans un vidéoclub dans les années 90, a besoin d’aide pour apprendre à être une bonne lesbienne. Elle s’inspire des films, mais a du mal à y trouver de vrais modèles queers. Comment Hayley peut-elle devenir la meilleure lesbienne possible sans exemples à l’écran ? Avec l’aide de ses amis, Hayley doit trouver un moyen de devenir elle-même, d’accepter sa sexualité et d’impressionner la fille de ses rêves.
Si Videoland fonctionne si bien c’est qu’elle associe tous ses éléments de façon intelligente autour d’un casting réussi. Hayley est immédiatement attachante. La série n’a pas le temps pour en perdre et ne perd pas une minute pour développer son univers et ses personnages. Le huis clos renforce notre attachement aux personnages et nous baigne dans un environnement de nostalgie et de références à la pop culture (dont Titanic dans l’épisode 3 qui a rêvé des tas de femmes qui auraient rêvé d’être avec Jack Dawson à la fin des années 90). Videoland est d’autant plus maline et subtile qu’elle insère dans son récit l’histoire de son héroïne qui se cherche et doit assumer qui elle est réellement, accepter sa sexualité et vivre sa vie en impressionnant la fille dont elle est secrètement amoureuse.
Videoland reprend les codes de la rom-com traditionnelle mais ajoute une réflexion moderne dans une environnement bourré de nostalgie. Un vrai petit bonbon qui fait plaisir à voir et qui révèle la jeune Emmanuelle Mattana. Elle est touchante et tellement habitée par son rôle que l’on a l’impression de vivre ce qu’elle vit et ressent. 6 épisodes de huit minutes c’est presque court mais largement suffisant pour aller droit au but tout en offrant de petits moments plus intimistes. Hayley cherche dans le vidéoclub des icônes queer afin de trouver qui pourrait l’inspirer dans sa vie et chaque épisode est un pas de plus vers la libération du personnage. Comment ne pas aimer une petite comédie comme Videoland ? Courez-y.
Note : 8/10. En bref, un vrai bonbon bourré de nostalgie parlant de l’émergence des icônes queer au cinéma, l’acceptation de soi et l’amour tout en baignant dans un vidéo-club des années 90.
Diffusée dans le cadre du Festival Séries Mania 2024. Prochainement en France
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