3 Avril 2024
Le roman éponyme de DOA n’est pas simple à adapter mais avec le casting prestigieux de Citoyens Clandestins, je dois avouer que je m’attendais à quelque chose de plus solide que cette grande mascarade. Pas facile cependant d’adapter le roman qui raconte l’histoire de plusieurs personnages. Je pense que la mini-série passe complètement à côté de la profondeur du roman qui a le temps d’installer ses personnages et son récit. On enchaîne les scènes, les personnages, mais tout semble particulièrement bâclé. Presque amateur par moment tant la mise en scène est éteinte et la bande son est parfois inaudible. Laëtitia Masson a clairement mis tout le budget de Citoyens Clandestins dans son casting plutôt que de tenter de faire quelque chose de plus ambitieux dans le visuel (et la reconstitution qui ici fourmille d’anachronisme amateurs).
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L’histoire de Citoyens Clandestins est assez prenante pour donner envie d’aller au bout de l’aventure mais elle n’a pas du tout la même accroche que le roman de départ. Certes, resserrer l’intrigue sur quatre épisodes permet d’une certaine façon d’éviter certains moments de battement mais la série trouve tout de même le moyen d’ennuyer son spectateur. Les personnages ne sont pas suffisamment fidèles au roman et l’intrigue apparaît alors sans relief. C’est trop plat pour marquer les esprits de bout en bout. Mais je dois saluer tout de même certains choix de casting réussi comme Gringe (qui incarne Karim) et Nicolas Duvauchelle (qui incarne Ponsot). Pour ce qui est du reste, je ne suis pas forcément convaincu que Citoyens Clandestins soit le genre de récit qui colle à la peau de Raphael Quenard. J’adore l’acteur mais il n’a pas spécialement la bonne place dans ce récit.
La plupart des membres du casting est alors assez éteint, comme la mise en scène plate et sans ambition. Les multiples points de vue dans le roman sont là pour donner de l’ambition au récit mais ici on sent qu’avec le manque de temps pour adapter la totalité, cela manque de profondeur. Les personnages s’enchaînent mais on a du mal à suivre l’histoire de tout le monde sans être perdus en cours de route. Citoyens Clandestins n’est pas Le Bureau des Légendes et ne peut pas vraiment être comparé à la série d’espionnage de Canal+ mais je m’attendais d’un point de vue visuel à quelque chose d’aussi fort. La paranoïa ambiante que Citoyens Clandestins tente de créer ne fonctionne qu’à moitié alors que la psychologie des personnages est brossée sans jamais être approfondie.
Il faut donc attendre le quatrième épisode pour que le récit se réveille et nous réveille par la même occasion. Les personnages, les liens entre eux sont plus insipides qu’autre chose dans les trois premiers épisodes. L’assemblage ne fonctionne donc pas vraiment. Tout le monde est dans un sur-jeu constant (le pire étant Pierre Arditi). Quand on fait un thriller nerveux comme Citoyens Clandestins, autant faire monter la sauce au fil des épisodes mais en dehors du dernier, rien ne tient. La vie privée des personnages, qui ajoute une dimension et du relief aux personnages et à leur complexité, ne fonctionne pas dans la série. Comme si le but était de boursoufler encore plus un scénario qui ne sait pas spécialement où il met les pieds.
Note : 3/10. En bref, Citoyens Clandestins inspire l’ennui et a du mal à rester cohérent de bout en bout. Dommage que ce travail d’adaptation ne fonctionne pas vraiment.
Disponible sur Arte.tv
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