25 Avril 2024
Monkey Man // De Dev Patel. Avec Dev Patel, Sikandar Her et Sharlto Copley.
Pour son premier film en tant que réalisateur, Dev Patel se donne aussi le premier rôle et nous plonge dans les légendes urbaines indiennes. En l’occurence ici celle d’Hanuman, l’homme single personnage mythique et véritable incarnation de la force et du courage dans son pays d’origine. Avec une trame assez classique de vengeance sur fond de lutte des classes, Monkey Man nous plonge dans un paysage assez étonnant. J’ai beaucoup aimé l’ambiance du film, les décors qui sont magnifiques et les scènes d’action plutôt plaisantes dans leur ensemble mais l’histoire, assez simpliste, ne permet jamais de réellement développer les personnages. Au contraire. Il y a tellement des personnages secondaires qui ne sont jamais développés que l’on a l’impression qu’ils sont uniquement là pour justifier certaines séquences. Cela ne veut pas dire que Monkey Man n’est pas plaisant mais qu’il aurait mérité de développer un peu mieux son scénario.
Ce film aborde la quête initiatique d'un homme qui cherche à se venger des dirigeants corrompus qui ont assassiné sa mère et maintiennent les pauvres et les plus vulnérables de la société dans une constante précarité. Kid, un gamin des rues qui, après l'horrible massacre de son village natal, a grandi orphelin dans les bas fonds de la ville fictive de Yatana. Il finit par gagner sa vie dans un club qui organise des combats clandestins où dissimulé derrière un masque de gorille, il se laisse battre au sang par des adversaires pour de l'argent.
Monkey Man donne parfois des airs de John Wick hindou mais avec un style visuel moins ample. Dev Patel se rapproche énormément de ses personnages afin de jouer avec les gros plans. Cela rend certaines scènes assez illisibles. Je comprends l’idée mais il aurait mérité de donner plus d’ampleur à son ensemble. Dev Patel est clairement fan du genre et nous offre pas mal d’évocations de Ong Bak à The Raid. Ce qui me plaît énormément. Mais c’est presque le décorum autour de Monkey Man qui fait finalement une bonne partie de la réussite de toute cette histoire. Le scénario quant à lui cherche à réellement parler de sujets forts comme des injustices de castes en Inde. Derrière le divertissement, Monkey Man cherche à creuser des choses plus fortes. En plus de ça, il y a toute la mythologie autour de la légende dont est inspirée le film qui vient se caler entre deux scènes et nous plongent dans une culture que l’on ne connaît pas forcément. Ce qui est dommage c’est de ne pas avoir donné plus d’ampleur à tout ça aussi.
Par moment, Monkey Man donne l’impression de se justifier pour les mauvaises raisons. Grâce à un mélange de thriller coréen, de film d’action a la John Wick, de séquences plus américaines dans l’horreur en tant que tel (impossible de ne pas penser au cinéma de Jordan Peel - qui a produit le film -), mais Monkey Man est un film de fan de cinéma. Dev Patel aime le cinéma et cela transpire dans tous les recoins de son film. C’est peut-être ce que Monkey Man a de plus beau à offrir derrière cette esthétique outrancière. Dommage que la partie politique butte en touche et ne permet pas d’être réellement le commentaire attendu mais l’ensemble a le mérite d’être assez palpitant malgré tout. Les défauts d’un premier film sont là mais Dev Patel donne envie de voir ce qu’il est capable de proposer sur d’autres compositions dans le futur. En espérant que cela soit à la hauteur.
Note : 6/10. En bref, un premier film encourageant avec pas mal d’idées qui fonctionnent. Là où le bas blesse c’est le propos, parfois trop simpliste et pas suffisamment creusé par le scénario.
Sorti le 17 avril 2024 au cinéma
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