15 Janvier 2024
Umami // De Slony Sow. Avec Gérard Depardieu, Sandrine Bonnaire et Bastien Bouillon.
Slony Row semble faire partie des rares cinéastes à donner encore sa chance à Gérard Depardieu. Dépouillé de toute pudicité, Umami met l’acteur à nu. S’il a été un acteur brillant fût un temps, il est ici fainéant. Il n’incarne rien et se laisse glisser petit à petit dans une histoire qui manque un peu de saveurs. C’est assez paradoxal car Umami parle de cuisine et donc de saveurs. Il y a quelques moments touchants, d’autres plus drôles mais dans son ensemble le film ne parvient jamais à sortir du lot et finit même par ennuyer. Je ne sais pas si c’est le scénario de Slony Sow ou bien le casting qui n’est pas du tout investi mais les acteurs ne donnent aucune profondeur à leurs personnages. Le scénario est forcément responsable de tout ça tant il n’offre pas grand chose à jouer mais les acteurs sont eux aussi de grands fainéants qui ne cherchent pas à améliorer le récit par le jeu.
Gabriel Carvin est un chef étoilé de grande renommée. Lorsque sa santé et sa vie de famille se détériorent, il décide de partir à l’autre bout du monde. Direction le Japon, à la recherche d’un chef japonais qui l’avait battu à un concours de cuisine 40 ans plus tôt. Ce voyage culturel et culinaire va l'amener à faire le point sur sa vie.
Umami ne surprend jamais. Même Gérard Depardieu incarne un rôle attendu, convenu, d’ogre gentillet à la dérive. Au fond c’est presque prémonitoire de ce qui est arrivé avec l’acteur l’an dernier. Umami raconte donc une ode à la vie et à ses petits plaisirs. Si sur le papier ça avait énormément de potentiel, le film ne décolle jamais réellement. Gérard Depardieu est forcément un acteur idéal pour un film qui parle de cuisine. On lui sait l’amour pour la bouffe. Mais cette aventure nippone manque de charme. Il n’y a pas de fantaisie, pas d’onirisme, juste un film brut qui semble manqué complètement ce qu’il voulait être au départ. La mise en scène de Slony Sow est assez banale. Il y a quelques idées (notamment grâce au travail réalisé sur les lumières et les néons) mais ce n’est pas suffisant pour faire de tout ça un bon film à proprement parler.
Le scénario est trop fainéant pour nous offrir quoi que ce soit. Gérard Depardieu finit alors par incarner l’ombre de lui-même. Il est souvent éteint, renfermé, loin de la sensibilité qu’il a déjà été capable de délivrer au cinéma par le passé. Il y a beaucoup de personnages, tous presque anecdotiques. La cuisine en elle-même est probablement le seul élément qui m’a plu. J’ai toujours aimé le cinéma qui met en scène les arts culinaires et les assiettes donnent faim. Umami enchaîne donc les scènes dépourvues de toute fioriture, brutes et des tableaux culinaires assez séduisants. Est-ce suffisant pour en faire un bon film ? Certainement pas. Je me suis donc ennuyé poliment devant un film qui manque de saveurs.
Note : 2/10. En bref, un manque cruel de saveur pour un film culinaire c’est un comble.
Sorti le 17 mai 2023 au cinéma - Disponible en VOD
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