8 Avril 2024
L’histoire de Christian Dior est une belle réussite à la française et méritait bien d’être contée en série. A l’instar de Cristobal Balenciaga plus tôt cette année sur Disney+, The New Look offre à Apple TV+ une série sur l’un des créateurs les plus iconiques : Christian Dior. Mais si The New Look est très intéressante d’un point de vue historique tant elle nous révèle de choses sur le créateur, elle s’avère assez poussiéreuse. Visuellement, ce léger voile blanc ajouté sur l’image donne l’impression de visiter le grenier de sa grand-mère avec des meubles protégés par des draps blancs. Au fond, le côté drap blanc colle parfaitement avec le côté immaculé des créations, comme une représentation visuelle du tissu. C’est élégant par le tissu, mais pas forcément par le visuel. Disons que The New Look ne cherche pas forcément à embellir son produit, simplement à le présenter dans un écrin qui sied bien à l’univers dépeint.
Je n’irai pas jusqu’à dire que The New Look est un échec mais c’en est tout de même un. Cette saga racontant les débuts de Christian Dior en tant que créateur pour sa propre marque et les déboires avec Chanel (qui créée alors son parfum Coco Chanel et développe une rivalité en plus d’histoires plus personnelles). Le début de The New Look se déroule sous Occupation nazie, permettant de dévoiler le travail des couturiers français durant cette partie sombre de notre histoire. C’est un angle de vue intéressant même si je trouve que The New Look brosse un peu trop le portrait sans réellement chercher à creuser quoi que ce soit. C’est d’ailleurs le reproche que je pourrais faire à l’intégralité des épisodes. The New Look donne surtout l’impression de survoler les parties les plus intéressantes sans réellement donner de profondeur à celles-ci. Alors oui c’est joli par ses décors parisiens somptueux (la série a été tournée à Paris) mais cela manque d’une vraie ampleur, d’une réelle ambition qui permettrait à The New Look de sortir du lot.
Olivia Ruiz qui joue Edith Piaf, je ne m’y attendais pas du tout (alors que dans notre pays on débat actuellement sur Aya Nakamura, c’est assez dichotomique). Mais comme la pléiade de Guest-stars que l’on a tout au long de The New Look, rien n’imprime réellement. C’est des ornements que l’on dépose dans les épisodes sans que le scénario ne semble réellement leurs porter quelconque attention. Le casting reste séduisant et tente de donner une certaine envergure aux personnages mais cela manque cruellement de surprises et de folie. Le mélange des destins (Dior et Chanel) aurait pu être plus percutant, plus soigné et moins dans ce sentiment d’entré dans un musée. On nous offre les créations de Dior, ce qui est somptueux, mais ce n’est pas suffisant. Todd A. Kessler (Damages, Bloodline) aurait réellement pu faire une série plus punchy, plus passionnante, rendant à Dior son génie. Mais non, The New Look respire la poussière et nous aussi par la même occasion.
Si The New Look nous apprend pas mal de choses quand on ne connaît pas toute la vie du créateur, j’aurais aimé que cela soit fait avec une certaine élégance et moins ce sentiment d’être promené dans un musée. Car oui, The New Look manque d’un élément essentiel : de l’émotion. Il n’y a aucune âme dans le visuel, aucune émotion dans l’écriture. On se contente donc de passer d’un tableau à l’autre sans trouver ce que l’on vient chercher. Et moi ce que je venais chercher c’est une émotion. Pas forcément celle liée à la mort de l’amant de Dior (car là aussi il y a un manque cruel d’émotions) mais plutôt par les créations. J’aurais aimé que les défilés me touchent mais il n’en est rien.
Note : 4/10. En bref, The New Look respire la poussière et ne parvient jamais à être à la hauteur de ceux qu’elle raconte (Dior et Chanel). Ça sent la naphtaline.
Disponible sur Apple TV+
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