The New Look (Mini-series, épisodes 1 à 3) : le grenier de Dior et Chanel

Après Cristobal Balenciaga c’est au tour de Christian Dior d’avoir droit à sa série biopic. Afin de rendre le récit encore plus intéressant, nous avons Coco Chanel dans l’histoire alors que nous plongeons dans la France sous occupation nazi. The New Look ne démarre pas durant ces années particulièrement tumultueuses pour la capitale française mais en 1955 alors que Christian Dior, incarné par Ben Mendelsohn (Bloodline, Misanthrope) doit parler de l’importance de la mode devant des étudiants de La Sorbonne. La série n’hésite pas à tout de suite montrer les fêlures de Dior et son anxiété. Todd A. Kessler (Bloodline, Damages) a un certain style dans son écriture qui a quelque chose de soyeux. Les années d’occupation n’ont pas été les plus glorieuses et surtout assez chaotique. La série peut alors nous raconter ce qui s’est passé en revenant dans le passé durant la Guerre. Dior est un ouvrier dévoué, obligé de concevoir pour les épouses des officiers d’occupation nazis, Chanel risque de perdre son entreprise au profit de ses partenaires (deux frères qui ont échappé à la menace d’Hitler en fuyant vers les Etats-Unis). 

A Paris, sous l’occupation Nazie, tandis que le règne de Coco Chanel sur la mode touche à sa fin, Christian Dior est l’étoile montante qui fait revivre le monde avec son style révolutionnaire et iconique, influençant les générations d’hier et d’aujourd’hui.

The New Look veut nous parler des choix que ces couturiers de talent ont du faire à ce moment. Dior se rend compte que la maison Lucien Lelong doit servir les nazis pour survivre. Catherine Dior (Maisie Williams) est par la suite emmenée dans un camp de guerre et doit alors faire des pieds et des mains pour la sortir de là en vie. Malgré toutes les qualités que j’ai pu trouver à The New Look et notamment son casting (Juliette Binoche en Coco Chanel et Ben Mendelsohn en Christian Dior), je trouve qu’il n’y a pas vraiment de quoi sauter au plafond. C’est assez poussiéreux et ce même si le style d’écriture reste intéressant. Le troisième épisode est probablement le meilleur. Peut-être car Helen Shaver (Station Eleven) tente d’apporter un petit truc plus féminin dans sa mise en scène mais cela reste assez terne et finalement moins grandiose que ce que l’on peut espérer d’une série sur de telles personnes. 

La mode est un sujet épineux à mettre en scène. Disons que nous avons du kitch, du vintage, des éléments qui sont sensés faire écho à la mode actuelle tout en rappelant ce qui l’a influencé. The New Look n’est pas un exercice facile mais il n’est pas spécialement réussi non plus. Plutôt que de contextualiser la série dans un monde ultra glamour avec l’avènement du prêt à porter (comme dans la série sur Balenciaga), The New Look préfère l’austérité, l’ambiance morose de la guerre, l’Occupation. C’est un terrain de jeu fascinant mais qui enlève aussi à la série un véritable charme. The New Look reste sobre mais un peu trop quand on sait de qui l’on parle. Le casting fait de son mieux mais je reste refroidi par l’ambiance qui manque cruellement d’ambitions. Tant dans le visuel que dans certaines scènes anecdotiques, le récit tire et a du mal à étirer plus que ça son idée de départ. J’aurais largement préféré une grande fresque sur Dior et Chanel avec la naissance de leurs maisons respectives (celle de Dior étant née à la fin de la Guerre) et la façon dont ils ont travaillés à changer la mode. 

The New Look est donc une série qui reste élégante dans le paraître mais qui a énormément de mal à soulever quoi que ce soit pour nous éblouir. Je reste de marbre face à ce qui manque à la fois d’âme et d’idées pour tenir le récit de bout en bout. J’espère que la suite sera meilleure car le troisième épisode est tout de même un brin plus intéressant que les deux précédents mais cela ne casse pas trois pattes à un canard comme la bonne vieille expression le dit. 

Note : 5/10. En bref, c’est élégant, le casting est très bon (mention spéciale à Juliette Binoche) mais rien n’est vraiment éblouissant dans The New Look. C’est poussiéreux à souhait. 

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