10 Mai 2024
Godzilla Minus One // De Takashi Yamazaki. Avec Ryûnosuke Kamiki, Minami Hamabe et Yûki Yamada.
Est-ce que les japonais seraient les seuls à faire de bons films de kaiju ? J’en ai bien peur car quand on voit l’enfer Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire récemment au cinéma, on se demande bien comment c’est possible de foirer le genre à ce point. Godzilla Minus One est aux antipodes de la franchise Warner Bros. Récompensé d’un Oscar des meilleurs effets visuels, Godzilla Minus One nous en met plein la vue. Au delà de la représentation magnifique de Godzilla tout au long du film, Godzilla Minus One joue avec nous et ses subtilités. Car si la créature reste un élément central, Godzilla Minus One n’oublie pas ses personnages. Ils ont tous quelque chose à raconter de fort et riche en émotions. Le film de Takashi Yamazaki en profite alors pour insérer des éléments passionnants comme l’absurdité de la guerre, la reconstruction et la résilience des japonais.
Le Japon se remet à grand peine de la Seconde Guerre mondiale qu’un péril gigantesque émerge au large de Tokyo. Koichi, un kamikaze déserteur traumatisé par sa première confrontation avec Godzilla, voit là l’occasion de racheter sa conduite pendant la guerre.
Godzilla Minus One c’est donc bien plus qu’un film sur le reptile géant qu’est Godzilla. C’est un film qui parler de l’état du Japon après la Seconde Guerre Mondiale, des blessures que les habitants du pays ont subit et la difficulté de se remettre des horreurs de la guerre. Il y a une scène intéressante sur ce sujet lorsque sur un bateau, un personnage dit qu’il aurait adoré faire la guerre pour apprendre à piloter un avion avant d’être repris par quelqu’un qui a réellement vu les horreurs (et que ce n’est pas une période douce de sa propre existence). Godzilla Minus One est donc un film fouillé, travaillé dans le fond autant que dans la forme. Car oui, visuellement on peut dire que ça en jette. Les scènes avec Godzilla sont magnifiques (et la créature elle-même est elle aussi magnifique).
Godzilla Minus One jongle alors entre son histoire de kaiju et une véritable humanité. Le film parvient à revenir à ce que beaucoup de blockbusters ont abandonné de nos jours. Dans un sens, le dernier blockbuster américain qui a une vraie allure c’était Top Gun: Maverick. Godzilla Minus One est dépouillé de cet humour bas de gamme et de séquences grotesques. Tout a une utilité dans Godzilla Minus One, ce qui permet d’enchaîner les scènes avec un immense plaisir. Dommage tout de même que Godzilla Minus One délivre une quantité trop grande de deus ex machina à la fin car finalement ça le dessert totalement. Mais Godzilla Minus One reste un grand film de monstre, magnifique sur bien des plans. Il serait peut-être temps que le cinéma américain regarde ce qui se fait à l’étranger et arrête de produire des films qui ressemblent à des gros pets à la face des spectateurs comme le dernier Godzilla x Kong.
Note : 8/10. En bref, un magnifique film de kaiju avec une profonde humanité qui parle des conséquences de la Seconde Guerre Mondiale chez les japonais.
Sorti le 7 décembre 2023 au cinéma en date unique, reprise le 17 janvier 2024
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