Attraction (Mini-series, 6 épisodes) : vie de famille troublante

Attraction (Mini-series, 6 épisodes) : vie de famille troublante

Est-ce que l’on peut apprécier le fait que TF1 revient aux thrillers psychologiques ? Car les sempiternelles séries policières légères commencent à avoir bon dos. Pour autant, Attraction a tous les défauts des fictions Harlan Coben de Netflix (et TF1 fût un temps). C’est mou du genou et pas toujours très engageant mais il y a malgré tout une idée. Récompensé au Festival de la fiction de La Rochelle 2022, Attraction nous plonge dans le quotidien d’une famille où tout va basculer mais finalement la série a du mal à accrocher. Disons que l’on a du mal à savoir où la série veut en venir, rendant le récit moins percutant et parfois même ennuyeux. Le premier épisode est probablement le pire épisode de la saison. Il tente d’immiscer dans l’esprit du téléspectateur une ambiance particulière qui doit nous permettre de douter de tout le monde mais le résultat est assez décevant. C’est tellement mou qu’il faut réellement s’accrocher pour ne pas faire la sieste. 

 

Agathe aime à se décrire comme une mère de famille « comme les autres ». Dans un pavillon de charme, avec un mari talentueux et des enfants en bonne santé, tout paraît à sa place. Pourtant au bout de 15 ans d’union, le vernis de cette jolie carte postale commence à se craqueler… Le jour où un meurtre est commis dans l’hôtel où son mari logeait pour le travail, une suspicion insupportable s’installe... L’homme avec lequel elle partage sa vie est-il un meurtrier ? N’est-elle pas, depuis des années, prisonnière d’une relation abusive et toxique ? Que sait-elle vraiment de Fred ? Avec l’émergence du doute, Agathe plonge dans l’obsession, et la cellule familiale devient l’arène d’une enquête criminelle sous haute tension. À l’image des peurs fondatrices de notre enfance, le monstre n’est plus dans le placard, il est dans le lit.

 

Le casting est plutôt séduisant. En particulier Laura Sépul qui est convaincante dans son rôle. Le souci c’est que son personnage d’Agathe manque de nuances. Si l’actrice tente d’en apporter par son jeu, cela ne suffit pas à faire d’Agathe quelqu’un à qui on s’attache pleinement. Il faut aussi souvent se farcir des scènes d’une longueur interminable dans l’attente d’un twist. Les rebondissements se font généralement à chaque fin d’épisodes. Si Attraction tente d’ajouter un peu de piquant par moment en jouant avec les troubles de chacun, cela manque tout de même de surprise. La bande originale de Attraction est là aussi un défaut. Elle est uniforme par rapport à ce qui se fait de plus nian-nian dans le monde des thrillers psychologiques télévisuels et cela a parfois tendance à sortir complètement le spectateur du récit. 

 

TF1 remplit donc ses jeudis soirs pour éviter la répétition des séries policières qui se ressemblent en entre-coupant le tout de ce thriller franco-belge qui manque de peps et d’imagination. Attraction est le genre d’histoire qui a déjà été raconté des dizaines de fois. J’aurais aimé plus de folie, plus de tension et plus de surprises. Malheureusement, Attraction est souvent aux antipodes de ce que l’on a envie d’en attendre. Sophia Perié (Mademoiselle Holmes) dissèque donc une histoire de famille avec l’auteure de polars à succès Barbara Abel mais Attraction ce n’est pas mieux qu’un roman de gare que l’on lit une page sur deux pour passer le temps en attendant son train. 

 

Note : 2/10. En bref, un thriller psychologique ennuyeux à souhait. 

Diffusée sur TF1 à partir du jeudi 2 mai, disponible sur TF1+

 

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