25 Juin 2024
Maraé // De Jacques Kluger. Avec Adèle Galloy, Marie Zabukovec et Marilyn Lima.
Chaque année, OCS nous propose un film d’horreur français original qui ne sort pas au cinéma. En même temps, Maraé ne méritait clairement pas de sortie cinéma. Jacques Kluger (Play or Die) réunit Adèle Galloy (Le Bazar de la Charité, Nina), Marie Zabukovec (9.3 BB) et Marilyn Lima (Brigade Anonyme, SKAM France) pour une aventure horrifique sur une île perdue de la Polynésie française. Pourquoi personne n’a voulu aller sur cette île avant alors qu’elle a tout d’un paradis ? Il y a forcément une raison. Maraé aurait pu être tellement de choses s’il avait été au bout de toutes ses idées (qui sont nombreuses) et s’il avait voulu réellement nous impliquer dans les croyances et la mythologie polynésienne. Maraé a tous les défauts de la production française de seconde zone : une bande son insupportable qui tente de masquer les défauts, un jeu d’acteur sous le sable et une mise en scène assez inexistante.
Sarah est une ancienne championne de surf à la carrière brisée par un accident. Quand elle entend parler d’un spot vierge jamais surfé par l’homme sur une île polynésienne, elle décide d’y emmener ses trois amies. Mais elle est mise en garde : si personne n’y est jamais allé, c’est parce que l’île serait taboue, habitée par des démons… Ignorant les mises en garde, les quatre amies y découvrent un endroit paradisiaque. Mais lorsqu’une d’entre elles profane un Maraé, lieu sacré polynésien, ce qui devait être un rêve va vite se transformer en cauchemar…
Car oui, Jacques Kluger a clairement l’air d’imaginer que le décor (très beau) est suffisant pour faire de Maraé quelque chose de clinquant. Le casting manque cruellement d’inspiration, l’histoire a du mal à décoller et l’ensemble reprend alors tous les poncifs du genre sans offrir une once de nouveauté. Le petit budget n’est pas un défaut car le décor avait largement de quoi offrir quelque chose d’intéressant aux spectateurs. Quatre jeunes femmes adeptes de surf décident donc de chevaucher les vagues qui n’ont jamais été chevauché auparavant. L’idée de départ de Maraé n’est pas nouvelle non plus. Les dialogues sont terriblement pauvres et le casting n’arrive jamais à leurs donner un tantinet d’envergure. Quand on ne sait pas jouer sans un bon texte cela donne des trucs comme Maraé. Il y a une tension qui s’installe tout de même par moment, ce qui peut être plaisant quand on laisse son cerveau à côté du canapé.
Mais moi qui venait chercher un petit film d’horreur français sympathique, surtout que le genre décolle enfin en France ces derniers temps (on a vu avec l’excellent Vermines l’an dernier), je me retrouve avec une sorte d’ersatz horrifique de la série Foudre (France 2). Car oui, il n’y a rien de plus à attendre que ce genre de rebondissements foireux où l’imagination du réalisateur est en arrêt cardiaque constante. Si vous avez aimé des productions de second couteau de chez Blumhouse (je ne me suis toujours pas remis de L’île Fantastique) alors peut être que Maraé saura vous offrir un peu de réconfort. Mais c’est clairement le niveau zéro de l’horreur tant il n’y a rien qui fonctionne, la mythologie est balancée à la figure du spectateur comme s’il devait ingurgiter des lignes de dialogues pauvres afin de comprendre ce qu’il y a sous ses yeux.
Note : 2/10. En bref, rien à sauver en dehors des magnifiques paysages polynésiens.
Sorti le 21 juin 2024 directement sur OCS
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog