The Boys (Saison 4, 8 épisodes) : une longue introduction

La saison 4 de The Boys a pris fin avec fracas, mais ce final spectaculaire suffit-il à compenser le reste de la saison ? À mon avis, non. Bien que la conclusion de la saison ait été impressionnante, elle ne parvient pas à élever une saison globalement moyenne à un niveau digne de la série. Dès les premiers épisodes, la saison semblait prometteuse avec des intrigues potentiellement captivantes et des personnages prêts à évoluer. Malheureusement, cette promesse s’est rapidement estompée. La majeure partie de la saison a donné l’impression de tourner en rond, avec une intrigue qui peinait à avancer. Le personnage de Homelander, pourtant central et terrifiant, a semblé étrangement muselé. On s’attendait à le voir traquer sans relâche les Boys et d’autres dissidents, mais au lieu de cela, il est resté en retrait, perdant de son aura menaçante. Cette saison, il était bien moins effrayant qu’au début de la série.

The Boys a toujours été une satire mordante de la culture des célébrités et des médias de divertissement, tout en critiquant les politiques de droite. Cependant, cette saison a été particulièrement lourde dans son approche, rendant le message parfois trop évident et appuyé. L’humour et la satire, éléments clés de l’identité de la série, ont perdu de leur mordant. L’effet de choc, tant utilisé dans les saisons précédentes, semble s’épuiser, n’apportant plus la même surprise. Les arcs narratifs de la saison ont souvent paru peu pertinents, avec des sous-intrigues qui prenaient trop de place sans apporter de réelle valeur à l’histoire principale. Des personnages comme Frenchie ont passé beaucoup de temps dans des histoires secondaires peu intéressantes, tandis que des éléments plus pertinents auraient mérité davantage de développement. L’arc de Starlight et ses problèmes de superpouvoirs en sont un parfait exemple : mal expliqué et trop rapidement résolu.

Le dernier épisode, véritable point culminant, a cependant su redonner un peu de lustre à cette saison terne. La relation entre Frenchie et Kimiko progresse enfin, et le chaos s’empare de Vought alors que Homelander prend le contrôle de l’entreprise et du pays. La montée en tension aurait dû être constante tout au long de la saison, mais s’est concentrée en un seul épisode. Des événements majeurs comme la visite de Homelander dans son laboratoire d’enfance ou le meurtre de Victoria Neuman par Butcher auraient dû être répartis sur plusieurs épisodes pour maintenir une tension constante. Le traitement des personnages principaux laisse également à désirer. Hughie, par exemple, subit une agression sexuelle qui est malheureusement tournée en dérision, et Starlight, au lieu de lui montrer de l’empathie, lui reproche cet incident. Ce traitement maladroit des personnages rend l’intrigue moins crédible et nuit à l’attachement des spectateurs envers eux.

Malgré les faiblesses scénaristiques, les acteurs continuent d’offrir des performances remarquables. Antony Starr est toujours aussi terrifiant dans le rôle de Homelander, apportant des nuances complexes à son personnage. Karl Urban incarne avec brio les dilemmes de Butcher, tandis que Jack Quaid reste le cœur humain de la série. L’ensemble du casting, de Erin Moriarty à Laz Alonso, mérite des éloges pour leur engagement. Le final de la saison 4 prépare le terrain pour une saison 5 qui promet d’être intense. Les révélations et retournements de situation de cet épisode injectent un nouvel élan à la série. Le retour de Soldier Boy et les dynamiques familiales complexes à venir suscitent une grande curiosité. La question de savoir si Butcher va embrasser ses démons intérieurs et surmonter son cancer reste en suspens.

En conclusion, la saison 4 deThe Boys a souffert de problèmes de rythme et d’intrigues secondaires peu engageantes. Cependant, le final exceptionnel laisse espérer une saison 5 plus cohérente et palpitante. En attendant, les fans devront patienter, espérant que l’attente en vaille la peine.

Note : 5/10. En bref, une saison en demi-teinte qui ressemble à une (trop) longue introduction pour la saison 4. 

Disponible sur Amazon Prime Video