16 Août 2024
Alien: Romulus // De Fede Alvarez. Avec Cailee Sapent, David Jonsson et Archie Renaux.
Situé vingt ans après le premier Alien (1979), Alien: Romulus est un film indépendant qui nous plonge dans l’histoire d’une colonie de l’espace qui va faire face aux xenomorphes dans une station spatiale abandonnée alors qu’ils cherchent à s’échapper vers une odyssée. Fede Alvarez vient secouer la franchise après les deux prequels de Ridley Scott (Prometheus et Alien: Covenant). Avec ce nouvel opus de la franchise, on sent aussi que la franchise peut réellement se poursuivre à l’éternité tant que de bons réalisateurs s’adonnent à nous faire frémir. Alien: Romulus joue son rôle d’exhumation de la franchise en faisant une sorte de best of de ce que l’on a pu voir précédemment tout en offrant un récit original et complémentaire. J’avais peur que Alien: Romulus ne soit pas à la hauteur, notamment par son casting rajeuni qui aurait clairement pu être une catastrophe. Fede Alvarez (Don’t Breathe, Evil Dead) démontre qu’il est clairement un maître de l’horreur et qu’il maîtrise ses plans afin de créer l’angoisse chez le spectateur.
Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l'univers…
Alien: Romulus fonctionne car il revient aux fondamentaux de la franchise. Fede Alvarez se réapproprie les codes de la franchise tout en offrant un récit original qui permet d’étendre l’univers des xenomorphes sans trahir ce que l’on ad déjà vu auparavant. Mais Fede Alvarez imprègne parfaitement son Alien: Romulus de son propre style. On sent, dans chaque plan, le réalisateur de Don’t Breathe. La variété des péripéties du film permet d’offrir un large spectre de séquences toutes plus efficaces les plus que les autres. C’est acide à souhait et c’est ça que l’on attend d’un film Alien. Le film aurait pu se heurter au problème de la jeunesse de son casting mais le récit est malin. On est plongé dans une colonie minière qui condamne ceux qui sont sur cette planète à une vie éternelle de travaux forcés sans jamais leurs permettre de se libérés. Il y a derrière tout ça un postulat politique réussi qui est suffisamment écrit et développé pour que l’on ait envie de voir ces jeunes s’en sortir.
L’idée de partir sur une nouvelle planète terraformé qui leurs permettrait de vivre une vie paisible donne une lueur d’espoir dans cet univers plus que sombre. Tout ça jusqu’à ce que nos personnages rencontrent la créature. Lorsque Alien: Romulus réveille les créatures, c’est jouissif de bout en bout. On retrouve des éléments horrifiques qui ont fait honneur à la franchise par le passé tout en s’imprégnant d’un style nouveau et différent dans l’utilisation des plans. L’horreur que présente les fameux facehugger, c’est créature qui se collent sur le visage des humains afin de faire naître dans leur corps un xenomorphe. C’est sans compté sur le goût prononcé de Fede Alvarez pour le body horror. Il y a des séquences gores mais sans jamais en abuser. On sent tout est utilisé à bon escient et est là pour ajouter une carte supplémentaire au récit.
Comme cette femme enceinte qui s’injecte ce qui est sensé faire évoluer l’humanité et la rendre invincible (et qui va se transformer là aussi en créature encore plus effrayante que les xenomorphes que l’on connaît). Si l’on peut penser que l’on va par moment laisser la tension redescendre d’un cran, on se fourvoie. Tout est fait pour qu’à chaque instant on soit dans le récit et happés par l’écran. Que l’on entend le claquement d’un xenomorphe au loin, un facehugger prêt à bondir sur un personnage, tout est soigné. Cailee Spaeny est quant à elle parfaite dans le rôle de cette héroïne. Je n’aurais jamais misé quoi que ce soit sur l’actrice et elle m’a surpris. Je dois avouer que je serais largement pour une suite à Alien: Romulus qui raconterait les aventures de nos personnages sur leur nouvelle planète (et que celle-ci soit elle aussi infestée par les xenomorphes).
Le dernier acte de Alien: Romulus reste une direction assez étonnante (le mix entre l’humain et le xenomorphe). Bien que l’on puisse critiquer cet ajout qui se transforme un peu en créature déjà vue et moins iconique que le xenomorphe que l’on a déjà vu des dizaines de fois auparavant, je pardonne car Alien: Romulus est tout ce que j’attendais d’un film Alien depuis le dernier film de la franchise originale (on peut critiquer les deux prequels de Ridley Scott bien qu’ils aient tout de même leurs qualités, trop clinique à mon goût et partant un peu en eau de boudin). Les clins d’oeil fonctionnent très bien et l’on peut espérer que le prochain cinéaste (si ce n’est pas Fede Alvarez) qui s’attaque à la suite de la franchise fera aussi bien ou encore mieux.
Note : 9/10. En bref, voilà le film Alien que je rêvais de voir depuis Alien: La Résurrection. Des idées de mise en scène originale, une horreur percutante et des idées scénaristiques nouvelles qui apportent quelque chose de neuf à la franchise et ça fait du bien.
Sorti le 14 août 2024 au cinéma
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