21 Août 2024
Crescent City // De R.J Collins. Avec Terrence Howard, Esai Morales et Alec Baldwin.
Le cinéma regorge de thrillers érotiques qui, lorsqu'ils sont bien exécutés, parviennent à captiver et à provoquer des émotions intenses chez le spectateur. Malheureusement, Crescent City n’en fait pas partie. Bien que l'intrigue semblait prometteuse avec son tueur en série semant la terreur dans les rues de la ville, le film s'effondre sous le poids de ses propres ambitions mal maîtrisées. L’histoire de Crescent City repose sur une trame classique de tueur en série. Le duo de détectives expérimentés, Brian Sutter (incarné par Terrence Howard) et Luke Carson (Esai Morales), est chargé de résoudre une série de meurtres macabres. Avec des indices cryptiques laissés derrière chaque crime, l’équipe est confrontée à une enquête complexe. Mais les complications ne s’arrêtent pas là. L’arrivée de Jaclyn Waters (Nicky Whelan), une enquêteuse des affaires internes, introduit un élément supplémentaire de tension, suspectant que Sutter et Carson cachent des secrets inavouables.
Une petite ville du Sud des Etats-Unis est terrorisée par un tueur en série...
Cependant, malgré cette prémisse intrigante, le film tombe rapidement dans des clichés et des rebondissements que l’on voit venir à des kilomètres. Le mystère central, au lieu de se dévoiler en une énigme passionnante, devient une farce surchargée d'éléments inutiles et évidents. Crescent City semble vouloir en faire trop, mais se perd en route, oubliant de construire une intrigue cohérente et captivante. Le genre du thriller érotique est défini par sa capacité à mêler suspense et sensualité. Malheureusement, Crescent City échoue lamentablement sur ce plan. La relation entre Sutter et Waters, qui aurait pu apporter une dynamique intéressante au récit, est désespérément dépourvue de chimie. Non seulement les scènes censées être érotiques manquent totalement de passion, mais elles semblent également forcées et artificielles. Ce manque de chaleur et de connexion entre les personnages enlève tout l’intérêt que ces moments auraient pu apporter à l’histoire.
On pourrait comparer Crescent City à d’autres thrillers érotiques emblématiques tels que Basic Instinct ou Body Heat, mais cela ne ferait qu’accentuer ses faiblesses. Là où ces films réussissaient à créer une atmosphère torride et envoûtante, Crescent City se contente de scènes fades qui n’ont ni la substance ni l’intensité requises. On retrouve l’ambiance de ces Direct to DVD des années 2000 que l’on retrouvait à prix cassé dans des bacs à DVD du supermarché du coin. L’un des rares points positifs du film réside dans la performance de Terrence Howard. L’acteur se donne à fond dans son rôle, tentant d’apporter de la profondeur à son personnage en explorant des thèmes comme la foi, la responsabilité familiale et la culpabilité publique. Malheureusement, le scénario ne lui donne pas suffisamment de matière pour que ces questions soient explorées de manière significative. Sa performance est émotive, mais elle ne suffit pas à sauver le film du naufrage.
Esai Morales, un acteur talentueux qui mériterait davantage de reconnaissance, est également mal utilisé. Son personnage, Luke Carson, est un mélange confus d’idées mal exploitées, rendant impossible toute connexion émotionnelle avec le public. Le potentiel de Morales est complètement gâché par un rôle qui aurait pu être bien plus étoffé. La réalisation de RJ Collins laisse aussi à désirer. Inspiré par des classiques du genre, il semble pourtant incapable de recréer l’ambiance moite et intense qui caractérise les meilleurs thrillers érotiques. Les scènes censées être chargées de tension sexuelle ou de suspense sont ternes et dépourvues de vie. Même le gore, qui aurait pu ajouter un certain impact visuel au récit, est ici étonnamment fade. Pour un film qui traite de meurtres violents et de têtes décapitées, Crescent City manque cruellement de mordant.
En fin de compte, Crescent City est une déception sur presque tous les fronts. Ce qui aurait pu être un thriller captivant se transforme en une suite de scènes banales et prévisibles, dépourvues de la tension et de la passion qui font la force du genre. Les acteurs, bien qu’efficaces, sont prisonniers d’un scénario qui ne leur permet pas de briller, et la réalisation échoue à créer une ambiance engageante. Crescent City est un film qui semble avoir peur de ses propres ambitions, offrant une expérience cinématographique insipide et oubliable. Si vous êtes un amateur de thrillers érotiques ou de récits policiers bien ficelés, Crescent City risque de vous laisser sur votre faim. C’est un film que l’on oublie aussi vite qu’on l’a regardé, et qui donne surtout envie de revoir les classiques du genre pour se rappeler ce qu’est un vrai bon thriller.
Note : 2/10. En bref, malgré un bon casting, le film n’en fait rien. Outre le scénario alambiqué pour rien, les personnages empiles les clichés et la mise en scène est à se taper la tête contre un mur.
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