23 Octobre 2024
The Killer (2024) // De John Woo. Avec Nathalie Emmanuel, Sam Worthington et Omar Sy.
Le remake de The Killer, sorti en 2024 et réalisé par John Woo, avait suscité une grande attente parmi les amateurs de films d'action et les fans inconditionnels du réalisateur. Pourtant, après visionnage, il est difficile de cacher une certaine déception. Ce film, censé être un hommage à l’œuvre originale de 1989, échoue sur plusieurs points clés, malgré un potentiel évident. L'un des principaux problèmes de The Killer 2024 réside dans son intrigue. Dès les premières scènes d’action, on a rapidement l’impression que le scénario manque d’originalité. Bien que le film tente de se montrer complexe, le résultat final n’est qu’un amas d’histoires secondaires et de rebondissements prévisibles qui n’apportent rien de véritablement captivant. Les scénaristes semblent vouloir surprendre à tout prix, mais les nombreux sous-intrigues et retournements ne parviennent pas à enrichir l’histoire principale.
Lors de l'exécution de son dernier contrat, un tueur à gage provoque la cécité d'une jeune chanteuse. Pour trouver l'argent nécessaire à l'opération de la jeune femme, il accepte un nouveau contrat.
Par exemple, une des sous-intrigues autour d’une vendetta personnelle occupe une part importante du récit, mais ne s’intègre pas réellement à la trame globale du film. Ce manque de cohérence entraîne une confusion chez le spectateur, rendant l’intrigue principale encore moins engageante. On attend un récit fluide et bien construit, mais à la place, on se retrouve face à une série d’événements déconnectés, où chaque scène semble être là pour combler un vide plutôt que pour faire avancer le récit. Autre point décevant : le traitement des personnages. Dans ce genre de film, on s’attend à un héros (ou anti-héros) charismatique, complexe et riche en nuances. Mais ici, le protagoniste semble presque superficiel. Ses motivations restent vagues et ses conflits internes à peine explorés, rendant difficile toute forme de connexion émotionnelle avec lui. Au lieu d’un personnage tridimensionnel, on obtient un individu dont les actions sont davantage guidées par la nécessité du scénario que par une véritable logique interne.
Les personnages secondaires souffrent du même problème : ils manquent cruellement de développement. Leurs histoires sont à peine effleurées, et aucun d’entre eux ne semble avoir de véritable personnalité ou de rôle significatif dans l’évolution de l’histoire. Résultat : il est difficile pour le spectateur de se sentir concerné par ce qui leur arrive. John Woo est mondialement reconnu pour ses scènes d'action stylisées, mais The Killer 2024 peine à retrouver la magie de ses œuvres passées. Les séquences de combat, bien que bien chorégraphiées, deviennent rapidement répétitives. On a l’impression d’assister à une compilation de scènes déjà vues des centaines de fois. Que ce soit les fusillades ou les combats au corps à corps, le film n’offre rien de véritablement innovant. L'utilisation de ralentis, de colombes et de décors emblématiques tels que les églises – des éléments typiques du style Woo – semble ici forcée, presque caricaturale.
Le film semble vouloir s'accrocher désespérément à des codes de l’action des années 80 et 90, sans réussir à leur insuffler la modernité nécessaire. Ce qui pouvait sembler novateur dans les années 80 apparaît aujourd'hui comme dépassé et sans saveur. Le spectateur est laissé avec une impression de déjà-vu, et chaque scène d'action paraît moins percutante que la précédente. Le problème de rythme est également un point faible majeur. Le film alterne entre de longues périodes de calme, où l’intrigue peine à avancer, et des explosions soudaines d’action qui arrivent sans véritable transition. Cette discontinuité dans la narration rend le visionnage difficile, car il devient difficile de maintenir l’intérêt du spectateur. Les moments de tension, habituellement maîtrisés dans les films de Woo, sont ici mal exploités, avec des scènes qui semblent soit trop lentes, soit trop précipitées. L’équilibre nécessaire pour maintenir l’attention n’est jamais vraiment trouvé.
De plus, certaines séquences sont peu crédibles. Le contraste entre les personnages et leurs capacités physiques est parfois exagéré, rendant certaines scènes tout simplement invraisemblables. Un autre aspect généralement loué dans les films de John Woo est la qualité de la mise en scène et de la photographie. Malheureusement, The Killer 2024 n’arrive pas à respecter ces standards. La palette de couleurs et l’éclairage manquent de caractère, et ne parviennent pas à instaurer l’atmosphère propre aux œuvres du réalisateur. Alors que l’on s’attendait à des plans dynamiques et visuellement marquants, on se retrouve avec une réalisation plus terne et sans véritable ambition. En conclusion, The Killer 2024 est une véritable déception. Le film, malgré son potentiel et le talent de John Woo, ne parvient pas à capter l’essence de son prédécesseur. Avec un scénario confus, des personnages sous-exploités, des scènes d’action répétitives et une réalisation qui manque de relief, ce remake semble davantage un hommage raté qu’une réinvention brillante du film original.
Note : 3/10. En bref, un remake inutile.
Sorti le 23 octobre 2024 au cinéma
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