Critiques Séries : Matlock. Saison 1. Episode 2.

Critiques Séries : Matlock. Saison 1. Episode 2.

Matlock // Saison 1. Episode 2. Rome in a Day.

 

Après avoir été impressionné par le premier épisode du reboot de Matlock, je me suis lancé avec enthousiasme dans le second épisode intitulé "Rome in a Day". Ce qui m’a tout de suite frappé dans cette nouvelle version de la série culte, c’est à quel point elle parvient à se réinventer tout en préservant l’essence même de l’original. Cet épisode confirme non seulement le talent de Kathy Bates dans le rôle principal, mais aussi l'habileté de la scénariste-productrice Jennie Snyder Urman à créer un suspense savamment dosé, qui monte en crescendo jusqu’à un dénouement inattendu. Dès le début de l’épisode, le personnage de Madeline Matlock (incarné par Bates) est envahi par des doutes, une évolution intéressante par rapport à l’assurance qu’elle affichait dans le pilote. On la retrouve en pleine remise en question à travers une scène de rêve dans laquelle l’équipe dirigeante du cabinet Jacobson Moore remet en cause son identité et ses capacités. 

 

Ce moment, aussi troublant que captivant, donne le ton pour le reste de l’épisode. Il met en lumière les failles de Matlock, qui se sent vulnérable après avoir frôlé l’échec lors de son premier dossier avec le cabinet. Cet épisode explore ainsi les conséquences émotionnelles d’une petite erreur dans une carrière aussi exigeante. Le personnage est pris dans un tourbillon d’incertitudes, et cela devient un point central de l’intrigue. Matlock sait qu’elle ne peut se permettre aucune faute. Elle prend donc la décision de rester maîtresse de ses émotions et d’éviter tout geste impulsif susceptible de compromettre son plan à long terme. Ce que j’apprécie particulièrement dans cet épisode, c’est la manière dont Madeline Matlock manipule son environnement pour gagner du terrain dans ce monde professionnel impitoyable. On la voit planifier minutieusement sa journée, notamment en calculant son arrivée au bureau pour pouvoir se retrouver dans l'ascenseur avec Olympia (incarnée par Skye P. Marshall) et Julian, qui sont en plein transfert de garde de leur enfant. 

Son objectif est clair : se rapprocher d’Olympia, l’avocate froide et distante qui détient les clés de son succès au sein du cabinet. Matlock utilise à merveille son personnage de vieille dame sympathique, jouant sur son âge et sa fausse naïveté pour amadouer ses collègues. Elle va même jusqu’à demander à Julian s’il est possible de partager son allocation de dîner avec son petit-fils fictif, Alfie, renforçant ainsi son personnage et ses fausses difficultés financières. Cette facette du personnage de Matlock est fascinante, car elle démontre que, derrière cette façade de gentillesse, se cache une stratège redoutable. Cependant, malgré toute sa préparation, Matty (surnom affectueux donné à Madeline) se retrouve face à des imprévus qu’elle ne peut contrôler. Sarah, une collègue jalouse de l’attention qu’Olympia accorde à Matty, la pousse à bout. Lorsqu’elle interroge Matty sur ses habitudes de transport, insistant sur le fait qu'elle prend le bus plutôt que le métro malgré la distance entre son domicile à Queens et le bureau, Matty perd brièvement son sang-froid et laisse paraître une frustration visible. 

 

Ce moment de faiblesse menace de faire éclater sa couverture, ce qui ajoute une tension palpable à l’intrigue. Pour tenter de redresser la situation, Matty essaye de partager le mérite de leur travail avec Sarah devant Olympia, espérant ainsi apaiser les tensions. Cependant, cela se retourne contre elle, Olympia interprétant cela comme une critique voilée de son manque de reconnaissance envers Sarah. Cette erreur coûte cher à Matty, qui se retrouve mise de côté lors d’une enquête cruciale, et se fait réprimander pour avoir osé remettre en question l’autorité durement acquise d’une femme noire accomplie. Cet épisode met également en lumière l’une des forces de Matlock : sa capacité à créer des liens émotionnels forts avec ses clients. Pourtant, cette compétence se retourne contre elle lorsqu’elle essaie d’utiliser sa propre expérience de la perte de sa fille pour se rapprocher d’une cliente en deuil. Plutôt que de susciter de l’empathie, cette tentative déclenche la colère de la cliente, qui refuse de se voir comparée à Matty. 

Ce moment, chargé en émotion, montre que même les meilleures intentions peuvent être mal interprétées, et Matty se retrouve brisée à la fin de la journée, cherchant du réconfort dans les bras de son défunt mari Edwin à travers des souvenirs douloureux. Ce choix de montrer les faiblesses de Matty est judicieux du point de vue narratif. Il humanise le personnage et renforce la tension dramatique en nous faisant comprendre que, malgré tout son talent et son intelligence, elle n’est pas invulnérable. Cette vulnérabilité la rend d’autant plus attachante et réaliste, loin des héros parfaits que l’on retrouve souvent dans les séries. Mais l’un des points forts indéniables de cet épisode reste le dénouement. Tout au long de l’épisode, Matty semblait accumuler les erreurs et perdre du terrain. Cependant, dans les dernières minutes, elle nous prouve à quel point elle est capable de rebondir. Alors qu’elle critique ouvertement la gestion d’Olympia, on pourrait penser que cela marque la fin de son infiltration dans le cabinet. 

 

Pourtant, tout cela n’est qu’une manœuvre calculée pour obtenir une information cruciale. Le coup de génie se révèle lorsque Matty laisse délibérément derrière elle un sac de nourriture pour inciter Olympia à venir chez elle à Queens. Bien sûr, comme je m’y attendais, cet appartement est bel et bien réel, mais ce que je n’avais pas vu venir, c’est l’installation d’une caméra de surveillance. Grâce à celle-ci, Matty parvient à espionner Olympia, capturant un moment crucial où elle entre son code de téléphone. C’est un moment de pure satisfaction pour le spectateur, car il démontre la perspicacité et l’ingéniosité de Matty, qui joue un jeu d’échecs à plusieurs coups d’avance. Bien que l’intrigue principale soit captivante, je dois admettre que la partie « affaire de la semaine » de cet épisode reste en retrait. L’histoire d’un jeune homme accusé de meurtre, que Matty et ses collègues parviennent à résoudre grâce à l’analyse minutieuse des témoignages, est intéressante mais ne parvient pas à égaler l’intensité de l’intrigue principale. 

 

Cependant, elle soulève des questions importantes sur les motivations d’Olympia et son engagement envers la justice sociale, un thème récurrent qui mérite d’être exploré dans les prochains épisodes. Ce second épisode de Matlock confirme tout le potentiel de la série. Entre les manipulations subtiles, les moments de doute et un twist final parfaitement exécuté, "Rome in a Day" nous montre que Matty n’est pas invincible, mais qu’elle est capable de surmonter les obstacles avec brio. Kathy Bates continue de briller dans ce rôle complexe et nuancé, et l’évolution de son personnage est captivante à suivre. Si l’intrigue juridique manque encore un peu de mordant, le développement des relations entre les personnages et la montée en tension promettent une suite pleine de surprises. Matlock s’installe confortablement dans le paysage des séries judiciaires tout en apportant une touche d’originalité et de fraîcheur, portée par une actrice exceptionnelle et un scénario intelligent. 

 

Note : 8/10. En bref, une évolution pleine de rebondissements. Je suis impatient de voir comment la série va évoluer, et surtout, comment Matty va poursuivre sa quête dans ce monde impitoyable du droit.

Prochainement sur Paramount+

 

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