16 Novembre 2024
Kingmaker // De Mikkel Serup. Avec Anders W. Berthelsen, Lene Maria Christensen et Tommy Kenter.
Après avoir vu Kongekabale il y a longtemps, j'étais curieux de découvrir comment cette histoire politique allait évoluer avec sa suite, intitulée Kingmaker. Dans cette nouvelle réalisation, les intrigues politiques du premier volet reviennent avec une touche de nouveauté, mais sans échapper à une certaine redondance qui nuit quelque peu à l’originalité du scénario. Toutefois, le film parvient à capter l’attention grâce à des performances d’acteurs notables, en particulier celle d’Anders W. Berthelsen, qui incarne Ulrik Torp avec une maîtrise indéniable. Le fil conducteur de Kingmaker reprend largement les éléments narratifs de Kongekabale, plongeant à nouveau le spectateur dans les méandres de la politique et des rivalités de pouvoir. Cette continuité, bien qu’intéressante pour les amateurs du premier volet, donne à la suite un air de déjà-vu.
Le journaliste, Ulrik Torp, après une vague de licenciements et une longue phase de chômage, se retrouve stagiaire là où il travaillait avant. Son ancien collègue et actuel rédacteur en chef, Henrik Moll, lui demande de couvrir le meurtre d'un jeune employé du ministère de l'intérieur. Avec les jeunes stagiaires Emma et Simon, Torp suit la piste d'un petit cercle d'anciens politiciens et de hauts fonctionnaires prêts à tout pour s'assurer que le pouvoir reste entre de bonnes mains.
L’intrigue suit en effet une structure similaire à son prédécesseur, en se concentrant sur un environnement politique aux enjeux et manipulations familiers. Pour ceux qui s’attendaient à un renouveau ou à un tournant scénaristique, l’histoire risque de paraître quelque peu prévisible. Cela étant dit, le suspense est bien construit et l’intrigue parvient malgré tout à maintenir l’attention du spectateur. Les retournements de situation, bien que peu novateurs, sont suffisamment bien ficelés pour piquer la curiosité et offrir des moments de surprise. L’histoire, sans être marquante, se laisse suivre avec intérêt ; elle remplit sa fonction de divertissement et amène quelques réflexions sur la nature du pouvoir et les limites de la morale dans le monde politique. Dans ce contexte, l’interprétation d’Anders W. Berthelsen se révèle être l’un des points forts indéniables de Kingmaker.
L’acteur incarne Ulrik Torp avec une intensité qui capte instantanément l’attention, donnant au personnage une profondeur qui le distingue des autres protagonistes. Sa présence à l’écran est magnétique et son jeu de nuances fait ressortir les dilemmes intérieurs d’Ulrik, un journaliste pris dans les rouages du pouvoir. Grâce à lui, chaque scène où il apparaît prend une dimension supplémentaire, rendant l’intrigue plus crédible et captivante. Les autres personnages, bien qu’interprétés avec justesse, peinent à se hisser au même niveau d’excellence. Ils restent parfois dans l’ombre, comme s’ils n’étaient là que pour servir de toile de fond au talent de Berthelsen. Cela ne signifie pas qu’ils manquent de compétences, mais plutôt que la prestation de Berthelsen est tellement marquante qu’elle éclipse les autres rôles.
Ce déséquilibre crée une dynamique où certaines interactions manquent de punch, mais la force de son interprétation parvient à compenser ces faiblesses. Là où Kingmaker aurait pu exceller en tant que suite, c’est en prenant le risque de s’éloigner davantage de la trame initiale. L’histoire, bien qu’agréable, reste trop similaire à celle de Kongekabale, ce qui freine le potentiel créatif de l’œuvre. Au lieu d’explorer de nouvelles dimensions du monde politique, le film se contente de recycler certains thèmes et intrigues, donnant un sentiment de redondance. En ce sens, Kingmaker laisse entrevoir des signes prometteurs, mais finit par être alourdi par ce manque d’audace narrative. Pourtant, ce choix de continuité pourrait plaire à certains spectateurs qui cherchent la stabilité dans une suite. Pour ceux qui ont apprécié le premier volet et qui souhaitent retrouver l’ambiance, les tensions et les dilemmes moraux de Kongekabale, Kingmaker répondra parfaitement aux attentes.
Néanmoins, pour les amateurs de thrillers politiques en quête de nouveauté, le film pourrait laisser un goût d’inachevé. En somme, Kingmaker réussit en partie son pari de prolonger l’histoire captivante de Kongekabale, tout en s’appuyant sur des acteurs de talent pour renforcer son impact émotionnel. Bien que son intrigue manque d’originalité, la performance exceptionnelle d’Anders W. Berthelsen transforme le film en une expérience qui mérite d’être vue. Sa présence, presque magnétique, élève l’ensemble du film et lui donne une dimension humaine et complexe, qui invite à la réflexion. Kingmaker n’est peut-être pas la suite la plus innovante, mais il reste un divertissement solide pour les amateurs de drames politiques. Si la redondance de l’intrigue peut être perçue comme un frein, la qualité des acteurs, et en particulier celle de Berthelsen, réussit à faire de ce film une expérience satisfaisante.
Note : 6/10. En bref, une suite captivante mais sans surprise, portée par un acteur talentueux. Pour ceux qui cherchent un thriller intense et bien interprété, ce film constitue un bon choix, malgré un scénario qui aurait gagné à se renouveler davantage.
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