11 Novembre 2024
La série La Cage, initiée par Franck Gastambide, s’annonçait comme un projet ambitieux pour les passionnés de sports de combat, en particulier ceux qui suivent le MMA. Mais alors que je m’attendais à une immersion totale dans ce monde intense et fascinant, cette première saison de cinq épisodes m’a laissé sur ma faim. Entre les personnages sous-développés, des intrigues secondaires bâclées, et un manque flagrant de réalisme dans certains aspects, La Cage semble être restée bloquée dans ses intentions sans parvenir à les réaliser pleinement. Pour autant, quelques points positifs apportent une certaine valeur à cette série, mais ils peinent à rattraper l’ensemble. On ne peut nier que La Cage se présente avant tout comme un hommage au MMA. L’engagement est palpable, que ce soit dans les scènes de combat ou à travers la transformation physique de Melvin Boomer, qui incarne Taylor.
Rêvant de passer pro, un jeune combattant peine à se faire remarquer quand un combat inattendu lui offre la chance de sa vie, et un adversaire de taille dans la cage.Rêvant de passer pro, un jeune combattant peine à se faire remarquer quand un combat inattendu lui offre la chance de sa vie, et un adversaire de taille dans la cage.
L’acteur a suivi un entraînement rigoureux pour incarner le rôle, et on sent cette sincérité dans sa performance physique. En effet, il a pris du poids et s’est entraîné intensivement pour rendre son personnage plus crédible. Cette approche ancrée dans la réalité donne une certaine authenticité aux combats, une qualité que j’apprécie beaucoup, et qui témoigne de la rigueur qu’impose le monde du MMA. D’ailleurs, les apparitions de légendes de l’UFC comme Georges St-Pierre et Jon Jones offrent de vrais moments de plaisir aux amateurs. Ces invités apportent de la légitimité et une certaine crédibilité à la série, comme un clin d’œil pour ceux qui suivent les compétitions et respectent l'engagement de ces combattants. Cet effort de représentation fidèle est indéniablement un point fort de la série.
Malheureusement, cet hommage au MMA ne parvient pas à compenser les faiblesses narratives et le manque de développement des personnages. La série tente d’établir une intrigue autour de l'ascension de Taylor, un jeune combattant prometteur, mais avec seulement cinq épisodes, La Cage se limite à effleurer la surface de son histoire et de ses personnages. Cette brièveté est un handicap majeur : au lieu d’approfondir les motivations, le passé ou la complexité des personnages, la série enchaîne les événements sans leur donner de réelle consistance. L’un des aspects les plus décevants réside dans les intrigues secondaires, qui semblent superficielles et souvent caricaturales. Par exemple, l’histoire de la mère de Taylor est un énième cliché familial mal exploité, où les tensions et les résolutions manquent cruellement de réalisme.
De même, le passé d’Ibrahim, qui aurait pu apporter une dimension intéressante au récit, reste sous-développé et se contente d’accumuler des stéréotypes. Ces intrigues secondaires, mal écrites et souvent prévisibles, nuisent à l’immersion dans l’univers de La Cage. Du côté des performances, il est difficile de ne pas remarquer la faiblesse de certains choix de casting. Franck Gastambide, également présent à l’écran, semble avoir sous-estimé les exigences de son rôle. Son interprétation manque de conviction, ce qui affaiblit le personnage qu’il incarne et donne l’impression que son jeu force trop les traits sans apporter de subtilité. Cette prestation laisse une impression mitigée, et je pense sincèrement qu’il aurait gagné à rester derrière la caméra pour se concentrer sur la réalisation et le développement des personnages.
En revanche, certains acteurs parviennent à tirer leur épingle du jeu. Bosh, par exemple, incarne le « méchant » avec une intensité qui correspond bien à son personnage, bien que certains de ses traits soient exagérés à l’excès. Son interprétation apporte une dimension théâtrale qui, si elle peut paraître caricaturale par moments, reste plus convaincante que celle de Gastambide. Finalement, le contraste entre les différentes performances contribue à donner une impression d’inconstance à la série. L’une des attentes principales pour une série qui se déroule dans l’univers du MMA est bien sûr la qualité des scènes de combat. Si certaines séquences réussissent à capter l’intensité du sport, la mise en scène manque parfois de l’authenticité que l’on pourrait attendre de combats filmés.
J’aurais aimé que La Cage adopte un style plus proche des retransmissions de véritables combats, comme ceux diffusés à la télévision, qui captent chaque mouvement, chaque souffle, et chaque coup avec un réalisme brutal. Ce manque de réalisme nuit à l’immersion, surtout pour les passionnés de sports de combat habitués aux images d’UFC et de combats professionnels. La série tente de reproduire les sensations de l’arène, mais elle n’arrive pas toujours à en saisir la complexité et la profondeur. Un style visuel plus réaliste aurait renforcé l’authenticité de ces scènes, rendant les combats plus engageants et immersifs pour les spectateurs. Sur le plan de l’écriture, La Cage laisse encore une fois à désirer. Là où Gastambide avait réussi à créer des dialogues percutants dans sa série précédente Validé, ici, ils semblent trop faibles et mal adaptés à l’univers du MMA.
Les échanges manquent de naturel et tombent parfois dans des phrases clichés qui limitent l’impact émotionnel des scènes. Un vrai travail sur la profondeur des dialogues aurait permis de renforcer l’attachement aux personnages et de mieux comprendre leurs dilemmes et leurs motivations. La musique, de son côté, reste assez fade et n’accompagne pas suffisamment l’action ou l’émotion des scènes. Une bande-son plus audacieuse et en phase avec l’énergie des combats aurait pu dynamiser certains moments et contribuer à l’atmosphère de la série. Mais au lieu de cela, la musique reste discrète et peu marquante, ce qui laisse une impression de manque d’engagement artistique sur cet aspect crucial de la production. Finalement, cette première saison de La Cage est une tentative qui, bien que sincère, reste inaboutie.
Avec cinq épisodes seulement, la série n’a pas le temps de développer une véritable profondeur narrative, ce qui laisse une impression de superficialité. Les intrigues secondaires sont mal exploitées, les personnages manquent de relief, et certains choix de mise en scène nuisent au réalisme nécessaire pour captiver pleinement les fans de MMA. Malgré tout, je reconnais l’effort de rendre hommage à un sport souvent mal compris et sous-représenté dans les fictions télévisées. La transformation physique de Melvin Boomer, l’apparition d’icônes de l’UFC, et l’intention de représenter l’univers du MMA sont des points forts indéniables, mais ils ne suffisent pas à porter la série. Pour que La Cage gagne en qualité, une seconde saison devrait approfondir l’histoire et étoffer les personnages, en prenant le temps de les explorer sous des angles plus nuancés et moins clichés.
Une réalisation plus soignée, des dialogues travaillés, et une bande-son percutante pourraient faire de cette série un véritable succès dans le paysage télévisuel français. Espérons que la saison suivante prenne les leçons de cette première expérience pour offrir un spectacle plus abouti et à la hauteur des attentes des amateurs de MMA.
Note : 4.5/10. En bref, j’ai envie de soutenir l’hommage qui est rendu au MMA mais la série est bien trop bâclée et ne développe jamais réellement quoi que ce soit. 5 épisodes c’était trop court.
Disponible sur Netflix
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