Critiques Séries : Chicago Med (Saison 10, épisode 9), Chicago Fire (Saison 13, épisode 9), Chicago PD (Saison 12, épisode 9)

Chicago Med // Saison 10. Episode 9. No Love Lost.

Le neuvième épisode de la saison 10 de Chicago Med avait tout pour marquer les esprits : une suite directe à un cliffhanger intense, des relations interpersonnelles à explorer, et un mélange d’émotion et de tension. Si l’épisode parvient par moments à captiver, il laisse toutefois un goût d’inachevé, notamment en raison de certaines résolutions trop rapides et d’intrigues qui manquent d’audace. Le point culminant de l’épisode précédent, l’agression de Sharon, aurait dû être une source de suspense et d’intensité pour cette suite. Pourtant, dès les premières minutes, la situation est résolue : Sharon est sauvée et rapidement transportée à l’hôpital pour une intervention chirurgicale. 

Si ce choix permet de recentrer l’attention sur d’autres intrigues, il sacrifie une grande partie de la tension dramatique que cet arc aurait pu offrir. La rapidité de cette résolution laisse une impression de précipitation. Là où on aurait pu s’attendre à un développement plus élaboré – peut-être une confrontation plus longue ou des conséquences psychologiques approfondies pour Sharon – l’épisode préfère passer rapidement à autre chose. Cela dit, voir Archer briser une porte pour maîtriser l’attaquante a offert un moment de bravoure satisfaisant pour son personnage. Archer, un personnage qui divise souvent, bénéficie dans cet épisode d’une certaine rédemption. 

Alors qu’il était sur le point de démissionner, Sharon insiste pour qu’il reste à l’hôpital, reconnaissant sa capacité à comprendre ses souhaits mieux que sa propre famille. Ce moment de reconnaissance semble marquer un tournant pour Archer, qui souffre depuis longtemps du sentiment d’être dévalorisé face à des collègues plus jeunes et plus progressistes. Bien que cette validation soit bienvenue, elle arrive peut-être un peu trop facilement. Les tensions entre Archer et les autres membres du personnel, notamment Lenox, auraient mérité d’être explorées davantage avant cette résolution. Cependant, ce développement laisse entrevoir une nouvelle dynamique intéressante pour les prochains épisodes.

L’interaction entre Reese et Charles constitue l’un des points forts de cet épisode. Leur relation, marquée par des années de ressentiment et de malentendus, trouve ici une forme de résolution. Les deux personnages parviennent enfin à exprimer leurs frustrations respectives, permettant une évolution significative de leur dynamique. Cependant, il est surprenant que l’un des conflits les plus importants entre eux – la mort du père de Reese – ne soit même pas mentionné. Ce silence laisse une impression d’incomplétude, comme si la série avait choisi de contourner un sujet potentiellement trop lourd. Malgré cela, les échanges entre Reese et Charles offrent des moments de profondeur émotionnelle, tout en soulevant des questions éthiques fascinantes autour des méthodes de traitement psychiatrique. 

Reese, par exemple, est confrontée à la controverse entourant l’utilisation de placebos pour traiter une patiente. Bien que sa démarche soit discutable, elle met en lumière les défis auxquels sont confrontés les médecins lorsqu’ils naviguent entre éthique et innovation. Dans un épisode chargé en émotions, l’histoire d’Allie, une jeune fille refusant une intervention chirurgicale qui nécessiterait de raser ses cheveux, apporte une touche de légèreté. Les interactions entre Allie et Abrams, souvent comiques, permettent d’équilibrer le ton de l’épisode. Abrams, d’ordinaire confiant et autoritaire, se retrouve déconcerté par la détermination d’Allie, qui refuse catégoriquement de céder sur l’apparence de ses cheveux. 

Ce conflit illustre bien l’importance de prendre en compte les préoccupations émotionnelles des patients, même lorsqu’elles semblent secondaires face à des enjeux médicaux. La solution créative de Frost, qui consiste à tresser les cheveux d’Allie autour de son crâne pour éviter de les raser, est à la fois astucieuse et émouvante. Elle montre que l’écoute et l’innovation peuvent parfois faire toute la différence dans la relation médecin-patient. Malgré ses points forts, cet épisode souffre de certaines lacunes. L’intrigue autour de Sharon, bien qu’émotionnelle, aurait gagné à être plus développée. De même, les conflits entre Reese et Charles, bien qu’intéressants, auraient pu être enrichis en abordant des sujets laissés en suspens depuis plusieurs saisons.

En outre, la narration semble parfois déséquilibrée, alternant entre des moments trop rapides et d’autres qui s’éternisent sans réelle nécessité. Ce rythme inégal nuit à l’impact global de l’épisode, qui peine à maintenir une tension constante. L’épisode 9 de la saison 10 de Chicago Med parvient à émouvoir grâce à ses moments de réconciliation et à des performances solides de la part de ses acteurs principaux. Cependant, il manque l’intensité et la profondeur qui auraient pu en faire un épisode véritablement mémorable. Alors que la série se dirige vers la seconde moitié de la saison, on espère que les intrigues à venir sauront capitaliser sur les bases posées ici, tout en offrant des développements plus audacieux et mieux équilibrés. 

Note : 4.5/10. En bref, cet épisode reste un mélange de promesses tenues et d’opportunités ratées, laissant les spectateurs à la fois satisfaits et frustrés.

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Chicago Fire // Saison 13. Episode 9. A Favor.

L’épisode 9 de la saison 13 de Chicago Fire, intitulé « A Favor », marque le retour de la série après une pause. Malheureusement, ce come-back peine à convaincre. Cet épisode, qui aurait dû relancer la saison avec dynamisme, s’avère plutôt désordonné et manque de profondeur. Bien qu’il ne soit pas dénué d’intérêt, notamment grâce à l’arc narratif de Joe Cruz, l’ensemble reste décousu, avec des personnages dont les comportements semblent parfois incohérents. Malgré tout, certains éléments sauvent l’épisode, notamment son exploration des tensions émotionnelles et la mise en avant de personnages secondaires comme Mouch et Cruz. 

Mais est-ce suffisant pour compenser un manque global de direction et de tension dramatique ? Tentons de décrypter ce qui fonctionne, et surtout, ce qui ne fonctionne pas. L’un des principaux reproches que l’on peut faire à cet épisode est la façon dont il dépeint les personnages. Chacun semble agir de manière amplifiée, mais sans réelle justification narrative. Prenons l’exemple d’Herrmann : après avoir réussi son examen de capitaine, il devrait être rayonnant. Pourtant, il passe l’épisode à râler et à se montrer irritable. Pourquoi ? L’épisode ne prend pas le temps d’expliquer cette humeur maussade, ce qui laisse une impression d’incohérence. De son côté, Joe Cruz, bien que placé au centre de l’intrigue, enchaîne des décisions discutables. 

Certes, son histoire apporte une tension bienvenue à la série, mais la manière dont il gère les événements frôle parfois l’absurde. On comprend qu’il est stressé et préoccupé par la sécurité de sa famille, mais ses choix maladroits – comme ne pas appeler la police après avoir été blessé – rendent son arc narratif frustrant. Cruz est un personnage intelligent, et le voir agir de manière si inconsidérée détonne par rapport à ce que l’on attend de lui. Si l’épisode souffre d’un manque de cohérence globale, l’histoire de Mouch se démarque par sa sincérité et son réalisme. Le personnage, souvent relégué au rôle de comic relief ou de trame secondaire, se retrouve ici dans une intrigue touchante. Sa volonté de comprendre ce qui a conduit une personne à mourir seule, avant même l’incendie, reflète les valeurs fondamentales de la série : l’humanité et l’empathie des premiers intervenants.

Bien sûr, Mouch n’aurait rien pu faire pour sauver cette personne, mais son obstination montre à quel point ces situations peuvent peser émotionnellement sur les pompiers. C’est une trame subtile, mais elle résonne profondément avec les spectateurs. Elle rappelle pourquoi nous aimons cette série, même dans ses épisodes les plus faibles : les personnages sont humains, et leur combat pour protéger les autres, souvent au détriment de leur propre bien-être, est admirable. L’arc narratif de Joe Cruz est sans doute l’élément le plus intrigant de l’épisode. Depuis le début de la saison, le personnage n’avait pas eu l’occasion de briller, et cette intrigue lui offre enfin un rôle central. Sa confrontation avec un antagoniste ambigu apporte une tension bienvenue dans une saison qui en manquait jusqu’à présent.

Cependant, cette intrigue est plombée par une écriture parfois maladroite. Cruz met un temps considérable à prendre une décision logique, et lorsqu’il le fait enfin, il semble sous-estimer son adversaire. La scène où il se retrouve blessé, puis choisit de rester dans sa voiture plutôt que de demander de l’aide, est particulièrement frustrante. Elle illustre bien le problème principal de l’épisode : des personnages intelligents qui prennent des décisions inexplicablement stupides. Cela dit, l’épisode réussit à mettre en avant une facette plus vulnérable de Cruz, ce qui le rend plus humain et plus attachant. C’est une direction intéressante pour un personnage qui, jusqu’à présent, avait surtout brillé dans des intrigues secondaires.

Après une pause prolongée, les attentes pour cet épisode étaient élevées. Malheureusement, « A Favor » ne parvient pas à répondre à ces attentes. Contrairement à d’autres épisodes marquants de la série, celui-ci manque cruellement de moments mémorables. Même les scènes censées être tendues ou émotionnellement chargées tombent à plat en raison d’un manque de construction narrative. Cela est d’autant plus regrettable que Chicago Fire a déjà prouvé qu’elle savait jongler avec des intrigues complexes et des personnages riches. Ici, l’épisode semble simplement manquer d’inspiration. Le rythme est lent, et l’intrigue principale met trop de temps à décoller. 

Ce problème de tempo est accentué par des sous-intrigues qui, bien que parfois intéressantes, ne parviennent pas à compenser le manque de dynamisme général. Malgré ses défauts, « A Favor » n’est pas un épisode entièrement raté. Il a le mérite d’explorer des thèmes profonds, comme la peur de la solitude (à travers l’histoire de Mouch) ou la difficulté de prendre les bonnes décisions sous pression (avec Cruz). Ces thématiques, bien que parfois mal exploitées, montrent que la série reste capable d’aborder des sujets pertinents. Par ailleurs, l’épisode met en lumière des personnages souvent secondaires, comme Mouch et Cruz, leur donnant une chance de briller. Cela permet de diversifier les intrigues et de sortir des dynamiques habituelles centrées sur Severide ou Stella.

En conclusion, « A Favor » est un épisode en demi-teinte qui souffre d’une écriture désordonnée et d’un manque de tension dramatique. Les comportements incohérents des personnages et le rythme lent empêchent l’épisode de s’élever au niveau attendu d’un retour après une pause. Cependant, il n’est pas totalement dénué de mérite. L’arc de Mouch, bien qu’assez simple, touche une corde sensible et rappelle pourquoi nous suivons Chicago Fire depuis tant de saisons. De son côté, Cruz bénéficie enfin d’une intrigue centrale, même si celle-ci est entachée par des décisions scénaristiques discutables. Espérons que cet épisode ne soit qu’un faux pas et que la suite de la saison saura capitaliser sur les promesses entrevues ici. Après tout, Chicago Fire a toujours su rebondir après des épisodes moins inspirés. 

Note : 4/10. En bref, un retour en demi-teinte qui souffre d’une écriture désordonnée et d’un manque de tension dramatique. La caserne 51 mérite de retrouver son éclat, et je suis prêts à continuer de les suivre dans leurs aventures, avec l’espoir que les prochains épisodes soient à la hauteur de la réputation de la série.

Chicago PD // Saison 12. Episode 9. Friends and Family.

L’épisode 9 de la saison 12 de Chicago PD, intitulé "Friends and Family", marque un tournant significatif dans la série en approfondissant le personnage de Kiana Cook. Alors que Chicago PD a parfois été critiqué pour son traitement simpliste des personnages issus de la diversité, cet épisode s’emploie à briser les stéréotypes et apporte une complexité rafraîchissante. Kiana Cook, loin d’être un personnage unidimensionnel, s’impose comme une figure captivante qui enrichit non seulement cette saison, mais aussi l’ensemble de la série. Depuis son introduction, Kiana semblait incarner un archétype familier : celui de la policière déterminée, marquée par un passé difficile et désireuse de prouver sa valeur. Cependant, cet épisode dévoile une profondeur insoupçonnée. 

Bien sûr, Kiana est la fille d’un père travailleur, une femme qui a dû se battre pour arriver là où elle est. Mais elle est aussi la fille d’une famille riche du côté de sa mère, une famille qui a toujours placé sur elle des attentes qu’elle ne pouvait ou ne voulait pas satisfaire. Cette double origine, entre modestie et privilèges, crée un tiraillement fascinant. On se demande alors comment une personne évoluant entre ces deux mondes opposés en vient à embrasser une carrière dans la police. Cette question, qui reste en suspens, ajoute une dimension intrigante au personnage. Cette complexité contraste fortement avec la tendance qu’a Chicago PD à s’appuyer sur des stéréotypes, notamment pour les personnages issus des minorités. Avec Kiana Cook, la série montre enfin qu’elle peut aller plus loin et offrir des figures riches et nuancées. 

Plutôt que de limiter Kiana à des clichés, les scénaristes lui permettent de s’épanouir en tant que personnage multidimensionnel, capable de surprendre les spectateurs tout en enrichissant les intrigues principales. Cet effort d’écriture se ressent tout au long de l’épisode et constitue une véritable bouffée d’air frais. Un autre aspect captivant de cet épisode est la manière dont Kiana s’intègre progressivement à l’Unité Intelligence. Bien qu’elle soit encore nouvelle dans l’équipe, on observe déjà des liens se tisser avec plusieurs membres. Sa relation naissante avec Adam Ruzek, par exemple, témoigne d’une compréhension mutuelle qui pourrait évoluer en une véritable amitié. Avec Kim Burgess, bien que les interactions soient encore limitées, de brefs moments laissent entrevoir une complicité potentielle. 

Ces connexions ajoutent une profondeur émotionnelle à l’histoire de Kiana, tout en offrant de nouvelles dynamiques à explorer pour l’équipe. L’interaction entre Kiana et Dante Torres est particulièrement fascinante. Ces deux personnages, bien qu’ils partagent des expériences de vie similaires, sont fondamentalement différents dans leur manière d’aborder leurs défis. Cette dynamique, faite de ressemblances et de contrastes, offre un terreau fertile pour des intrigues futures. Kiana et Torres semblent avoir beaucoup à apprendre l’un de l’autre, et leur relation pourrait devenir l’un des piliers émotionnels de la série. Kiana Cook parvient même à établir un moment significatif avec Voight, le chef de l’équipe, connu pour sa méfiance naturelle envers les nouveaux venus. 

Cette interaction, bien qu’inhabituelle, démontre la capacité de Kiana à naviguer dans des relations complexes et à s’imposer comme une présence indispensable au sein de l’équipe. Ce genre de nuance dans les relations n’est pas seulement agréable à voir ; il souligne également l’importance de Kiana dans l’évolution narrative de la série. En seulement quelques épisodes, Kiana Cook a déjà eu un impact majeur sur Chicago PD. Elle apporte une énergie nouvelle et une richesse narrative qui font cruellement défaut à de nombreuses séries policières après plusieurs saisons. Son parcours, ses relations complexes avec l’équipe et son passé tumultueux la distinguent des autres personnages et renforcent l’intérêt des spectateurs pour cette douzième saison. 

À travers elle, la série explore des thématiques plus profondes, comme l’identité, les attentes familiales et la difficulté de trouver sa place dans un environnement exigeant. L’épisode "Friends and Family" pose également des questions captivantes sur l’avenir de Kiana. Comment va-t-elle gérer son tiraillement entre ses origines modestes et son héritage privilégié ? Comment ses relations avec les membres de l’équipe vont-elles évoluer à mesure qu’elle s’intègre davantage ? Et surtout, comment son passé influencera-t-il ses décisions futures en tant que membre de l’Unité Intelligence ? Ces interrogations laissent entrevoir un potentiel narratif immense pour les prochains épisodes, promettant des arcs riches en tension dramatique et en émotions.

La relation entre Kiana et Dante Torres mérite particulièrement d’être surveillée de près. Leur dynamique, qui combine des similarités frappantes et des différences fondamentales, pourrait devenir l’un des points forts de la série. De même, son amitié naissante avec Adam et ses échanges avec Kim offrent des perspectives intéressantes pour enrichir les interactions au sein de l’équipe. Enfin, il est important de souligner que Kiana ne se contente pas d’être un personnage intrigant. Elle élève véritablement Chicago PD en apportant une perspective différente et en enrichissant les thèmes abordés par la série. En brisant les stéréotypes et en proposant une figure complexe, elle rappelle que les séries policières peuvent être bien plus que de simples enquêtes. 

Elles peuvent aussi explorer des sujets universels comme l’identité, la loyauté et les défis personnels. Avec cet épisode, Chicago PD montre qu’elle est capable de se renouveler et de surprendre, même après tant de saisons. Kiana Cook est un ajout essentiel à cette dynamique, et son évolution promet de captiver les spectateurs tout au long de la saison. Si la série continue à développer ce personnage avec autant de soin, elle pourrait bien offrir certaines de ses meilleures intrigues à ce jour. Pour les fans de longue date, l’arrivée de Kiana est une raison de plus de suivre cette saison avec attention. Et pour ceux qui hésitent encore à plonger dans Chicago PD, elle représente une occasion idéale de redécouvrir une série qui, malgré ses années, parvient encore à surprendre et à se réinventer.

Note : 6/10. En bref, un épisode surprenant (d’un point de vue positif).