3 Janvier 2025
Going Dutch // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Le premier épisode de la série Going Dutch débarque avec une promesse intrigante : une satire légère du monde militaire américain dans un contexte improbable, celui d'une base diplomatique axée sur des tâches triviales comme le fromage, la lessive et le bowling. Si l'idée de départ semble prometteuse, le résultat peine à convaincre. Plongeons dans les raisons pour lesquelles ce premier épisode s'avère un rendez-vous manqué. Le pitch est clair : le Colonel Patrick Quinn, incarné par Denis Leary, est rétrogradé après une tirade épique contre ses supérieurs. Sa punition ? Prendre la tête d'une base militaire sans importance, USAG Stroopsdorf, où l'armée ressemble davantage à une troupe d'amateurs qu'à des soldats aguerris.
A la suite d'une diatribe épique sans filtre, un colonel arrogant et dur à cuire est réaffecté à la tête de la base de l'armée américaine la moins importante au monde. Après avoir servi avec bravoure dans de multiples zones de guerre durant ces trois dernières décennies, il se retrouve à la tête d’une base sans armes et sans but tactique, au milieu des champs de tulipes des Pays-Bas. Assisté de sa propre fille, il va tenter de rétablir la discipline militaire...
Cette mise en scène aurait pu offrir une comédie mordante sur la bureaucratie militaire et les absurdités du système, mais le récit semble hésitant à exploiter pleinement cette veine satirique. Les personnages secondaires, tels que le Major Abraham Shah (Danny Pudi) ou la Sergente Dana Conway (Laci Mosley), apportent un semblant de diversité et d'humour. Mais ces éclairs de vie ne suffisent pas à masquer un problème plus profond : le manque d'alchimie entre les protagonistes principaux. Le cœur de l’histoire repose sur la relation entre le Colonel Quinn et sa fille, la Capitaine Maggie Quinn (Taylor Misiak), qui dirigeait provisoirement la base avant l'arrivée de son père. Ce duo père-fille aurait pu être le moteur émotionnel et comique de la série.
Malheureusement, leur interaction sonne creux. Leary, pourtant habitué aux rôles de grincheux attachants, semble ici à bout de souffle. Misiak, de son côté, joue une Capitaine ambitieuse mais sans véritable substance ou motivation apparente. Leurs échanges manquent de profondeur, comme si les scénaristes n'avaient pas encore décidé si cette relation devait être une guerre froide familiale ou une opportunité pour des moments sincères. Le résultat ? Des dialogues qui oscillent entre banalité et maladresse. La comédie est censée être le pilier de Going Dutch, mais les rires sont rares. Si quelques blagues sur la CIA dans des épisodes ultérieurs laissent entrevoir une touche satirique, ce premier épisode est étonnamment avare en moments drôles.
Les dialogues sont aseptisés, probablement pour plaire à un public large, mais cela dilue l’énergie brute et irrévérencieuse qui aurait pu définir la série. La comparaison avec des shows comme Brockmire ou Enlisted met en lumière ce qui manque cruellement ici : un ton affirmé et des personnages mémorables. Le Colonel Quinn est présenté comme un homme en décalage avec son époque, mais ses frictions avec les normes modernes manquent de mordant. Les rares tentatives de comédie basée sur ses maladresses semblent forcées, comme si la série avait peur de pousser ses idées à fond. Malgré ses faiblesses, Going Dutch laisse entrevoir des lueurs d’espoir grâce à son casting secondaire. Danny Pudi brille en Major Shah, un officier compétent mais maladroitement loyal envers Quinn.
Hal Cumpston, dans le rôle du geek IT débraillé, s’amuse visiblement avec son personnage, même si ses intrigues sont parfois plombées par des clichés inutiles comme le body-shaming. Quant à Laci Mosley, elle insuffle un peu d'énergie à l'écran avec son rôle de Sergente rusée et débrouillarde. Malheureusement, ces personnages secondaires ne disposent pas encore de suffisamment de temps d'écran ou d'arcs narratifs pour réellement enrichir l’histoire. Alors que ce premier épisode laisse un goût d’inachevé, Going Dutch n’est pas sans potentiel. La série dispose d’une équipe talentueuse et d’un concept intrigant, mais elle doit encore trouver sa voix. Le premier épisode de Going Dutch ressemble davantage à une esquisse qu’à une œuvre aboutie.
Avec un humour timide, des relations principales sans relief, et un ton hésitant, il est difficile de se passionner pour cette nouvelle série. Pourtant, les bases d’une série solide sont là : un concept original, un casting talentueux, et une volonté (même timide) de mêler satire et comédie. La vraie question est : Going Dutch saura-t-elle exploiter ces ingrédients pour nous offrir une saison mémorable ? Ou restera-t-elle coincée dans la banalité de ses prémices ? Seul le temps (et les prochains épisodes) nous le dira.
Note : 3.5/10. En bref, une satire militaire qui peine à trouver son envol.
Prochainement en France
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