27 Janvier 2025
Watson (2025) // Saison 1. Episode 1. Watson.
CBS a lancé une nouvelle série intitulée Watson, et après avoir visionné le premier épisode, je ne peux m’empêcher de ressentir une profonde déception. La série semble vouloir s’inscrire dans la lignée des drames procéduraux, avec une touche de mystère inspirée par les aventures de Sherlock Holmes. Pourtant, cette tentative tombe à plat, laissant une impression de déjà-vu et d’opportunité manquée. Le point de départ de Watson aurait pu être prometteur. L’idée d’un John Watson (interprété par Morris Chestnut) qui hérite de la fortune de Sherlock Holmes pour créer une clinique spécialisée dans les diagnostics médicaux complexes avait un certain potentiel.
Cependant, cette prémisse, à la fois ambitieuse et étrange, est mal exploitée. Ce qui aurait pu devenir une série captivante se transforme rapidement en un assemblage maladroit de clichés et de situations peu crédibles. La comparaison avec House est inévitable. La série reprend le même schéma : chaque épisode met en scène un cas médical énigmatique résolu grâce à une équipe de spécialistes. Mais contrairement à House, où l’écriture acérée et l’humour cynique de Hugh Laurie faisaient le charme de la série, Watson manque cruellement de dynamisme et d’originalité.
L’un des principaux problèmes de la série réside dans ses personnages. Morris Chestnut, pourtant habitué à des rôles charismatiques, se retrouve piégé par une écriture plate et des dialogues sans relief. Son John Watson, censé être un homme marqué par des blessures physiques et émotionnelles, ne parvient pas à susciter l’empathie ou l’intérêt. Les traumatismes de Watson, évoqués à demi-mot, sont utilisés comme un prétexte narratif, sans jamais être réellement explorés. Quant aux membres de l’équipe médicale, ils manquent cruellement de profondeur.
Les jumeaux Croft, interprétés par Peter Mark Kendall, sont réduits à des traits caricaturaux : lunettes et addiction pour l’un, relations amoureuses problématiques pour l’autre. Ces détails, censés enrichir les personnages, finissent par les rendre encore plus superficiels. Même le personnage de Mary Morstan, incarné par Rochelle Aytes, est relégué à un rôle fonctionnel sans véritable substance. Pourtant, son lien personnel avec Watson aurait pu offrir une dimension émotionnelle intéressante. L’écriture de la série est sans doute son plus grand défaut. Les dialogues manquent de naturel et d’impact, et les intrigues médicales semblent génériques.
Les tentatives d’intégrer une mythologie autour de Sherlock Holmes et de ses relations avec Watson sont maladroites, créant une incohérence dans le ton et le récit. La série oscille entre une volonté de profondeur et un format procédural trop rigide, sans jamais trouver le bon équilibre. Il est également frappant de constater à quel point les interactions entre les personnages manquent de vie. Les échanges, souvent mécaniques, ne parviennent pas à établir les dynamiques complexes qui faisaient la force de séries comme House ou Sherlock. L’absence d’humour ou de légèreté renforce cette impression de lourdeur et de monotonie.
Sur le plan visuel, Watson n’apporte rien de remarquable. La mise en scène est fonctionnelle mais sans imagination, et l’ambiance générale de la série semble dépourvue de personnalité. La bande originale, quant à elle, est particulièrement décevante. Plutôt que de soutenir les émotions ou de renforcer l’atmosphère, elle se limite à des mélodies répétitives et peu inspirées. Ce qui rend Watson particulièrement frustrant, c’est son potentiel gaspillé. La série avait les ingrédients nécessaires pour se démarquer : un lien original avec l’univers de Sherlock Holmes, un casting talentueux et un concept intrigant.
Pourtant, ces éléments sont mal utilisés, donnant l’impression que les créateurs se sont contentés du minimum. Le premier épisode manque cruellement de moments marquants. Rien dans la narration ou la mise en scène ne parvient à captiver ou à surprendre. L’intrigue principale, bien que prometteuse sur le papier, est noyée dans une succession de scènes prévisibles et sans relief. Malgré ses nombreux défauts, Watson n’est pas totalement dépourvu de qualités. Certains éléments laissent entrevoir une possible amélioration.
Par exemple, la fin du pilote suggère des développements futurs qui pourraient, avec une écriture plus soignée, apporter un peu de profondeur et d’intérêt à la série. De même, le talent des acteurs est indéniable, même s’il est ici mal exploité. Morris Chestnut a prouvé par le passé qu’il pouvait porter des rôles complexes avec brio. Avec des dialogues mieux écrits et des intrigues plus captivantes, son interprétation de Watson pourrait gagner en nuance et en intensité. Le premier épisode de Watson est une déception. La série échoue à tirer parti de son concept original et de son casting prometteur, offrant à la place un drame procédural fade et prévisible.
Cependant, tout n’est pas perdu. Avec des ajustements dans l’écriture et une meilleure exploitation des dynamiques entre les personnages, Watson pourrait trouver sa voie et offrir quelque chose de plus engageant. Pour l’instant, je reste sceptique quant à la capacité de la série à se redresser. Mais je suis prêt à lui laisser une seconde chance, en espérant que les épisodes suivants sauront corriger les erreurs du pilote et exploiter pleinement le potentiel de cette idée de départ.
Note : 3/10. En bref, la série échoue à tirer parti de son concept original et de son casting prometteur, offrant à la place un drame procédural fade et prévisible.
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