No Good Deed (Saison 1, 8 épisodes) : Derrière la façade

No Good Deed (Saison 1, 8 épisodes) : Derrière la façade

Le marché immobilier de Los Angeles est souvent présenté comme un microcosme des ambitions, des rêves, et parfois des cauchemars. Dans Derrière la Façade, cette réalité est utilisée comme toile de fond pour un récit oscillant entre drame psychologique et satire sociale. Avec ses huit épisodes, la série tente d’allier suspense et comédie noire en mettant en scène Paul et Lydia Morgan, un couple au bord de la rupture, confronté à un passé tumultueux et à des secrets qu’ils peinent à enfouir. L’histoire débute avec une scène captivante : une journée portes ouvertes dans une vaste maison d’angle baignée de lumière. Les visiteurs déambulent entre les pièces, ignorants des regards indiscrets de Paul et Lydia, cachés dans une pièce verrouillée. 

 

Trois familles très différentes rivalisent d'ingéniosité pour acheter la même villa de style espagnol des années 1920, dont elles pensent qu'elle résoudra tous leurs problèmes...

 

Ce couple, campé par les talentueux Ray Romano et Lisa Kudrow, n’a pas seulement pour objectif de vendre leur maison. Ils cherchent des acheteurs capables de porter le poids invisible de ce lieu, imprégné de tragédies et de secrets. Cet angle initial, qui mêle voyeurisme et tension psychologique, promet un récit dense et captivant. Pourtant, au fil des épisodes, cette promesse s’effrite face à des choix narratifs parfois hasardeux. Les premières impressions de Derrière la Façade évoquent une combinaison séduisante de séries cultes. On pense immédiatement à Desperate Housewives pour son exploration des dynamiques de voisinage et à Dead To Me pour son approche des liens forgés par la douleur. 

 

Cependant, la comparaison s’arrête là. Là où ces références brillent par leur capacité à mêler légèreté et profondeur, Derrière la Façade semble s’égarer. Le principal problème réside dans une écriture inégale. Les dialogues manquent souvent d’impact, et les arcs narratifs peinent à converger de manière satisfaisante. Ce déséquilibre est d’autant plus frustrant que le concept de départ est riche de potentiel. Malheureusement, l’émotion et l’humour noir qui auraient pu donner du relief au récit se font trop rares. L’un des points centraux de la série est la relation complexe entre Paul et Lydia. Marqués par la perte de leur fils trois ans plus tôt, ils incarnent deux facettes opposées du deuil. Paul aspire à tourner la page, à fuir un passé qui l’étouffe, tandis que Lydia s’accroche aux souvenirs que renferme cette maison. 

 

Cette dichotomie aurait pu offrir une étude poignante sur la résilience et la fragilité des relations humaines. Cependant, cette exploration reste en surface, ponctuée de flashbacks maladroits et de rebondissements prévisibles. Les personnages secondaires, quant à eux, souffrent d’un manque cruel de développement. Parmi les acheteurs potentiels, trois couples se distinguent : Leslie et Sarah, un couple déterminé à fonder une famille ; Carla et Dennis, qui espèrent un nouveau départ loin des intrusions maternelles ; et JD, un ancien acteur en quête de renouveau. Ces figures, bien que prometteuses, sont réduites à des stéréotypes et n’apportent pas la profondeur nécessaire pour enrichir l’intrigue.

 

Visuellement, la série propose une esthétique séduisante, avec une maison qui devient presque un personnage à part entière. Chaque pièce semble imprégnée d’une histoire, d’un secret, ou d’une tension latente. Pourtant, ce soin apporté au décor ne se retrouve pas dans la structure narrative. Les transitions entre les scènes manquent de fluidité, rendant certains passages confus. L’élément de suspense, censé être le moteur du récit, se dilue dans des révélations souvent prévisibles. Le mystère entourant la mort du fils des Morgan est un exemple frappant de ce manque d’impact. Ce qui aurait pu être un fil conducteur puissant devient une intrigue secondaire mal exploitée, laissant le spectateur sur sa faim.

 

Du côté des performances, Lisa Kudrow et Ray Romano offrent une interprétation nuancée, tentant de compenser les failles du scénario. Leur alchimie rend crédible le poids des non-dits et des tensions dans leur couple. Linda Cardellini, dans le rôle de Margo, apporte une touche de piquant avec son personnage extravagant, bien que ce dernier soit sous-utilisé. Malheureusement, ces efforts individuels ne suffisent pas à sauver l’ensemble. Les autres acteurs, bien que compétents, sont enfermés dans des rôles trop limités pour marquer les esprits. En filigrane, Derrière la Façade aborde des thèmes universels : l’attachement au foyer, le poids des souvenirs, et la quête d’un nouveau départ. 

 

Ces éléments auraient pu donner lieu à une réflexion poignante sur la manière dont les lieux façonnent nos identités. Cependant, la série échoue à tisser ces idées de manière cohérente, les réduisant à des touches anecdotiques plutôt qu’à des piliers narratifs. Derrière la Façade avait tous les ingrédients pour devenir une série marquante : un concept intrigant, un casting de qualité, et des thématiques universelles. Pourtant, le résultat final laisse une impression d’inachevé. Si certains moments captivent par leur intensité ou leur émotion, ils sont trop rares pour compenser les faiblesses structurelles du récit. En fin de compte, cette série s’adresse à ceux qui apprécient les drames domestiques et les mystères légers, mais elle risque de frustrer ceux qui recherchent une narration plus aboutie et un suspense véritablement captivant. 

 

Note : 4/10. En bref, une exploration intrigante mais inaboutie des drames domestiques. Un rendez-vous manqué qui rappelle que parfois, une belle façade ne suffit pas à masquer les fissures.

Disponible sur Netflix

 

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delromainzika

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G
bonjour toi<br /> bien pour cette article<br /> je vais regarder voir si je vais aime ou pas<br /> bonne journée
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