Bandidos (Saison 2, 7 épisodes) : nouvelle chasse au trésor

La chasse au trésor a toujours eu un attrait universel. Pourtant, dans le cas de la saison 2 de Bandidos, cet attrait semble s’étioler. Alors que la première saison avait su captiver avec son mélange d’aventure, d’énigmes et de personnages attachants, la suite peine à maintenir cette dynamique. Si les bases prometteuses étaient là, le résultat final laisse à désirer. Voici une plongée dans les méandres de cette saison, qui, malgré ses ambitions, ne parvient pas à être à la hauteur. La décision des créateurs de placer Lili au centre de l’intrigue est un choix audacieux, mais malheureusement mal exécuté. Son passé, bien que chargé de drames familiaux et de relations compliquées, reste banal et dépourvu de profondeur. 

La tension entre Lili et sa demi-sœur Regina, censée être un moteur narratif majeur, ne décolle jamais véritablement. Regina, en tant qu’antagoniste, manque cruellement de nuance et d’impact. Résultat : l’histoire tourne en rond, centrée sur des relations interpersonnelles superficielles qui n’apportent pas grand-chose à l’ensemble. Ce focus excessif sur Lili relègue les autres personnages au second plan. Miguel, qui était pourtant le pilier de la première saison, se trouve éclipsé. Ses décisions et actions semblent accessoires, presque anecdotiques, un choix narratif qui déroute. Quant à Lucas, Ines, Citlali et Octavio, leur évolution est quasi inexistante. Les nouvelles introductions, comme les personnages de Pepa et Pachita, ne parviennent pas non plus à marquer les esprits.

La quête du trésor, pourtant au cœur de la série, manque singulièrement de vigueur cette saison. Les étapes de la chasse sont prévisibles et rarement palpitantes. Là où la première saison captivait par ses énigmes et ses retournements de situation, la deuxième s’enlise dans des clichés. Les quelques tentatives de rebondissements tombent à plat, tant elles sont télégraphiées. De plus, l’absence de véritables enjeux ou d’une tension palpable dilue complètement l’impact des scènes d’action. Les séquences de combat et de poursuite, bien que visuellement impressionnantes, ne suffisent pas à compenser ce manque d’intensité. Le réalisme, déjà mis à mal dans la première saison, est ici totalement abandonné. Certaines situations frisent l’absurde, à tel point qu’il devient difficile de rester investi dans l’histoire. 

Les personnages survivent ou échappent à des situations critiques de manière tellement invraisemblable qu’il est impossible de les prendre au sérieux. Visuellement, la série fait un bond en avant. Les décors, notamment les grottes et les reconstitutions historiques, sont d’une grande qualité. Cependant, cette amélioration esthétique est contrebalancée par une mise en scène souvent maladroite. Les scènes censées être intenses ou émouvantes tombent à plat, faute d’une direction claire. Le rythme, parfois trop lent, finit par éroder l’intérêt du spectateur. En revanche, les performances des acteurs restent un point fort. Alfonso Dosal parvient à rendre captivants même les dialogues les plus ennuyeux, tandis qu’Ester Exposito brille par sa présence magnétique, bien que son personnage soit sous-exploité. 

Andrea Chaparro et Juan Pablo Fuentes apportent une touche de légèreté bienvenue, mais leur potentiel est largement sous-utilisé. Quant à Ximena Lamadrid, son rôle d’antagoniste manque de consistance, ce qui gâche une opportunité de donner plus de profondeur au récit. Le ton global de la saison est un autre point de discorde. L’effort pour conserver une ambiance légère et humoristique, qui avait si bien fonctionné dans la première saison, semble ici forcé et mal dosé. Certaines scènes frisent le ridicule, sapant l’immersion et rendant difficile l’attachement aux personnages et à leurs péripéties. De plus, la série oscille entre un style de récit enfantin et une tentative de complexité adulte, sans jamais trouver un juste équilibre. Ce flou identitaire finit par aliéner une partie du public, incapable de discerner si Bandidos se veut une aventure légère ou un drame sérieux.

La saison 2 de Bandidos avait tous les ingrédients pour réussir : un univers captivant, des personnages bien établis et une esthétique solide. Pourtant, ces atouts sont gaspillés par un scénario faible, une exécution bâclée et des choix narratifs discutables. Ce qui aurait pu être une aventure palpitante devient une expérience frustrante, marquée par une absence de vision claire. En fin de compte, cette saison ne parvient ni à honorer l’héritage de la première, ni à offrir une expérience mémorable en tant que telle. Si une saison 3 devait voir le jour, elle aurait beaucoup à prouver pour regagner la confiance des spectateurs. En attendant, cette aventure manque cruellement d’étincelle.

Note : 3/10. En bref, une saison 2 ratée et creuse. 

Disponible sur Netflix

Netflix n’a pas encore renouvelé Bandidos pour une saison 3 à l’heure où j’écris ces lignes.