Panda (Saison 2, 6 épisodes) : une lente dérive sous un soleil éteint

Panda (Saison 2, 6 épisodes) : une lente dérive sous un soleil éteint

Après une première saison surprenante et marquée par un ton original, Panda revient avec une deuxième salve d’épisodes qui promettait de pousser encore plus loin son mélange de comédie absurde, de légèreté et d’enquêtes rocambolesques. Mais une promesse non tenue peut parfois laisser un goût amer. Cette saison 2 souffre d’un cruel manque de renouvellement, tant dans ses intrigues que dans le développement de ses personnages. Ce qui faisait le charme de la série semble s’être émoussé, laissant place à une redondance pesante. 

 

L’une des forces majeures de la première saison résidait dans la dynamique improbable entre Panda et Lola, un duo mal assorti mais attachant.  Cependant, cette complémentarité qui faisait mouche est ici largement affaiblie par des choix scénaristiques répétitifs. L’accent mis sur leur relation personnelle, notamment les hésitations sentimentales entre les deux personnages, empiète sur la fraîcheur de leur collaboration professionnelle. La romance naissante entre Panda et Lola, amorcée en fin de première saison, devient le fil rouge des six épisodes. Malheureusement, au lieu de renforcer leur complexité, cette intrigue romantique ralentit le rythme général. 

 

Les dialogues manquent de subtilité et les scènes censées être touchantes ou drôles deviennent souvent forcées. Ce choix de placer leur relation au centre du récit nuit à l’efficacité de leurs enquêtes, qui se retrouvent reléguées au second plan. Le duo perd donc en mordant, ce qui était pourtant l’une des clés de son succès initial. Si la première saison se distinguait par des enquêtes légères mais inventives, cette deuxième saison peine à proposer des intrigues captivantes. Les affaires, présentées comme des "cas de la semaine", manquent cruellement de consistance. Elles suivent un schéma répétitif, avec des suspects stéréotypés, des rebondissements prévisibles et des résolutions souvent bâclées.

 

Par exemple, l’épisode inaugural, qui met en scène une ex-nageuse reconvertie en "sirène" retrouvée morte dans un aquarium, avait le potentiel d’offrir une enquête aussi décalée que fascinante. Pourtant, le traitement reste superficiel, et l’intrigue peine à captiver. D’autres épisodes, comme celui se déroulant dans une villa chic où un enterrement de vie de jeune fille tourne au drame, suivent une structure similaire : des prémices intrigantes mais des développements sans surprise. Même les décors, qui pourraient enrichir l’ambiance (la forêt mystérieuse dans un épisode ou encore un restaurant gastronomique dans un autre), ne suffisent pas à masquer le manque d’audace et d’originalité des intrigues. 

 

En somme, les enquêtes de cette saison manquent d’envergure et d’impact, ce qui les rend vite oubliables. La comédie était un pilier central de Panda, un élément qui faisait son identité. Malheureusement, dans cette saison 2, l’humour perd en finesse. Les situations comiques paraissent trop souvent forcées, et les répliques qui faisaient mouche dans la première saison tombent parfois à plat. La série semble s’enliser dans une forme de lourdeur, où l'absurde, mal dosé, devient répétitif et moins efficace. Par exemple, certaines séquences qui cherchent à jouer sur le comique de situation, comme Panda se retrouvant déguisé en sirène ou pris au dépourvu dans des interactions sociales maladroites, peinent à provoquer autre chose qu’un sourire poli. 

 

Cette perte de spontanéité et de fraîcheur enlève une partie de ce qui rendait la série si singulière lors de ses débuts. Les personnages secondaires, qui auraient pu apporter de nouvelles dynamiques à la série, restent sous-exploités. Anouk, une ancienne indic et amante de Panda, réapparaît dans la première moitié de la saison avec un potentiel dramatique intéressant. Pourtant, son rôle s’efface rapidement, sans réelle conséquence sur l’histoire. De même, des personnages comme Roman ou Elliot, le fiancé de Lola, oscillent entre des caricatures et des présences anecdotiques.

 

Quant aux protagonistes principaux, Panda et Lola, leur évolution semble stagnante. Le personnage de Panda, toujours aussi nonchalant et excentrique, devient presque une caricature de lui-même. Lola, quant à elle, est enfermée dans une intrigue romantique qui l’empêche de briller dans son rôle de policière. Ce manque de développement laisse une impression de superficialité, renforçant le sentiment que la série ne cherche pas à approfondir ses personnages ou à renouveler leur dynamique. La série conserve son engagement écologique, mais là encore, les messages peinent à convaincre. 

 

Plutôt que d’intégrer ces thématiques de manière subtile ou inventive, elles sont souvent abordées de manière trop directe, voire artificielle. Ces parenthèses militantes, qui pourraient enrichir les intrigues, alourdissent parfois le récit en donnant l’impression de plaquer un discours sur des histoires qui ne s’y prêtent pas. Le plus grand reproche que l’on peut faire à cette saison 2 est son manque flagrant de renouveau. Les épisodes s’enchaînent sans apporter de surprises ou de moments marquants. La structure des intrigues, les interactions entre les personnages et même les blagues semblent recyclées. 

 

L’effet de surprise et la fraîcheur qui avaient marqué la première saison ont laissé place à une routine qui, à terme, devient lassante. Malgré ces faiblesses, la série conserve quelques éléments positifs. Julien Doré reste convaincant dans son rôle de Panda, et certains décors ou situations conservent une certaine originalité. Cependant, ces qualités sont noyées dans un ensemble trop terne pour véritablement captiver. Il est regrettable de voir une série avec un tel potentiel s’essouffler si rapidement. Les choix narratifs et stylistiques de cette saison 2 donnent l’impression que Panda joue la carte de la sécurité, sans oser prendre de risques pour surprendre ou séduire à nouveau.

 

La deuxième saison de Panda est une déception pour ceux qui avaient été séduits par la fraîcheur et l’originalité de la première. Entre des enquêtes prévisibles, une romance maladroite et un humour en perte de vitesse, la série semble s’être enfermée dans une routine qui ne lui rend pas justice. Si elle parvient encore à divertir par moments, elle manque cruellement de surprises et d’audace pour retrouver l’énergie qui faisait sa force. Pour ceux qui espéraient une montée en puissance après une première saison prometteuse, cette suite risque de laisser un sentiment d’inachevé. Reste à espérer que les créateurs sauront corriger le tir si une troisième saison voit le jour.

 

Note : 2/10. En bref, une saison décevante qui laisse le peu de charme de la première saison brûler sous le soleil de Camargue. 

Disponible sur TF1+

 

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