A Muerte (Saison 1, épisodes 1 et 2) : A l’amour, à la mort

A Muerte (Saison 1, épisodes 1 et 2) : A l’amour, à la mort

L’arrivée d’une nouvelle série sur Apple TV+ suscite toujours une certaine curiosité, surtout lorsqu’elle vient d’Espagne. À l’amour, à la mort (A Muerte en version originale) ne fait pas exception. Dès les premières images, l’ambiance est posée : une rencontre fortuite dans un contexte inhabituel, des trajectoires de vie en plein bouleversement, et une réflexion sous-jacente sur l’amour, la mort et tout ce qui se trouve entre les deux. Difficile d’ignorer que le premier épisode peine à capter l’attention. Tout se met en place de façon mécanique, avec une mise en scène qui manque de relief. 

 

Raúl est un jeune homme à qui l'on vient de diagnostiquer un cancer du coeur. Il renoue avec Marta, une jeune femme libre qui vient de tomber enceinte. Réunis par le destin, après une amitié nouée lors de leur enfance, ces derniers doivent remettre en question leurs croyances sur l’amour. Marta, la femme qui a peur de s’engager, peut-elle tomber amoureuse ? Et Raúl peut-il rencontrer l’amour de sa vie ?

 

La lenteur du rythme pourrait décourager ceux qui attendent d’emblée une connexion forte avec les personnages. Raúl, homme ordinaire dont la vie bascule après un diagnostic brutal, et Marta, créative excentrique confrontée à une grossesse inattendue, sont au cœur du récit. Pourtant, leur introduction manque d’intensité. Les clichés entourant les personnages secondaires n’aident pas : Georgina, l’ex-petite amie de Raúl, est présentée sous un angle très convenu, tout comme Ana, la sœur de Marta, dont l’agacement constant envers sa cadette semble un peu trop forcé.

Heureusement, la suite permet de rééquilibrer le ton. Si le premier épisode laisse dubitatif, le second change la donne. Plus fluide, plus sincère, il donne enfin de l’épaisseur aux personnages et laisse entrevoir la dynamique qui va s’installer entre Raúl et Marta. Le contraste entre les deux protagonistes fonctionne mieux lorsque l’histoire prend le temps de les explorer individuellement. Raúl, face à sa propre mortalité, révèle une vulnérabilité touchante. Marta, quant à elle, oscille entre une liberté revendiquée et une forme de peur face aux responsabilités qui l’attendent. L’alchimie entre eux se construit progressivement, sans précipitation, ce qui la rend plus crédible.

 

L’émotion commence à s’infiltrer dans le récit, notamment à travers des dialogues plus naturels et quelques scènes bien pensées. C’est là que la série commence véritablement à accrocher. Si certains rôles restent stéréotypés, d’autres apportent une dynamique intéressante. Le personnage d’Ana, bien que parfois rigide dans sa posture de "grande sœur responsable", ajoute une touche de réalisme aux échanges avec Marta. Ce type de relation fraternelle, empreinte d’incompréhensions mais aussi de tendresse, rappelle des œuvres qui ont su capturer cette complexité avec justesse.

 

Du côté de Raúl, Edu, son meilleur ami, apporte une énergie différente. Son humour et sa spontanéité contrastent avec la gravité du sujet, et cela fonctionne bien. Son rôle ne se limite pas à la simple fonction de "sidekick comique", il enrichit véritablement le parcours de Raúl. Si la série commence à prendre son envol dès le deuxième épisode, il reste quelques ajustements à espérer pour la suite. Certains dialogues manquent encore de subtilité, et l’évolution des personnages devra éviter de tomber dans des schémas trop prévisibles.

 

Ce qui fonctionne en revanche, c’est la manière dont À l’amour, à la mort mélange légèreté et drame sans en faire trop. Quelques scènes, qui pourraient sembler anecdotiques sur le papier, se révèlent être des moments forts par leur authenticité. L’un des défis sera donc de maintenir cette sincérité tout au long de la saison. Au-delà de son intrigue, la série bénéficie d’une identité visuelle affirmée. Les décors, les costumes et même certains détails du quotidien apportent une touche européenne marquée qui change des productions américaines plus formatées. L’intégration d’éléments culturels espagnols, comme la fête de la Saint-Jean, participe à cette immersion.

 

Marta, avec son style décalé, incarne cette singularité. Ses choix vestimentaires, son appartement, son attitude nonchalante… tout cela contribue à en faire un personnage à part, même si son côté "rebelle invétérée" pourra diviser. C’est une question légitime tant le début de la série peut laisser perplexe. Pourtant, en lui laissant sa chance, on découvre rapidement que À l’amour, à la mort a plus à offrir que ne le laisse penser son introduction. Une fois passé le cap du premier épisode, le récit prend une direction plus engageante, et la relation entre Raúl et Marta commence à trouver son rythme.

 

Si l’histoire ne cherche pas à révolutionner le genre, elle a néanmoins un potentiel certain. Ce début en demi-teinte laisse entrevoir une série capable de proposer des moments sincères et touchants. Il reste à voir si cet équilibre sera maintenu dans les épisodes suivants.

 

Note : 6.5/10. En bref, si le premier épisode n’est pas fou-fou, le second épisode laisse entrevoir une série particulièrement charmante qui pourrait bien exploser au fil des épisodes. 

Disponible sur Apple TV+

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article