A Muerte (Saison 1, 7 épisodes) : À l’amour, à la mort 

A Muerte (Saison 1, 7 épisodes) : À l’amour, à la mort 

L’arrivée de À l’amour, à la mort sur Apple TV+ intrigue. Cette série espagnole s’attaque à un sujet délicat : la rencontre improbable entre un homme confronté à la maladie et une femme qui refuse de se ranger. Le résultat est contrasté. Entre des débuts laborieux et une montée en puissance progressive, la série trouve finalement son rythme et parvient à captiver, malgré quelques maladresses. Dès le début, À l’amour, à la mort pose son décor avec Raúl et Marta, deux personnages que tout oppose. Raúl, employé dans un concessionnaire automobile, apprend qu’il souffre d’un cancer du cœur nécessitant une opération risquée. 

 

De son côté, Marta, publicitaire excentrique et insouciante, découvre qu’elle est enceinte. Le point de départ est intéressant, mais le premier épisode peine à l’exploiter pleinement. L’introduction traîne en longueur et ne parvient pas à établir une connexion immédiate avec les personnages. Raúl est présenté comme un homme ordinaire, presque effacé, tandis que Marta frôle la caricature avec son côté “rebelle” surjoué. L’écriture des personnages secondaires, notamment Georgina, l’ex-petite amie de Raúl, et Ana, la sœur de Marta, repose sur des stéréotypes qui n’aident pas à entrer dans l’histoire. Ce début peu engageant risque d’en décourager plus d’un.

 

Heureusement, la série trouve rapidement ses marques. Dès le deuxième épisode, la dynamique entre Raúl et Marta s’installe avec plus de naturel. Leur relation, d’abord teintée d’une légère hostilité, évolue progressivement vers une complicité touchante. L’alchimie entre les acteurs devient plus évidente, et les dialogues gagnent en fluidité. La série réussit à mêler drame et comédie avec un certain équilibre. Les échanges entre Marta et sa sœur, bien que parfois tendus, ajoutent une profondeur bienvenue à son personnage. De même, la relation entre Raúl et son meilleur ami Edu offre quelques moments sincères qui font basculer l’intrigue vers quelque chose de plus authentique.

 

Au fil des épisodes, À l’amour, à la mort trouve son identité. Les moments d’humour viennent alléger un propos parfois pesant, sans jamais verser dans l’excès. La scène où Marta et Raúl tentent de convaincre les parents de Marta qu’ils sont en couple est un bel exemple de cette dualité : un enchaînement de quiproquos qui amuse autant qu’il touche. L’un des points forts de la série réside dans sa capacité à créer des scènes mémorables sans tomber dans le pathos. La gestion de la maladie de Raúl est traitée avec justesse, évitant le piège du mélodrame forcé. Son amitié avec Edu, en particulier, apporte une vraie humanité au récit. 

 

Ce dernier, souvent cantonné au rôle de “copain drôle”, se révèle être un soutien essentiel, ajoutant une dimension plus profonde à son personnage. L’identité visuelle de la série participe aussi à son attrait. Les décors, les costumes et l’ambiance générale reflètent une certaine vision de l’Espagne contemporaine. Marta, avec son style coloré et son appartement au charme bohème, incarne une esthétique éloignée des standards aseptisés des productions internationales. Certaines scènes mettent en avant des éléments culturels intéressants, comme la célébration de la Saint-Jean, qui donne lieu à l’un des moments les plus marquants de la saison. 

 

Cette attention aux détails confère à la série une personnalité distincte qui renforce son authenticité. Si la relation entre Raúl et Marta fonctionne bien, les personnages qui gravitent autour d’eux sont plus inégaux. Edu tire son épingle du jeu grâce à une écriture plus nuancée et un jeu d’acteur convaincant. Ana, la sœur de Marta, bien que parfois agaçante, apporte une dynamique intéressante aux échanges familiaux. En revanche, d’autres rôles restent trop caricaturaux. Georgina, l’ex de Raúl, incarne l’archétype de la femme froide et autoritaire, sans réel développement. 

 

Ce manque de nuance empêche d’adhérer pleinement à certaines intrigues secondaires qui auraient mérité plus de subtilité. Après une progression plutôt bien maîtrisée, la série s’achève sur un dernier épisode qui laisse volontairement planer le doute sur l’avenir des personnages. Ce choix scénaristique pourra frustrer ceux qui attendaient une conclusion nette, mais il s’inscrit dans la logique du récit. L’évolution de Raúl et Marta tout au long des sept épisodes reste satisfaisante. Chacun apprend à faire face à ses propres peurs et à envisager l’avenir différemment. 

 

La série n’apporte pas de réponse définitive à leurs dilemmes, mais elle laisse entrevoir une possibilité de changement, ce qui en fait une fin cohérente avec le ton général de l’histoire. Malgré un démarrage poussif et quelques facilités scénaristiques, la série réussit à capter l’attention grâce à des personnages attachants et une narration qui s’améliore au fil des épisodes. L’alchimie entre les acteurs principaux, associée à une écriture qui trouve progressivement son équilibre, en fait une production qui mérite d’être découverte. Les amateurs de comédies romantiques avec une touche dramatique y trouveront leur compte, à condition de passer outre un premier épisode peu engageant. 

 

L’ensemble reste imparfait, mais l’authenticité et la sincérité qui se dégagent de l’histoire compensent largement ses défauts. Reste à voir si Apple TV+ choisira de prolonger l’aventure avec une deuxième saison. La fin ouverte laisse en tout cas la porte grande ouverte à de nouvelles évolutions pour Raúl et Marta, dont le parcours, malgré ses hauts et ses bas, a su trouver un écho chez ceux qui ont pris le temps de s’y attacher.

 

Note : 6/10. En bref, une première saison en dent de scie mais terriblement attachante. J’aimerais bien que Apple renouvelle la série pour une saison 2. 

Disponible sur Apple TV+

 

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