14 Février 2025
Bridget Jones : Folle de Lui // De Michael Morris. Avec Renée Zellweger, Chiwetel Ejiofor et Leo Woodall.
Presque dix ans après sa dernière apparition au cinéma, Bridget Jones est de retour avec Bridget Jones : Folle de Lui. Ce quatrième opus, réalisé par Michael Morris, marque une nouvelle étape dans la vie de l’héroïne emblématique incarnée par Renée Zellweger. Cette fois, Bridget est confrontée aux défis du deuil et de la cinquantaine, tout en essayant de concilier sa vie de mère et sa quête d’amour. L’idée de retrouver Bridget après tant d’années suscite forcément une certaine nostalgie.
Bridget Jones a cinquante-deux ans et deux enfants. Après le décès de Mark Darcy, avec qui elle a vécu dix ans de bonheur, elle est à nouveau en quête de l'homme idéal. Mais ce n'est pas si facile de se remettre sur le marché du célibat. Les mésaventures de Bridget n'ont rien perdu de leur piquant !
Mais si le film a le mérite de proposer une nouvelle approche du personnage, il peine parfois à se renouveler, oscillant entre moments touchants et longueurs narratives. Le film s’ouvre sur une réalité bien différente de celle que Bridget connaissait dans les précédents volets. Mark Darcy, son grand amour, est décédé, et elle se retrouve seule avec ses deux enfants. À 50 ans passés, elle tente tant bien que mal de jongler entre son rôle de mère et sa propre reconstruction sentimentale.
Ce point de départ aurait pu offrir un angle intéressant et peu exploré dans les comédies romantiques : comment une femme mûre, après une tragédie personnelle, peut-elle envisager de retrouver l’amour ? Malheureusement, cette question n’est qu’effleurée. Au lieu d’en faire un véritable fil conducteur, le film préfère enchaîner les situations cocasses et les quiproquos, sans toujours creuser le propos. Dès les premières scènes, Bridget Jones : Folle de Lui joue la carte de la nostalgie. De nombreux clins d’œil aux précédents films sont disséminés tout au long du récit, créant un effet rassurant pour les fans de longue date.
On retrouve des visages familiers, des situations qui évoquent les premières maladresses de Bridget, et même certaines répliques qui rappellent les moments cultes de la saga. Si cette approche fonctionne dans un premier temps, elle finit par montrer ses limites. À force de vouloir recréer ce qui a fait le succès de la franchise, le film oublie parfois d’avancer réellement. Bridget a vieilli, sa vie a changé, mais son univers semble rester figé dans le temps, sans véritable prise de risque narrative. L’un des principaux problèmes du film réside dans son écriture.
L’intrigue alterne entre des moments d’émotion sincère et des scènes comiques parfois forcées. Le ton oscille constamment, ce qui donne une impression de déséquilibre. Le film dure un peu plus de deux heures, une longueur qui se ressent particulièrement dans la seconde partie. Certaines scènes s’éternisent, tandis que d’autres aspects auraient mérité un traitement plus approfondi. Le rythme manque de fluidité, et certains passages semblent n’être là que pour cocher les cases du genre sans réelle nécessité. L’idée d’aborder l’amour à 50 ans est une belle opportunité pour renouveler la comédie romantique.
Peu de films explorent ce sujet, et encore moins sous l’angle du veuvage et de la reconstruction. Pourtant, au lieu d’exploiter pleinement cette thématique, le scénario prend des raccourcis et tombe dans des schémas déjà vus. Bridget se retrouve embarquée dans une romance avec un homme bien plus jeune qu’elle, une dynamique qui aurait pu être intéressante si elle avait été mieux traitée. Ici, la différence d’âge est principalement utilisée comme ressort comique, sans véritable réflexion sur ce que cela implique réellement dans la construction d’une relation.
La vraie romance du film, quant à elle, est introduite tardivement et se déroule de manière assez prévisible. Il manque cette montée en tension qui rend habituellement ce genre d’histoire captivant. Tout semble plié d’avance, et le dénouement n’apporte pas réellement de surprise. Si le film parvient à garder une certaine cohérence, c’est en grande partie grâce à Renée Zellweger. Son interprétation de Bridget Jones reste fidèle à l’esprit du personnage, avec cette combinaison unique de maladresse, d’humour et d’émotion. Elle parvient à rendre son personnage attachant, même lorsque le scénario ne lui rend pas service.
Ses expressions, son jeu naturel et sa capacité à passer du rire aux larmes apportent une sincérité bienvenue au film. Sans elle, le tout aurait sans doute eu beaucoup plus de mal à tenir la route. À ses côtés, Hugh Grant fait son retour en Daniel Cleaver, toujours aussi charmeur et insupportable. Son personnage apporte une dose d’humour et de cynisme qui fonctionne bien, même si son rôle reste relativement secondaire. Emma Thompson, en guest-star, offre également quelques moments savoureux, mais son temps d’écran est trop limité pour réellement impacter l’ensemble.
Au final, Bridget Jones : Folle de Lui est une comédie romantique qui se repose beaucoup sur ses acquis. Le film fait le choix de ne pas trop s’éloigner de la formule qui a fait son succès, quitte à manquer d’originalité. Il y a des moments plaisants, des scènes touchantes et quelques répliques bien senties, mais l’ensemble manque d’un véritable souffle. L’évolution de Bridget aurait pu être abordée avec plus de nuances et de profondeur, au lieu d’être enfermée dans des mécaniques déjà vues. Pour les fans de la première heure, ce retour peut être agréable, mais sans apporter de réelle nouveauté.
Pour ceux qui découvrent la saga, il risque de sembler un peu long et convenu. Bridget Jones : Folle de Lui n’est pas un mauvais film, mais il n’est pas non plus indispensable. Il oscille entre nostalgie et tentative de renouveau, sans réussir totalement à trouver son équilibre. Il y a du plaisir à retrouver Bridget et son univers, mais l’intrigue peine à captiver sur la durée. Ceux qui ont suivi ses aventures depuis le début apprécieront sans doute ce nouvel opus, mais ceux qui espéraient un vrai renouvellement risquent d’être un peu déçus. Un film à regarder sans attente particulière, peut-être plus adapté à une soirée canapé qu’à une sortie en salle.
Note : 5.5/10. En bref, un opus mineur qui, si vous aimez Bridget Jones saura tout de même vous séduire (et surtout vous toucher).
Sorti le 12 février 2025 au cinéma
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