Critique Ciné : The Silent Hour (2025, direct to myCanal)

Critique Ciné : The Silent Hour (2025, direct to myCanal)

The Silent Hour // De Brad Anderson. Avec Joel Kinnaman, Sandra Mae Frank et Mekhi Phifer.

 

Les films de suspense misant sur un environnement confiné et une tension croissante ne manquent pas, mais The Silent Hour parvient à tirer son épingle du jeu grâce à un élément distinctif : ses protagonistes font face à une perte auditive, influençant leur manière de survivre. Brad Anderson, habitué aux thrillers psychologiques et aux huis clos anxiogènes, exploite cette contrainte avec justesse, tout en s'inscrivant dans une tradition bien établie du film d'action et de survie. L’histoire suit Frank Shaw (Joel Kinnaman), un détective de Boston qui, après un accident en service, se retrouve avec une perte auditive progressive. 

 

Un détective de Boston devient malentendant à la suite d'un accident en service. Il devient l'interprète du témoin sourd d'un meurtre que la police doit élucider.

 

Alors qu’il tente de s’adapter à cette nouvelle réalité, son ancien partenaire (Mark Strong) sollicite son aide pour interroger Ava Fremont (Sandra Mae Frank), une femme sourde qui détient une preuve compromettante sur un double meurtre. Rapidement, la situation dégénère et Shaw se retrouve piégé dans un immeuble délabré avec Ava, traqués par des policiers corrompus prêts à tout pour effacer les preuves. Le point de départ est familier : un témoin à protéger, des poursuivants prêts à tuer, un espace clos qui devient un terrain de jeu mortel. The Silent Hour ne réinvente pas le genre, mais il s’appuie sur une exécution solide et un élément différenciant : la communication entravée de ses héros. 

 

Leur handicap ne se limite pas à une simple originalité scénaristique ; il influence directement la dynamique du film. Là où certains thrillers jouent sur une montée en tension progressive, The Silent Hour opte pour une approche plus immersive en exploitant le son – ou plutôt son absence – pour accentuer la vulnérabilité des personnages. La mise en scène intègre cette contrainte de manière crédible : des dialogues en langue des signes, des moments de silence pesant, une manière différente de percevoir le danger. Brad Anderson parvient à tirer parti de cet élément sans en faire une simple astuce. 

 

Contrairement à d’autres films ayant abordé la surdité dans un cadre horrifique (comme Hush ou Sans un bruit), The Silent Hour l’intègre dans un contexte plus réaliste et terre-à-terre. Les protagonistes ne sont pas des experts en survie, mais des individus confrontés à une menace brutale, obligés de s’adapter avec des moyens limités. L’un des points forts du film réside dans son efficacité. Le récit va droit au but, évitant les digressions inutiles et les sous-intrigues superflues. Il n’y a pas de romance forcée ni de monologues émotionnels excessifs ; le film se concentre sur sa tension et son action. Cependant, quelques baisses de rythme viennent tempérer l’ensemble. 

 

Certaines scènes où les personnages prennent le temps de discuter de leur passé cassent légèrement la dynamique, même si elles permettent d’apporter un peu plus de profondeur aux protagonistes. Les antagonistes, quant à eux, restent assez classiques dans leur écriture. Ce sont des menaces crédibles, mais ils manquent d’une véritable personnalité marquante. Joel Kinnaman livre une prestation convaincante, jouant un personnage fatigué par son handicap mais toujours combatif. Son jeu reste sobre, évitant les excès dramatiques souvent associés à ce type de rôle. Face à lui, Sandra Mae Frank, elle-même sourde dans la vraie vie, apporte une authenticité précieuse. 

 

Leur duo fonctionne bien, notamment grâce à la manière dont leur communication évolue tout au long du film. Les seconds rôles, incarnés par Mark Strong et Mekhi Phifer, remplissent leur fonction sans éclat particulier. Ils apportent du relief à l’intrigue sans pour autant voler la vedette au duo principal. The Silent Hour ne cherche pas à bouleverser les codes du thriller, mais il remplit son rôle avec efficacité. Son concept, bien exploité, lui permet de se distinguer sans pour autant masquer ses aspects plus conventionnels. Le film reste un bon choix pour une soirée sous tension, porté par une mise en scène maîtrisée et des performances convaincantes.

 

Note : 6/10. En bref, une petite série B efficace. Sans être un incontournable du genre, il prouve qu’un film peut fonctionner avec une idée simple mais bien exécutée. Une expérience immersive qui, sans prétention excessive, parvient à capter l’attention jusqu’au bout.

Sorti le 1er février 2025 directement sur myCanal

 

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