Critiques Séries : Matlock. Saison 1. Episode 12.

Critiques Séries : Matlock. Saison 1. Episode 12.

Matlock // Saison 1. Episode 12. This is That Moment.

 

Les dramas judiciaires nous confrontent souvent à des affrontements où les rôles de héros et de méchants semblent évidents. Pourtant, Matlock aime brouiller les pistes, rappelant que la vérité est rarement manichéenne. L’épisode 12 en est un parfait exemple, jouant avec nos attentes et nous obligeant à reconsidérer nos jugements. Cette semaine, le cas au centre de l’intrigue implique Paloma Deleon, une immigrée mexicaine qui aide ses compatriotes à monter leur propre entreprise. Son adversaire ? Bruno Cortez, un magnat du business international et père de son fils, Tenoch.

 

Leur conflit tourne autour de la garde de l’enfant, un garçon de 7 ans à la sensibilité marquée, qui semble naviguer quelque part sur le spectre autistique. À première vue, tout pousse à soutenir Paloma : elle semble sincèrement dévouée au bien-être de son fils, tandis que Bruno apparaît comme un homme froid et manipulateur. Le scénario nous incite instinctivement à prendre parti. Mais la construction de l’épisode se révèle plus subtile que cela, et les certitudes s’effritent au fil des révélations. L’affaire prend une tournure plus personnelle lorsque Julian, en plein divorce compliqué avec Olympia, décide de représenter Bruno. 

Ce choix n’est pas anodin : il s’agit aussi pour lui d’un moyen de s’opposer à Olympia, quitte à se compromettre dans une bataille aux enjeux incertains. Rapidement, l’équipe d’Olympia peine à prouver la dangerosité de Bruno. Certes, son caractère est difficile, mais il n’y a pas de preuves accablantes contre lui. En parallèle, Paloma ne se présente pas sous son meilleur jour : elle admet avoir partagé avec son fils des détails compromettants sur son père et tente même d’emmener Tenoch au Mexique malgré une interdiction judiciaire. Son attitude, motivée par une peur sincère, donne pourtant des arguments à la partie adverse.

 

C’est un tournant dans l’épisode : Matlock ne se contente pas de présenter une victime et un bourreau, mais expose la complexité des émotions humaines. L’objectif n’est plus de gagner à tout prix, mais de trouver une solution viable pour Tenoch, qui, lui, souffre de cette guerre que mènent ses parents. Alors que l’affaire se joue sous ses yeux, Matty reste étonnamment en retrait. Ce n’est pas anodin. Cette situation la renvoie brutalement à une décision qu’elle a prise des années plus tôt : retirer la garde de son petit-fils Alfie à sa propre fille, Ellie.

À travers des flashbacks, on revit cette bataille judiciaire où Matty, implacable, a exposé chaque erreur de sa fille pour démontrer son incapacité à être une mère responsable. Sa froide détermination tranche avec la douleur évidente d’Ellie, qui supplie Edwin d’intervenir. À l’époque, cette décision semblait justifiée : Ellie avait menti sur sa sobriété, mettant ainsi Alfie en danger. Pourtant, Matty réalise aujourd’hui que cette décision n’a peut-être pas eu l’effet escompté. Le point culminant de l’épisode intervient lorsque Matty découvre qu’Edwin lui a menti sur un email concernant le père potentiel d’Alfie. Cette révélation mène à une confrontation poignante. 

 

La réponse d’Edwin, sobre mais brutale, tombe comme un couperet. Matty, qui s’est toujours vue comme celle qui agit pour le bien des autres, se retrouve face à un doute insidieux : et si, malgré ses bonnes intentions, elle avait causé plus de tort qu’elle ne le pensait ? Ce moment résonne avec la conclusion de l’affaire judiciaire. Plutôt qu’une victoire éclatante, l’épisode se termine sur un compromis entre Paloma et Bruno. Aucun des deux parents ne “gagne” réellement, car la priorité est de préserver Tenoch. Un parallèle évident avec le dilemme de Matty : parfois, avoir raison ne suffit pas pour être en paix avec soi-même.

Cet épisode met en lumière l’un des thèmes majeurs de Matlock : la frontière floue entre le bien et le mal, entre ce qui est juste et ce qui est nécessaire. La série rappelle que les décisions, même prises avec les meilleures intentions, laissent des cicatrices. À travers cette intrigue, Matlock continue de nous interroger sur nos propres jugements. L’histoire de Paloma et Bruno, tout comme celle de Matty et Ellie, illustre une vérité inconfortable : parfois, on ne peut pas tout réparer. Et c’est cette nuance qui donne à cet épisode toute sa profondeur.

 

Note : 8/10. En bref, quand la vérité dérange plus qu’elle ne soulage. Matlock continue d’être l’une des meilleures séries de network de ces dernières années. 

Prochainement en France

 

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delromainzika

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G
bonjour toi<br /> d'apres ta critique le serie me donne envie :O)<br /> un tres bon article merci<br /> bonne journée
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