Critiques Séries : The Hunting Party. Saison 1. Episode 2.

Critiques Séries : The Hunting Party. Saison 1. Episode 2.

The Hunting Party // Saison 1. Episode 2. Clayton Jessup.

 

L’épisode pilote de The Hunting Party posait les bases d’une intrigue qui, bien que classique, laissait entrevoir quelques pistes intéressantes. Entre l’évasion massive de criminels et les tensions internes au sein de l’équipe, la série pouvait s’orienter vers une enquête haletante et des relations complexes entre les personnages. Ce deuxième épisode poursuit cette dynamique en apportant de nouveaux éléments, notamment un tueur en série au passé torturé et des indices sur ce qui pourrait être un complot autour de l’évasion. Pourtant, malgré ces ajouts, l’ensemble reste bancal, parfois trop appuyé sur des mécaniques narratives éculées.

 

Former une équipe opérationnelle et efficace pour traquer des criminels en cavale est déjà un défi en soi. Mais lorsqu’un groupe d’enquêteurs est constitué dans l’urgence, avec des membres qui ne se connaissent pas et dont les motivations diffèrent, cela devient une véritable poudrière. Ce deuxième épisode met en évidence cette dynamique fragile, notamment à travers les interactions entre Bex Henderson, Jacob Hassani et Shane. Les tensions sont palpables, en particulier pour Bex, qui se retrouve à devoir faire confiance à des coéquipiers dont elle ne sait pas grand-chose. 

L’épisode précédent avait révélé que l’évasion du Pit, la prison secrète qui retenait ces criminels, n’était peut-être pas accidentelle. Oliver Odell, l’un des membres de l’équipe, avait laissé entendre que tout cela avait été orchestré. Une révélation lourde de conséquences qui pousse Bex à douter de ceux qui l’entourent. Si cette défiance ajoute une couche de complexité bienvenue, elle est parfois traitée de manière trop mécanique. Plutôt que de jouer sur une tension progressive et subtile, la série enchaîne les confrontations directes et les dialogues sur-explicatifs, ce qui affaiblit l’impact des enjeux.

 

L’un des aspects les plus intrigants de cet épisode est l’introduction de Clayton Jessup, un tueur en série dont le mode opératoire repose sur un profond trouble psychologique. Contrairement à d’autres criminels qui tuent par plaisir ou par vengeance, Jessup est marqué par une blessure émotionnelle qui remonte à son enfance. Ayant souffert d’un trouble de l’attachement, il n’a jamais su nouer des liens affectifs sains. Cette faille l’a poussé à commettre des actes terribles, à commencer par le meurtre de sa propre famille lors de son seizième anniversaire. Ce qui rend son cas fascinant, c’est le fait que son passage en prison n’a fait qu’aggraver ses tendances. 

Plutôt que de recevoir un véritable suivi, il a été exposé à des vidéos éducatives censées l’aider à canaliser sa colère. Un traitement absurde qui n’a eu pour effet que de le renforcer dans son mal-être. Voir des familles aimantes s’occuper d’enfants en difficulté n’a fait qu’alimenter sa haine et son désir de destruction. Là où la série aurait pu approfondir cette réflexion sur les limites du système carcéral et de la réhabilitation, elle se contente d’une approche assez binaire. Jessup est présenté comme un monstre imprévisible, et la nuance qui aurait pu rendre son histoire plus percutante est rapidement évacuée au profit d’une traque classique. 

 

Ce choix enlève une part d’émotion et empêche réellement de ressentir l’impact du passé de ce personnage. Si cet épisode tente de creuser les personnages principaux, notamment Bex, certaines interactions manquent encore de profondeur. Son lien avec Oliver est particulièrement intéressant à explorer, notamment parce qu’un passé trouble les unit. Il est suggéré que Bex lui a caché des informations cruciales, notamment en rapport avec Eli Johnson, un criminel particulièrement abject qui a marqué son histoire personnelle. Pourtant, cette relation est traitée par bribes, et le spectateur peine à comprendre pleinement la complexité de leur lien.

Un autre point notable est l’arrivée de Jennifer Morales, une experte en recherche et en analyse qui semble prometteuse. Elle se distingue par son efficacité à retrouver des indices numériques et à analyser des fichiers audios, ce qui pourrait apporter une nouvelle dynamique à l’équipe. Cependant, l’épisode ne lui laisse que peu d’espace, et son intégration semble plus dictée par un besoin scénaristique que par une réelle volonté de développer son personnage. L’un des éléments qui pourrait permettre à The Hunting Party de se démarquer des séries procédurales classiques est son fil rouge autour de l’évasion du Pit. 

 

L’épisode précédent laissait entendre que la catastrophe n’était pas accidentelle, et celui-ci enfonce le clou. Jacob découvre que des gardiens figurent parmi les décombres de la prison, ce qui soulève de nombreuses questions : si l’évasion avait été planifiée, qui en est à l’origine et dans quel but ? Cette intrigue est sans doute l’un des aspects les plus prometteurs de la série, car elle pourrait permettre d’aller au-delà du simple schéma « criminel de la semaine ». Pourtant, l’avancée est encore timide, et la série semble hésiter entre développer ce mystère ou rester sur un format classique d’enquêtes indépendantes.

Ce deuxième épisode montre que la série tâtonne encore dans sa construction. Le potentiel est là, notamment à travers des personnages qui, bien que stéréotypés pour l’instant, peuvent évoluer vers des figures plus complexes. La relation entre Bex et Shane, par exemple, laisse entrevoir une alliance qui pourrait s’avérer intéressante. Contrairement à Jacob, Shane semble plus enclin à révéler des informations et à partager ses doutes, ce qui pourrait conduire à un schisme au sein de l’équipe. Cependant, le traitement des enquêtes reste trop mécanique pour véritablement captiver. 

 

Le schéma reste prévisible : un criminel est en fuite, un indice le relie à un nouveau crime, l’équipe suit la piste et résout l’affaire à la dernière minute. L’absence de réelle surprise empêche l’épisode de marquer durablement. L’épisode se conclut sur une révélation qui pourrait rebattre les cartes : Jacob apprend qu’Oliver serait impliqué dans l’évasion, alors que ce dernier avait pourtant feint l’étonnement dans l’épisode précédent. Si cette information s’avère exacte, cela signifierait que Bex travaille aux côtés d’un traître. Ce retournement de situation est sans doute l’élément le plus fort de l’épisode, car il touche directement aux enjeux de confiance qui traversent la série. 

Pour Bex, cette révélation pourrait bouleverser non seulement son travail, mais aussi la manière dont elle perçoit ses alliés. Ce deuxième épisode de The Hunting Party laisse une impression mitigée. D’un côté, il creuse certains aspects prometteurs, notamment en approfondissant le mystère autour de l’évasion et en développant légèrement les personnages. De l’autre, il s’appuie encore trop sur des mécaniques prévisibles et peine à donner de la substance aux thématiques qu’il effleure. Si la série veut véritablement s’imposer, elle devra sortir de ce schéma répétitif et prendre des risques, que ce soit dans la construction de ses personnages ou dans l’approfondissement de son intrigue centrale. 

 

Note : 4/10. En bref, The Hunting Party continue d’être une série plus que médiocre. À ce stade, elle se situe encore dans une zone d’incertitude, oscillant entre potentiel et manque d’audace.

Prochainement en France

 

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