12 Février 2025
NCIS: Origins // Saison 1. Episode 13. Monsoon.
Avec « Monsoon » (à ne pas confondre avec le titre des Tokio Hotel), NCIS: Origins continue d'explorer les conséquences de la guerre sur ceux qui en reviennent. Cette fois, l’épisode se concentre sur Mike Franks, un personnage qui, au fil des épisodes, a su trouver une place importante au sein du récit. Ce n'est pas la première fois que la série prend du recul par rapport à Gibbs pour mettre en avant un autre protagoniste, et cette approche a déjà porté ses fruits dans les épisodes précédents. Ici, Franks est au cœur de l’intrigue, et à travers lui, la série pose une question essentielle : que reste-t-il d’un soldat une fois la guerre terminée ? Depuis le début de NCIS: Origins, Franks s’est imposé comme un personnage complexe. Il n'est ni parfait ni idéalisé.
Il porte en lui des traits de son époque, parfois maladroits, parfois dérangeants, mais il est aussi profondément marqué par son passé militaire. La guerre l’a défini, et il ne semble pas savoir exister en dehors de ce cadre. Il a appris à résoudre les problèmes d’une certaine manière, et cette manière implique souvent la violence. L’épisode met en lumière cette difficulté qu’ont certains vétérans à retrouver une vie normale après leur service. Ce n’est pas un discours moralisateur, juste un constat. Franks n’est pas un homme qui cherche à changer. Il a trouvé un sens à son existence dans l’action, dans le combat.
Pourtant, lorsque quelque chose ou quelqu’un le ramène à une forme d’humanité, cela crée une faille dans son armure. Dans « Monsoon », on comprend que cette personne, pour Franks, c’est Tish. Ce n’est pas elle qui l’a sauvé, mais elle a su voir au-delà du soldat, au-delà des traumatismes. Elle a vu en lui l’homme qu’il pourrait être. C’est ce qui l’a attiré vers elle, et ce qui, paradoxalement, rend son absence encore plus difficile à supporter. Mais l’épisode ne tombe pas dans une vision simpliste du personnage. Ce n’est pas parce que Franks a rencontré Tish qu’il a changé. Il est toujours ce qu’il a toujours été : un homme qui réagit comme on lui a appris à le faire.
Et lorsqu’elle est blessée, il n’envisage qu’une seule réponse : la vengeance. C’est là que l’épisode fait un parallèle intéressant avec Gibbs. On sait que ce dernier a été marqué par une tragédie similaire, et qu’il a lui aussi cédé à la vengeance. Il comprend donc Franks mieux que personne. Mais il commence aussi à percevoir une autre voie, un chemin vers la guérison, là où Franks semble s’enfoncer encore davantage. L’épisode aborde frontalement la question du traumatisme post-guerre. Une réplique en particulier résume bien cette problématique : « Ils t’apprennent à tuer. Pourquoi ne t’apprennent-ils pas à oublier quand tu rentres ? »
Cette phrase résonne particulièrement parce qu’elle met en avant une réalité souvent ignorée. On prépare les soldats à partir au combat, mais on les laisse souvent seuls avec leurs blessures une fois la guerre terminée. Ce n’est pas une question de force ou de faiblesse, mais simplement un état de fait : la guerre laisse des traces, et il est difficile de s’en débarrasser seul. L’histoire de Franks fait écho à celle de nombreux vétérans. On ne parle pas ici de statistiques ou de chiffres, mais d’une vérité humaine, tangible. La guerre façonne ceux qui la traversent, et leur retour à la vie civile est souvent semé d’embûches.
L’épisode montre que, malgré leurs différences, Gibbs et Franks sont liés par cette expérience commune. Mais là où Gibbs commence à entrevoir une issue, Franks semble s’isoler davantage. Il y a une leçon implicite ici : on ne surmonte pas ce genre d’épreuves seul. Franks pourrait choisir d’affronter ce qu’il ressent entouré de ceux qui tiennent à lui, mais en a-t-il seulement conscience ? Son instinct le pousse à agir seul, à régler ses comptes comme il l’a toujours fait. De son côté, Gibbs évolue. On voit, à travers de petits détails, qu’il commence à comprendre que la guérison ne passe pas uniquement par la force ou la détermination, mais aussi par l’acceptation et le soutien des autres.
Depuis plusieurs épisodes, NCIS: Origins s’attache à élargir son univers au-delà de Gibbs. On l’a vu avec Franks, mais aussi avec Kowalski ou encore Lala. Chacun de ces personnages apporte une nuance supplémentaire à l’histoire principale. Avec « Monsoon », la série continue dans cette direction en explorant des thématiques fortes et en développant ses personnages sans les caricaturer. Il ne s’agit pas de dresser un portrait idéalisé de Franks, ni d’en faire un simple anti-héros. Il est présenté tel qu’il est, avec ses qualités et ses contradictions. Et si cet épisode montre une chose, c’est que chacun, à sa manière, tente de trouver un sens à son parcours.
Pour Gibbs, cela passe peut-être par une remise en question. Pour Franks, cela reste encore à déterminer. « Monsoon » est un épisode qui s’intéresse autant à la psychologie des personnages qu’à leur passé. Il met en lumière les cicatrices invisibles que la guerre laisse derrière elle et pose une question essentielle : comment se reconstruire ? À travers Franks et Gibbs, on observe deux manières d’affronter le poids du passé. L’un s’enferme dans ses schémas, l’autre commence à envisager une autre voie. L’évolution de ces personnages se fait de manière progressive, et c’est ce qui rend la série intéressante : elle ne précipite rien, elle prend le temps d’installer ses intrigues et d’explorer les dilemmes de chacun.
Si l’on devait retenir un message de cet épisode, ce serait celui-ci : personne ne peut traverser ces épreuves seul. Franks, malgré son instinct de solitude, a une équipe autour de lui. Reste à savoir s’il saura s’appuyer sur elle avant qu’il ne soit trop tard.
Note : 6/10. En bref, NCIS: Origins réussie quelque chose autour des conséquences de la guerre sur ceux qui en reviennent. C’est assez bien fait et surtout intéressant à suivre. Cette série est finalement bien plus qu’un spin-off / prequel de NCIS.
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