8 Février 2025
L’univers des comédies de bureau repose souvent sur des personnages aux dynamiques bien établies : les incompétents charismatiques, les patrons dépassés par leur époque et les jeunes ambitieux persuadés de tout révolutionner. The Z-Suite s’inscrit dans cette lignée en mettant en scène un choc générationnel entre des cadres expérimentés et une nouvelle vague de dirigeants issus de la Gen Z. Dès les deux premiers épisodes, le ton est donné : un mélange d’incompréhension, de satire et de décisions absurdes qui façonnent les bases de cette série.
Une agence de publicité de New York est confrontée à un conflit générationnel entre les cadres supérieurs et les employés de la génération Z.
Dès le pilote, l’agence de publicité Atelier traverse une crise interne. À la tête de l’entreprise, Monica (Lauren Graham) et Doug (Nico Santos), deux représentants de la Gen X, voient leur influence s’effriter après un fiasco marketing retentissant. Loin d’être des incompétents notoires, ils paient le prix de leur déconnexion progressive avec les nouvelles attentes du marché et du public. La sanction tombe : la direction décide de les remplacer par Kriska (Madison Shamoun), jeune employée jusqu’alors en charge des réseaux sociaux.
Ce bouleversement structurel est le point de départ d’une nouvelle dynamique au sein de l’agence. Kriska n’arrive pas seule : elle est accompagnée de ses fidèles alliés Clem (Anna Bezahler) et Elliot (Spencer Stevenson), deux collègues aux compétences floues mais à la confiance inébranlable. Leur ascension est brutale, et l’enjeu est clair : prouver que leur approche, tournée vers les tendances digitales et les nouvelles façons de communiquer, peut revitaliser l’agence. L’une des premières choses qui frappent dans ces deux épisodes, c’est la manière dont les personnages de la Gen Z sont dépeints.
Entre maladresses professionnelles, décisions absurdes et incompréhensions face aux bases du monde du travail, Kriska et son équipe peinent à convaincre qu’ils méritent leur nouvelle place. Leur inexpérience devient un ressort comique central, parfois efficace, parfois forcé. L’un des moments révélateurs de cette dynamique se produit lorsque Kriska tente d’imposer une nouvelle vision sans prendre en compte des éléments fondamentaux comme la gestion budgétaire ou les attentes des clients. Cette naïveté, qui pourrait être une force si elle s’accompagnait d’une remise en question, tend plutôt à souligner un manque total de préparation.
Si l’objectif est de montrer que cette génération a encore tout à apprendre, le message passe. Mais l’approche caricaturale empêche parfois toute nuance. Face à cette vague de fraîcheur (et d’incompétence), Monica et Doug ne brillent pas par leur capacité d’adaptation. Leur échec initial avec la campagne "All Vibes Matter" illustre leur difficulté à comprendre l’évolution des codes culturels et des sensibilités du public. Pourtant, leur réaction face à leur éviction n’est pas celle d’une remise en question, mais plutôt d’une posture défensive, oscillant entre mépris et incrédulité.
Cette dualité donne naissance à des scènes où chacun campe sur ses positions. La série aurait pu explorer des interactions plus riches entre les deux générations, en mettant en avant les apprentissages mutuels et les ajustements nécessaires des deux côtés. À la place, elle s’attarde sur des gags récurrents qui insistent sur l’incompétence des uns et le cynisme des autres, donnant l’impression d’une confrontation stérile. Ces deux premiers épisodes posent les bases d’un conflit générationnel qui pourrait se révéler intéressant si la série parvient à équilibrer son ton. Pour l’instant, The Z-Suite semble hésiter entre satire et caricature, sans toujours trouver le bon dosage.
Si certaines scènes fonctionnent grâce au talent des acteurs, d’autres s’essoufflent rapidement à force de répétition. Reste à voir si la série réussira à sortir de cette opposition binaire pour proposer une évolution plus subtile de ses personnages. Pour le moment, The Z-Suite donne l’impression d’un terrain de jeu où personne ne sait vraiment comment marquer des points.
Note : 4.5/10. En bref, si tout n’est pas à jeter (notamment car c’est toujours avec grand plaisir que l’on retrouve Lauren Graham dans une série), la série a du mal à savoir ce qu’elle veut être dans un genre assez éculé : celui de la comédie de bureau.
Prochainement en France
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